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Histoire Recensions

Nous étions seuls

Éditeur ‏ : ‎ TALLANDIER (16 mars 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 336 pages
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1021052888
Poids de l’article ‏ : ‎ 404 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.5 x 20.5 cm

C’est d’une plume alerte que Gérard Araud, ancien ambassadeur de France à Washington, synthétise « une histoire diplomatique de la France » entre 1919 et 1939. De bout en bout passionnant, ce qui est loin d’être évident lorsqu’il s’agit de traiter de diplomatie, Nous étions seuls dit bien comment les démocraties victorieuses en 1918 sont, par aveuglement, lâcheté et pacifisme, tombées dans l’impuissance qui allait inéluctablement mener à l’effondrement de Mai 40. Les Etats-Unis étant retombés dans l’isolationnisme, France et Grande-Bretagne se retrouvaient isolées face à l’ogre hitlérien. Plus exactement, c’est la France qui était seule… En dépit d’un Herriot ou d’un Laval, les dirigeant français n’eurent de cesse de mettre leur allié britannique en garde. Mais, comme chacun sait, il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Gérard Araud, Nous étions seuls, Tallandier, 2023, 334 pages, 22.90 €

L’extrait : « L’héroïsme britannique durant la bataille d’Angleterre et le charisme de Winston Churchill ont fait oublier les responsabilités écrasantes de la diplomatie britannique de 1919 à 1939, en particulier de 1933 à 1939, dans le désastre final. » (p. 308)

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L’Armée rouge : Innovatrice, libératrice, prédatrice

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (2 novembre 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Relié ‏ : ‎ 408 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262103194
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262103194
Poids de l’article ‏ : ‎ 1,91 Kg
Dimensions ‏ : ‎ 22.7 x 3.2 x 28.4 cm

Au sein de l’ère francophone, il n’existe pas de meilleure plume que celle de Jean LOPEZ, ici aidé par certains de ses complices comme Benoist Bihan, pour traiter ce sujet : l’Armée Rouge, innovatrice, libératrice, prédatrice. Ce point d’histoire militaire commence dès après la prise du pouvoir en Russie par les bolcheviks pour s’achever en 1945, date après laquelle il faudra parler de l’Armée soviétique. Alimentés aux meilleures sources, les articles montrent toute la puissance d’un régime en armes, sa capacité à produire aussi bien des armements en qualité qu’une pensée stratégique de premier ordre. Reste qu’il est toujours fascinant de constater – et l’actuelle guerre en Ukraine est loin d’infirmer le propos – combien les régimes qui se suivent dans cet immense pays continuent à faire peu de cas de la vie des hommes. Richement illustré, le livre offre un voyage palpitant au sein d’un univers implacable.

Jean LOPEZ (sous la direction de), L’Armée Rouge. Innovatrice, libératrice, prédatrice, Perrin, 2023, 397 pages, 35 €

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Dix faces cachées du communisme

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (24 août 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 432 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262104298
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262104290
Poids de l’article ‏ : ‎ 430 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.2 x 3 x 21.2 cm

Du système communiste, tout a-t-il été dit ? Nous pourrions le croire tant la production livresque, jadis abondante à ce propos, est à présent maigrelette. Signe des temps, le communisme appartient désormais au passé et n’intéresse plus que de rares nostalgiques. François Kersaudy évoque en dix chapitres des domaines et des figures qui, bien qu’ayant joué une grande importance au sein du monde communiste, ont été passées par pertes et profits : le général Vlassov était-il un traître ou un héros ? Quel personnage était réellement Che Guevara, héros christique dont l’aura n’est toujours pas passée de mode en Occident ? Que sait-on de la guerre, pas tellement feutrée, que se sont livrés Staline et Tito ? Cet ouvrage, toujours plaisant à lire, est l’occasion de vérifier, une fois de plus, ce qu’avait de mortifère le totalitarisme rouge.

François Kersaudy, Dix faces cachées du communisme, Perrin, 2023, 428 pages, 23 €

L’extrait : « … Guevara suit régulièrement des cours du soir auprès d’économistes tels que le Mexicain Juan Noyola, le Chilien Alban Lataste, l’Argentin Nestor Lavergne et l’Equatorien Raùl Maldonado. Hélas ! Ils sont tous marxistes, et le communisme et à l’économie ce que le criquet pèlerin est aux récoltes. » (p. 325)

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La revanche de la géographie

Éditeur ‏ : ‎ L’artilleur (16 avril 2014)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 528 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2810005826
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2810005826
Poids de l’article ‏ : ‎ 660 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 4.2 x 22 cm

L’ouvrage de Robert Kaplan offre deux principales parties. La première permet à l’auteur de détailler, à travers les leçons de l’histoire, la façon dont la géographie oriente l’action et la politique des nations. Si l’on met de côté telle imprécision, voire telle erreur factuelle, il n’est pas abusif de penser que l’auteur pèche par abus de déterminisme, ayant tendance à généraliser à partir de cas particuliers. D’autre part, il a tendance à minimiser les facteurs moraux et religieux, déterminants dans l’histoire des nations. A vouloir mettre les civilisations sur le même plan, il réduit à peu de choses, par exemple, la supériorité militaire et économique de l’Occident durant les derniers siècle. L’auteur semble en revanche plus à l’aise dans la partie qu’il consacre au XXI° siècle. Comment, avec lui, ne pas penser que la montée en puissance de la Chine et de l’Iran risque de recomposer nos traditionnelles cartes de géographie ?

Robert Kaplan, La revanche de la géographie, L’Artilleur, 2014, 519 pages, 25 €

L’extrait : « L’Etat russe est faible dans cette région, surtout dans les zones qui jouxtent la Chine. Mais, de l’autre côté de la frontière, il y a 100 millions de Chinois, e la densité de population est soixante-deux fois supérieure à celle de la Sibérien orientale. » (p. 305)

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Sauver l’Empire

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (2 février 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 416 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262094616
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262094614
Poids de l’article ‏ : ‎ 650 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.6 x 3.5 x 24.1 cm

Dans l’histoire du Premier Empire, l’année 1813 correspond à la calamiteuse campagne d’Allemagne qui vit l’écroulement de la Grande Armée, accablée sous le nombre, Russes, Autrichiens, Prussiens, Suédois et principautés germaniques s’étant donné la main pour participer à la curée. Charles-Eloi Vial met en avant l’ensemble des tractations diplomatiques qui aboutirent, en fin de compte, à la fin de l’Europe napoléonienne. En effet, entre la victoire française de Dresde à la fin août et la défaite de Leipzig, mi-octobre, plus d’un mois s’écoule en discussions vaines, tentatives d’accommodements et autres tergiversations. Avant d’être une défaite militaire, la campagne d’Allemagne de 1813 doit d’abord être considérée comme une déroute diplomatique, le génie militaire de Napoléon étant incapable de s’adapter à l’esprit de compromis qui eût pu le sortir du pétrin dans lequel, par son aveugle volonté de puissance, il s’était plongé.

Charles-Eloi Vial, Sauver l’Empire, Perrin, 2023, 407 pages, 25 €

L’extrait : « En 1813, Napoléon était donc autant prisonnier de la ruse des Alliés que de lui-même, de sa propre obstination et de son hubris. »

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Frères d’armes

Éditeur ‏ : ‎ Tempus Perrin (19 janvier 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 480 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262099642
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262099640
Poids de l’article ‏ : ‎ 274 g
Dimensions ‏ : ‎ 10.8 x 2.4 x 17.8 cm

Jeune soldat engagé dans le corps d’élite des marines, Eugene Sledge raconte son expérience de la guerre, notamment sa participation aux batailles de Peleliu, en 1944, et d’Okinawa un an plus tard. Dans ces combats dantesques, réalisés sur des espaces réduits, tout n’est que sang, boue, saleté et souffrance… Dans ce récit mené tambour battant, E. Sledge ne cache pas le mépris teinté de racisme du troufion américain à l’encontre de ce qu’il appelle le Jap. Par moment, les batailles pour la conquête des îles fait penser, par sa sauvagerie, à la lutte colossale menée en Russie par les Soviétiques et les Allemands. Le fanatisme du soldat japonais n’a d’égal que la froide détermination du biffin U.S. De ces mêlées meurtrières on retient l’idée que l’emploi de la bombe atomique, en 1945, était peut-être la solution la moins inappropriée pour mettre un  terme à la boucherie.

Eugene Sledge, Frères d’armes, Tempus, 2023, 562 pages, 11 €

L’extrait : « Nous nous sommes rués au sommet, en espérant que d’autres obus n’allaient pas s’abattre, mais en nous demandant qui avait été touché et en sachant qu’on allait peut-être devoir aider à transporter les blessés. » (p. 504)

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Stalingrad

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated – Revised édition (26 janvier 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 176 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262102988
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262102982
Poids de l’article ‏ : ‎ 430 g
Dimensions ‏ : ‎ 16 x 1.8 x 21 cm

On ne compte plus les livres se rapportant à la bataille de Stalingrad (hiver 1942-1943), ce Verdun sur la Volga. Le livre de François Kersaudy n’apporte pas d’informations supplémentaires sur une bataille déjà maintes fois racontées dans le détail. Néanmoins, ce petit livre traite de façon simple et pédagogique la rencontre graduelle de deux armées décidées à en découdre jusqu’à l’anéantissement de l’une d’elles. Agrémenté de photos peu connues, ce Stalingrad remplit à la perfection le souhait de son auteur : donner de cette gigantesque bataille une synthèse accessible, simple et agréable à lire. A noter : l’ouvrage comporte quelques cartes et beaucoup de photos rarement publiées.

François Kersaudy, Stalingrad, Perrin, 2023, 176 pages, 22 €

L’extrait : « C’est une suite de hasards, de rapports de force et d’erreurs de calcul qui a provoqué la concentration progressives de deux immenses armées le long des rives de la Volga […] » (p. 9)

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La bombe atomique

Éditeur ‏ : ‎ PASSES COMPOSES (17 février 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 320 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2379331006
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379331008
Poids de l’article ‏ : ‎ 430 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.6 x 2.5 x 21.9 cm

Si l’humanité a su éviter les confrontations majeures depuis 1945, on le doit en grande partie à l’équilibre de la terreur engendré par la possession d’armes atomiques. Jean-Marc Le Page relate les crises qui ont ou auraient pu mettre le monde au bord du gouffre. C’est au cours des années qui courent de 1950 à 1962 que les risques furent le plus évident. Lors de chaque crise, il s’est trouvé des militaires et des politiques pour faire baisser les tensions, persuadés qu’ils étaient que l’arme nucléaire existe pour dissuader et, au besoin, négocier. Avec la prolifération, le jeu est devenu plus complexe avec tous ces Etats qui, à l’instar d’Israël ou du Pakistan, se sont dotés de l’arme ultime. D’autres, comme l’Iran, font tout pour entrer dans un cercle de moins en moins fermé. Pour les pouvoirs politiques à la tête des Supergrands, la guerre ne devait pas de produire. Avec la dissémination et la détention de la bombe par des dirigeants parfois irrationnels, le fait n’est plus aussi évident.

Jean-Marc Le Page, La bombe atomique, Passés Composés, 2021, 319 pages, 22 €

L’extrait : « La prolifération reste une menace majeure dans les régions du monde où les questions géopolitiques sont d’une grande sensibilité. Ainsi, une forme renouvelée d’équilibre de la Terreur sous-tend les relations entre l’Inde et le Pakistan […] » (p. 25)

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Histoire des Cent-Jours

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (25 février 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 672 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262075778
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262075774
Poids de l’article ‏ : ‎ 890 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 4.5 x 24.1 cm

Encore une histoire du retour de Napoléon sur son trône, après une première abdication et son retour de l’Ile d’Elbe ! Je pensais que Thierry Lentz ou Dominique de Villepin avaient écrit ce qu’il y avait à écrire sur le sujet. Sans doute, mais si, en ce qui concerne les faits, Charles-Eloi Vial n’apporte pas de révélations fracassantes, il nous gratifie d’une remarquable synthèse. S’il y avait une leçon à tirer, ce serait peut-être de constater – mais est-ce original ? – que la division politique des Français n’est pas nouvelle.

Charles-Eloi Vial, Histoire des Cent-Jours, Perrin, 2021, 27 €

L’extrait : « Les souvenirs de la gloire, l’amertume de la défaite et la peur d’un avenir incertain formaient un mélange d’autant plus instable que la magie de l’empereur ne reposait que sur un malentendu. » (p. 114)

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Au-delà des plages : La guerre des Alliés contre la France

Éditeur ‏ : ‎ Passés Composés (27 mars 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 414 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2379330549
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379330544
Poids de l’article ‏ : ‎ 710 g
Dimensions ‏ : ‎ 16.5 x 3.2 x 24.1 cm

Sous-titré « La guerre des Alliés contre la France », l’ouvrage de l’historien américain Stephen Bourque revient sur une campagne que beaucoup préféraient taire ou minimiser. Il fallait faire passer à la trappe le fait que « les forces de libération avaient tué autant de civils français que les Allemands n’avaient tué de civils britanniques pendant le Blitz » (p. 30). Stephen Bourque détaille l’ensemble des opérations aériennes censées faciliter le débarquement et la libération de la France, contre les ponts, contre les gares, les usines… Le problème, c’est qu’à l’époque la précision des bombardements demeure aléatoire et les dommages collatéraux forcément nombreux. A cela s’ajoute la destruction de centres historiques, comme ceux de Rouen et de Caen. L’auteur pointe la responsabilité des généraux des armées de terre, surtout américains, désireux d’épargner les pertes tout en étant peu sensibles au sort des civils sous les bombes. S. Bourque signe un livre d’une irréprochable honnêteté, livre qui a l’avantage de remettre les pendules à l’heure.

Stephen A. Bourque, Au-delà des plages, Passés Composés, 2019, 414 pages, 25 €

L’extrait : « … la France et la Belgique ont absorbé 21 % de toutes les bombes américaines larguées par les bombardiers lourds, moyens ou légers au cours du conflit. » (p. 37)