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La religion des Faibles

Éditeur ‏ : ‎ SEUIL (20 septembre 2018)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 288 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2021346498
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2021346497
Poids de l’article ‏ : ‎ 300 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.2 x 2.2 x 20.6 cm

Les Faibles, ce sont donc ceux qui trouvent des excuses à la barbarie islamiste, la jugeant préférable aux horreurs du capitalisme mondialisé. Tout au long de l’ouvrage, Jean Birnbaum auteur met le doigt sur la différence irréductible qui sépare l’Occident des droits de l’homme et l’islam radical. Tout les sépare, jusqu’à la vision de la sexualité. Lorsque le président iranien Ahmadinejad a déclaré qu’il n’y avait pas d’homosexuels en Iran, il était sincère, il ne mentait pas. De son point de vue, l’homosexualité est un phénomène purement occidental, inconcevable en pays d’islam. La religion des Faibles est une analyse passionnante qui invite l’occidental à se voir dans le miroir de l’islamisme. Il est toutefois regrettable qu’une fois encore – dans cette analyse comme dans pratiquement toutes les autres – les facteurs proprement religieux ne comptent qu’à la marge, comme s’ils étaient quantité négligeable.

Jean Birnbaum, La religion des Faibles, Seuil, 2018, 281 pages, 19 €

L’extrait : « Les djihadistes ciblent quelque chose à quoi nous tenons : un ensemble de libertés, de mœurs et de gestes inventés au cours des deux derniers siècles ; cette culture libérale et démocratique […] » (page 31)

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Laïcité, un principe : De l’Antiquité au temps présent

Éditeur ‏ : ‎ PASSES COMPOSES (5 janvier 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 384 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 237933630X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379336300
Poids de l’article ‏ : ‎ 510 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.5 x 2.9 x 22 cm

Beaucoup croient savoir ce qu’est la laïcité, ils en parlent savamment, mettant en avant ses vertus de tolérance et d’acceptation des différences, philosophiques et religieuses en premier lieu. Mais au-delà ? Tout l’intérêt de l’ouvrage d’Eric Anceau est de revenir sur une histoire difficile à saisir, tantôt incertaine, tantôt mouvante, mais ô combien nécessaire. Cette synthèse met en relief une histoire mouvementée mais qui, passé le début du siècle dernier, commençait à s’apaiser, chacun – Etat et religions – s’accommodant du régime public des cultes initié en grande partie par les grandes lois laïques des années 1880 et la loi de séparation (1905). Tout n’était pas figé, bien sûr, mais un modus vivendi s’était installé, au terme duquel chacun trouvait son compte. C’était sans compter sur l’irruption d’un nouveau venu, l’islam. Avec cette histoire du fait laïque, Eric Anceau donne beaucoup à penser, loin du simplisme médiatique ambiant.

Eric Anceau, Laïcité, un principe, Passés Composés, 2022, 383 pages, 23 €

L’extrait : « Demander à l’islam et aux musulmans d’accomplir sans effort, mais aussi sans aide, ce que le christianisme et les  chrétiens ont mis plusieurs siècles à accomplir relève, au mieux, du pari osé. » (p. 283)

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La fin d’un monde

Éditeur ‏ : ‎ Albin Michel (5 mai 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 528 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2226435204
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2226435200
Poids de l’article ‏ : ‎ 720 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 3.7 x 24 cm

Avec La fin d’un monde, Patrick Buisson livre une œuvre d’une densité rare, éclairé par un style de grande qualité. Dans une première partie, l’auteur dit son désarroi devant la disparition de la civilisation paroissiale et rurale qui était celle de la France jusqu’aux décennies 1970-1980. Dans la deuxième partie, P. Buisson raconte ce qu’il appelle le krach de la foi ; le catholicisme était appelé à devenir une religion minoritaire. Enfin, l’auteur revient sur la fin traditionnelle du père, un rôle qui a tendance à s’évanouir, par exemple avec la PMA. Les chapitres consacrés à l’évolution de l’Eglise catholique, au cours des années 1960-1975, sont l’occasion d’une ample réflexion sur les suites du concile Vatican II et sa réception parmi les simples fidèles. Sans mettre en cause les grands textes conciliaires, l’auteur estime que, mal reçu, le concile Vatican II a désemparé nombre de fidèles. Appliqué dare-dare par une nouvelle génération de prêtres désireuse de débarrasser la foi de la gangue de conformisme qui affadissait le sel de l’Evangile, Vatican II a dérouté les gens en leur donnant le sentiment que bien des acquis se trouvaient relativisés. Bien que trop unilatérale, discutable, la thèse mérite d’être débattue. Cet ouvrage est remarquable de culture et d’intelligence.

Patrick Buisson, La fin d’un monde, Albin Michel, 2021, 523 pages, 22.90 €

L’extrait : « Vieux d’environ cent mille ans, l’homo religiosus est entré en phase terminale. La croyance en un au-delà de la mort s’estompe en parfait synchronie avec le désir de transmettre la vie qui, lui aussi, est en chute libre. » (p. 13)

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Islamologie et monde islamique

Broché : 432 pages
Editeur : Les éditions du Cerf (10 juin 2016)
Collection : Religions
Langue : Français
ISBN-10 : 2204104361
ISBN-13 : 978-2204104364
Dimensions : 15,5 x 3,2 x 24 cm

Il faut saluer ce livre,  sa hauteur de vue, bien loin de l’habituel prêt-à-penser déversé par une machine médiatique davantage prompte à l’emballement qu’à une réflexion sur le long terme. La spécialiste qu’est Marie-Thérèse Urvoy dit ce qu’est l’islam et ce qu’il n’est pas. Elle entend l’islam au sens de religion, bien avant l’Islam civilisation. L’énoncé de quelques têtes de chapitre donne le ton d’emblée : Vertu éthique et morale islamique, le statut de la femme en islam, la notion de communauté, etc. Les relations islamo-chrétiennes occupent plusieurs chapitres… dans lesquelles l’auteur n’hésite pas à pointer la naïveté de certains professionnels du dialogue, persuadés que, tout compte fait, le fossé entre islam et christianisme n’est pas aussi grand qu’on le dit. Dernière chose, et pas la moindre : l’auteur n’est visiblement pas adepte de la langue de bois. Elle entend démontrer le caractère totalisant de l’islam, religion qui embrasse d’un même coup sphère publique et sphère privée. Si la religion islamique nécessite le respect, on peut penser, comme l’auteur, qu’il existe entre elle et le christianisme d’irréductibles différences.

Marie-Thérèse Urvoy, Islamologie et monde islamique, Cerf, 2016, 431 pages, 34€

L’extrait : « Enfin il faut dire avec force qu’il n’y a pas de différence de nature entre ce que les médias appellent « islamistes modérés » et islamiste tout court, ou islamistes violents. La seule différence est de méthode […] » (p. 204)

 

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La guerre des intelligences

Broché : 250 pages
Editeur : JC Lattès (4 octobre 2017)
Collection : Essais et documents
Langue : Français
ISBN-10 : 2709660849
ISBN-13 : 978-2709660846
Dimensions : 22,5 x 2,7 x 14 cm

Pour Laurent Alexandre, il ne fait pas de doute que l’on ne pourra échapper au développement rapide et inéluctable de l’intelligence artificielle. On se fera une petite idée du basculement qui risque de s’opérer quand on songe que vers la fin du XXI° siècle il est possible que les machines aient conscience de n’être… que des machines. Ce serait une révolution majeure. Le but de Laurent Alexandre est de faire prendre conscience du changement de civilisation qui va arriver. D’après lui, il ne faut pas s’en effrayer. Tout au moins nous faut-il prendre conscience de la place grandissante de l’intelligence artificielle dans nos vies. Pour l’auteur, si l’homme veut rester concurrentiel, il lui faut dompter l’intelligence artificielle, s’en servir afin de toujours conserver un temps d’avance. Il imagine par exemple l’appoint de l’IA en matière d’éducation. Pourquoi ne pas s’en servir pour doper notre intelligence et augmenter notre QI ? Ce disant, l’auteur laisse entrevoir les bouleversements moraux et éthiques qui vont advenir. Que deviendront ceux qui refusent de booster leur QI en augmentant leurs capacités par des puces ou des connexions ? Si l’auteur demeure serein, il y a de quoi effrayer ceux qui estiment proche la venue du « meilleurs des mondes ».

Laurent Alexandre, La guerre des intelligences, J.-C. Lattès, 2017, 339 pages, 20.90€

L’extrait : « Dans les livres d’histoire, le XX° siècle fera figure de période assez calme et terne – quoique pleine de bruit et de fureur – comparée au siècle suivant. Une simple période vers une période d’accélération qui va laisser l’humanité clouée sur son siège. » (p.14)

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Comment notre monde a cessé d’être chrétien

Broché : 288 pages
Editeur : Le Seuil (1 février 2018)
Collection : La Couleur des idées
Langue : Français
ISBN-10 : 2021021297
ISBN-13 : 978-2021021295
Dimensions : 14,1 x 2 x 20,6 cm

Du concile Vatican II et de ses suites, il ne pouvait, jusqu’à présent, s’agir que d’un monde en blanc ou en noir. Conciliaire, on ne trouvait au concile et à ses suites que des mérites ; traditionaliste, on jugeait avec mépris ses imprudences. En historien et en sociologue, Guillaume Cuchet donne du concile une nouvelle approche. Autant il juge qu’il a été nécessaire, autant il pense que l’analyse de ses fruits a été biaisée. Dans une première partie, l’auteur dresse l’état de l’Eglise dans la France de l’après-guerre à partir de l’enquête sociologique réalisée par le chanoine Fernand Boulard ; le taux de pratique se situe alors autour de 45 %. 1965, l’année de la dernière session du concile, marque selon l’auteur le début de l’effondrement dans lequel l’Eglise se débat encore. Au-delà des dates et du constat, ce qui attire l’attention dans le livre de G. Cuchet est l’examen qu’il fait des causes de la rupture. Insistons : chez lui, pas de critique quant à la nécessité du concile ainsi qu’à l’égard des textes. Ce sont plutôt les facteurs psychologiques qui ont joué. Avec un niveau d’exigence orienté à la baisse, une mise en sourdine de la pastorale des fins dernières et la désinstallation d’un système séculaire, le contrecoup allait être inéluctable. Comme l’écrit l’auteur, « la sortie de la culture de la pratique obligatoire sous peine de péché mortel a joué un rôle capital » (p. 213)

Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien, Seuil, 2018, 283 pages, 21€

L’extrait : « J’aurais tendance à dire personnellement que le concile a non pas provoqué la rupture (en ce sens qu’elle n’aurait pas eu lieu sans lui), mais qu’il l’a déclenchée tout en lui donnant une intensité particulière. » (p. 272)

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Le cardinal Marty : 1904-1994

Broché : 372 pages
Editeur : Cerf (25 mai 2017)
Collection : HISTOIRE
Langue : Français
ISBN-10 : 2204103845
ISBN-13 : 978-2204103848
Dimensions : 24 x 2,9 x 15,5 cm

 Mgr François Marty, 1904-1994

Plein feu sur une figure éminente de l’Eglise en France après le concile Vatican II

Le cardinal Marty fait enfin l’objet d’une biographie mettant à l’honneur l’homme et le prêtre qu’il était. Né dans ce Rouergue dont il se plut à conserver toute sa vie l’accent rocailleux, François Marty monte rapidement les échelles de la hiérarchie. Evêque de Saint-Flour, archevêque de Reims, c’est durant sa période d’épiscopat dans la capitale qu’il donne toute sa mesure avec ce mélange de bon sens, de bonhommie mais aussi de candeur et d’approche approximative des problèmes. Il faut accorder un bénéfice à Mgr Marty. A l’instar de nombreux prélats français de l’époque, il n’était pas forcément préparé à affronter la tempête qui allait secouer la société, l’Eglise ainsi que la plupart des institutions : l’inexorable montée de l’individualisme et du consumérisme, la contestation issue de Mai 68, la querelle intégriste avec l’occupation de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, etc. L’auteur montre bien comment Mgr Marty, avec des idées toutes faites sur la société et l’Eglise, avait du mal à comprendre les temps nouveaux. Il mit du temps, par exemple, à se défaire de ses idées relatives à la pastorale d’ensemble dont il était l’un des principaux promoteurs. De même, il tarda à comprendre l’affaiblissement des mouvements d’Action Catholique. Néanmoins, grâce à sa simplicité, sa personnalité attachante, ses talents d’organisateurs, son souci du monde de l’incroyance, le cardinal Marty constitue une des figures de proue de l’Eglise de France en ces années post-conciliaires. La biographie passionnante qu’en donne Olivier Landron, toujours facile et plaisante à lire, comble un oubli. Au fond, le cardinal Marty fut l’un des premiers à tenter de garder un cap menacé de toutes parts par les trépidations d’une société ayant largué ses repères et s’offrant sans retenue à la toute-puissance du marché.

 

Olivier Landron, Le cardinal Marty, Cerf, 2017, 358 pages, 24€

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Monsieur Onfray au pays des mythes : Réponses sur Jésus et le christianisme

Broché : 160 pages
Editeur : Salvator (25 mai 2017)
Langue : Français
ISBN-10 : 2706715413
ISBN-13 : 978-2706715419
Dimensions t: 20 x 1,2 x 13 cm

 Monsieur Onfray au pays des mythes

En lisant Décadence, Jean-Marie Salamito, professeur de christianisme antique, n’en croyait pas ses yeux. Etait-il possible que le créateur de l’Université populaire de Caen, auteur de dizaines de livres traitant de la philosophie et de son histoire, pût accumuler autant d’erreurs et d’approximations ? Le tout, asséné avec la certitude de celui qui sait et qui entend jouer les redresseurs de torts. On ne va pas répéter ici tout le mal que l’on pense du pavé de Michel Onfray, les colonnes de Voix du Jura ayant longuement disserté, au cours de l’été, sur la légèreté intellectuelle de Michel Onfray. Il n’en demeure pas moins que Jean-Marie Salamito enfonce le clou. Il le fait à propos du domaine et de l’époque dont il est spécialiste : le christianisme des origines, le christianisme ancien. J.-M. Salamito déconstruit une part notable du travail d’Onfray, critiquant d’abord le peu de sérieux avec lequel l’auteur de Décadence a bâti sa bibliographie, s’appuyant exclusivement sur des livres anciens, tendancieux, largement remis en cause par les avancées de la recherche exégétique. Il répond ensuite point par point aux attaques les plus virulentes d’Onfray, par exemple sur saint Paul, considéré par ce dernier comme un cas quasi-pathologique. Pour Onfray, il est évident que Paul était un névrosé, un malade vivant priver les chrétiens d’une vie sexuelle dont lui-même était privé. Or, écrit Salamito, « si Paul avait été aussi malade, tordu, débile, détraqué et mal intentionné que le prétend Onfray, il n’aurait jamais eu la force d’entreprendre tous les voyages ni de supporter toutes les tribulations que les documents attestent, il n’aurait trouvé personne pour l’écouter, personne pour se laisser persuader par lui, et nous ne serions pas, deux millénaires après sa mort, en train de disserter sur sa personnalité et sa doctrine. » (p. 49). Et vlan !

 

Jean-Marie Salamito, Monsieur Onfray au pays des mythes, Salvator, 2017, 160 pages, 15€

 

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Allons aux faits

Broché : 256 pages
Editeur : Gallimard (3 octobre 2016)
Collection : HORS SERIE CONN
Langue : Français
ISBN-10 : 2072699363
ISBN-13 : 978-2072699368
Dimensions : 20,5 x 2,1 x 14 cm

 Allons aux faits

Pourquoi ce livre ? Régis Debray en donne la raison en 4ème de couverture : « En me donnant un micro pour deux séries d’interventions, l’une sur l’histoire, l’autre sur la religion, France Culture m’a permis de résumer et clarifier les travaux que je mène depuis maintes années sur diverses affaires temporelles et spirituelles. » Voilà pour le cadre. En effet, pour qui suit à peu près régulièrement Régis Debray, les sujets abordés dans Allons aux faits saisissent à frais nouveaux ses thèmes de prédilection : l’histoire du politique et de l’art, le sacré, la croyance, Dieu, la religion, etc. Soit une douzaine de chapitres dans lesquels l’auteur de Jeunesse du sacré n’hésite pas à renverser les perspectives, à bousculer des schémas que l’on croyait fermement assurés. Avec Régis Debray, et c’est son intérêt essentiel nous semble-t-il, tout est mouvant, tout prête à discussion, rien n’est figé. Il faut ici citer le sous-titre, qui est tout un programme et qui révèle la tournure d’esprit d’un intellectuel de haute volée toujours prêt à ébranler les fondations, à gratter le vernis afin de mieux voir l’essence des choses : « Croyances historiques, réalités religieuses ». Pour R. Debray, ce n’est pas un oxymore ou alors c’en est bien un, mais qui ouvre sur une réalité multiple et diffuse. Regardez, dit-il, combien les croyances sont essentielles pour l’histoire ; il n’est qu’à voir l’histoire de l’empereur Constantin par qui le christianisme a gagné le droit de citer au sein de l’Empire romain. Quant à la religion – qui n’est pas à confondre avec la foi ou la croyance -, elle est une réalité plus solidement ancrée que ne le croit l’occidental, lui qui a rompu avec le monde de la tradition. Feu d’artifices intellectuel, Allons aux faits constitue une excellente analyse d’une époque durant laquelle, selon l’expression du philosophe Zygmunt Bauman, tout devient liquide.

 

Régis Debray, Allons aux faits, Gallimard, 2016, 254 pages, 18€

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Le livre de Job

Relié : 143 pages Editeur : Cerf (8 avril 2016) Collection : Mon ABC de la Bible Langue : Français ISBN-10 : 2204106194 ISBN-13 : 978-2204106191 Dimensions : 19,5 x 1 x 12,5 cm
Relié : 143 pages
Editeur : Cerf (8 avril 2016)
Collection : Mon ABC de la Bible
Langue : Français
ISBN-10 : 2204106194
ISBN-13 : 978-2204106191
Dimensions : 19,5 x 1 x 12,5 cm

 Le livre de Job

Les Editions du Cerf ont mille fois raison de proposer cette collection très pédagogique des ABC de la Bible. En un temps où la culture tirée de la Bible ne va plus de soi, mieux vaut s’approprier la lecture de cette vaste bibliothèque qu’est la Bible à l’aide de mouvements concentriques tendant à se rapprocher toujours un peu plus du noyau dur. Avec pédagogie, le P. Bertrand Pinçon, professeur d’exégèse de l’Ancien Testament, propose un parcours d’un peu plus d’une centaine de pages dans un des livres les plus célèbres du Premier Testament. Même les non-spécialistes n’hésitent pas à s’approcher du livre de Job, ce que fait par exemple Didier Decoin dans son superbe Dictionnaire amoureux de la Bible. Il est vrai que ce livre pose une question qui existe depuis toujours, LA question : Comment se fait-il que Dieu tolère la souffrance de l’innocent ? Cette question, combien de croyants, dans les camps ou autres lieux de mort et de torture, se la sont posée. Dieu serait-il à ce point sourd à la souffrance de ses enfants ? Et « comment justifier qu’un malheur puisse atteindre si gravement un innocent ? » (p. 131) En de courts chapitres, l’auteur tente de répondre aux questions qui, depuis fort longtemps, tarabustent le croyant. Si le livre de Job traite essentiellement le problème du mal, il touche, incidemment, à d’autres thèmes tout aussi forts comme le silence de Dieu devant la souffrance de l’innocent, sa souveraine liberté devant la justice comme face à l’injustice, etc. A travers la « relation tumultueuse que l’homme blessé entretient avec son Dieu » (p. 10), le livre de Job ne donne pas de réponse à la question du mal, d’où notre malaise devant un Dieu qui ne répond pas directement aux questions que pose Job : Pourquoi, Seigneur, fais-tu souffrir le juste, sans cause ni raison ? En donnant la parole à la Création, Dieu parvient à apaiser l’angoisse de Job. L’essentiel est ceci : Jamais Dieu ne laissera tomber l’homme.

Cette synthèse fort réussie fait honneur à la collection des ABC de la Bible.

 

Bertrand Pinçon, Le livre de Job, Cerf, 2016, 149 pages, 14€