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Portraits Recensions

Joséphine : Le paradoxe du cygne

Éditeur ‏ : ‎ Tempus Perrin (23 janvier 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 576 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262085560
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262085568
Poids de l’article ‏ : ‎ 420 g
Dimensions ‏ : ‎ 10.9 x 2.6 x 17.8 cm

Par son maintien et son rayonnement, Joséphine a attiré le regard d’un certain jeune général, lequel en est tombé amoureux fou. Il faut lire les lettres enflammées que Bonaparte envoyait à Joséphine lorsqu’il partait en campagne. Loin d’elle, il se comportait comme un amoureux transi. Lui qui était tout action en était venu à accélérer le tempo de ses campagnes pour ne pas vivre longtemps loin de la présence de sa dulcinée. Il a souvent été dit que Joséphine avait été l’épouse dans les temps heureux et qu’une fois son mariage avec l’Empereur défait tout devait aller de travers pour ce dernier. Avec une plume sûre, Pierre Branda montre que cette assertion a du vrai, quoiqu’étant un tantinet exagéré, les chemins pour gagner les sommets n’étant jamais les plus aisés. Une excellente biographie.

Pierre Branda, Joséphine, Tempus, 2020, 576 pages, 10 €

L’extrait : « Détachée mais possessive, infidèle mais jalouse, ambitieuse mais discrète, indépendante mais attachée, partisane mais changeante, elle cultiva le paradoxe comme personne… » (p. 199)

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Histoire Recensions

Sekigahara : La plus grande bataille de samouraïs

Éditeur ‏ : ‎ Passés Composés (26 août 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 288 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2379330425
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379330421
Poids de l’article ‏ : ‎ 360 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.4 x 20 cm

En une époque où l’empereur, considéré comme un personnage divin, n’exerce qu’un pouvoir fictif, la réalité du pouvoir appartient au shogun. Mais lorsque celui-ci est faible, la division règne, chaque seigneur entendant conserver ses biens et son indépendance, aidé en cela par des samouraïs à leur dévotion. « A l’automne 1600, Tokugawa Ieyasu, l’un des plus fascinant personnages de l’histoire du Japon » (cf. 4ème de couverture) va tenter d’unifier le pays sous sa bannière. Il a face à lui un opposant de taille, Ishida Mitsunari. Après avoir décrit la situation politique du Japon de l’époque, le livre de Julien Peltier figure la mise en scène, jusqu’au drame finale, de la célèbre bataille de Sekigahara qui vit s’affronter l’armée de l’Ouest, emmenée par Ishida, à celle de l’Est, commandé par Tokugawa. Cette bataille géante, gagnée par le second, est au fondement de l’unité du Japon moderne.

Julien Peltier, Sekigahara, Passés Composés, 2020, 286 pages, 22 €

L’extrait : « Si l’arquebuse se diffuse massivement grâce à sa puissance de feu comme à sa simplicité d’emploi, elle n’aura nullement raison de la cuirasse chevaleresque, encore moins du sabre […] » (p. 72)

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Histoire Recensions

Napoléon et de Gaulle

Éditeur : Tempus Perrin (17 septembre 2020)
Langue : Français
Poche : 480 pages
ISBN-10 : 226208792X
ISBN-13 : 978-2262087920
Poids de l’article : 280 g
Dimensions : 10.8 x 2.4 x 17.8 cm

Ne tournons pas autour du pot : ce Napoléon et de Gaulle, signé par ce spécialiste de la Révolution et de l’Empire qu’est Patrice Gueniffey, est un très grand livre d’histoire. Style impeccable, maîtrise totale du sujet, vues en surplomb des personnages et des périodes considérées, Napoléon et de Gaulle est un livre à lire et à relire. Au-delà de la simple comparaison biographique de deux militaires faits pour la politique et la marche des grandes affaires, Patrice Gueniffey dresse un portrait sans concession de l’état du pays. Fini les guerres et les conflits, terminé le temps de jouer à une grande puissance qui n’en a plus les moyens, achevé les grandes ambitions… Reste la médiocrité du quotidien, une classe politique impuissante qui a délégué le pouvoir régalien à des organismes supranationaux. Parmi les autres qualités que l’on peut accorder à ce remarquable ouvrage, retenons les considérations sur l’enseignement de l’histoire et le piètre état de la culture général, les valses hésitations d’un pays qui a troqué la grandeur – laquelle, selon de Gaulle, ne se marchandait pas – aux bêtes joies de la consommation et du divertissement.

Patrice Gueniffey, Napoléon et de Gaulle, Tempus, 2020, 492 pages, 10€

L’extrait : « Pour de Gaulle, l’art du commandement est l’art de cultiver la distance, pour Napoléon l’art de l’effacer. » (p. 247)

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Actualités Recensions

Le temps des gens ordinaires

Éditeur : FLAMMARION (14 octobre 2020)
Langue : Français
Broché : 208 pages
ISBN-10 : 2081512297
ISBN-13 : 978-2081512290
Poids de l’article : 140 g
Dimensions : 13.7 x 1.3 x 21 cm

En France, certains les appellent les « sans-dents », aux Etats-Unis, ils sont les « déplorables… « Ils », ce sont les gens ordinaires, les gens de peu, les Français moyens… Certains ont cru que c’en était fini des classes populaires, qu’elles appartenaient définitivement au passé. Christophe Guilluy vient ici rappeler qu’il convient de rester prudent et qu’au contraire les gens ordinaires ont plus que jamais leur mot à dire. Nous vivons un temps paradoxal. En effet, jamais l’idéologie progressiste (antiracisme, multiculturalisme, féminisme…) n’a été aussi dominante et jamais elle n’a été autant contestée par le monde d’en bas, lequel tient à son mode de vie, à ses traditions, à ses racines. Si Le temps des gens ordinaires paraît posséder moins d’unité que les ouvrages antérieurs du même auteur, comment ne pas approuver le but qu’il se donne qui est de faire en sorte que les petites gens ne soient pas oubliées ? De même, on appréciera les commentaires de l’auteur relatifs à la France d’en haut, suffisante et paternaliste.

Christophe Guilluy, Le temps des gens ordinaires, Flammarion, 2020, 200 pages, 19€

L’extrait : « Cette situation n’a débouché ni sur la guerre civile ni sur le fantasme publicitaire d’un vivre-ensemble en carton-pâte mais bien sur l’avènement d’une société nécrosée par le séparatisme et la paranoïa identitaire. » (p. 57)

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Biographies Recensions

Pierre le Grand

Éditeur : Perrin (5 mars 2020)
Langue : Français
Broché : 500 pages
ISBN-10 : 2262048142
ISBN-13 : 978-2262048143
Poids de l’article : 560 g
Dimensions : 15.5 x 3.8 x 24.1 cm

La biographie que vient d’écrire Thierry Sarmant au sujet du grand tsar (1682-1725) donne à voir l’exemple type de l’autocrate réformant son pays au forceps. Arrivé au pouvoir, Pierre trouve une Russie arriérée, figée dans ses traditions. Voyageur curieux, il découvre, effaré, les différences qui existent entre un Occident à la pointe de la modernité et une Russie aux structures largement médiévales. C’est cet écart qu’il n’aura de cesse de combler, par la force, quitte à être impopulaire en bouleversant des traditions séculaires. C’est à un rythme effréné que Pierre multiplie les changements, suscitant de multiples oppositions dans la noblesse et le peuple, critiques que l’autocrate fait taire par la force si la persuasion ne suffit pas. Thierry Sarmant donne à voir une personnalité plus complexe que ne le laisse supposer le physique du tsar : un géant (2 mètres !) pour l’époque. L’œuvre réformatrice du tsar est si gigantesque que l’auteur le place du côté de grands réformateurs, par exemple l’empereur Meiji au Japon et  Mustapha Kemal en Turquie. Une solide biographie.

Thierry Sarmant, Pierre le Grand, Perrin, 2020, 557 pages, 26€

L’extrait : « C’est bien par ses réformes intérieures plutôt que par ses campagnes ou ses conquêtes que Pierre tient une place exceptionnelle dans l’histoire. » (p. 426)

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Biographies Recensions

Jeanne d’Arc

Éditeur : Perrin (10 septembre 2020)
Langue : Français
Broché : 432 pages
ISBN-10 : 226206394X
ISBN-13 : 978-2262063948
Poids de l’article : 680 g
Dimensions : 15.5 x 3.5 x 24.1 cm

Comme disait Péguy, la République, c’est notre royaume de France. Il voulait dire : soyons fiers de l’héritage légué par nos anciens et nos héros, peu importe le régime. Parmi ces derniers, la Pucelle d’Orléans occupe une place de choix. Dès le premier chapitre de ce Jeanne d’Arc, chapitre relatant la délivrance d’Orléans, le lecteur ne peut être manqué d’être frappé par le charisme de cette toute jeune inconnue. Elle est là, au milieu de soldats, souvent frustres, des chefs de guerre qui en ont vu de toutes les couleurs. Elle en impose par sa conduite et sa piété. Par son charisme, elle impose le respect à des soudards plus habitués à trousser les jeunes filles qu’à leur obéir. Autre trait frappant chez Jeanne : son intelligence et sa finesse, étonnante de la part d’une personne illettrée. L’auteure donne peut-être la clé de la personnalité de Jeanne en la décrivant ainsi : «Jeanne, à sa manière, est une femme libre. Libre et vertueuse. Pieuse sans être dévote, simple sans être naïve, sensible et sportive, aimant la prière et les combats, c’est sans doute cet assemblage des contraires qui la rend à la fois si proche et si singulière. » (p. 95)

Valérie Toureille, Jeanne d’Arc, Perrin, 2020, 425 pages, 24€

 

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Histoire Recensions

Les élites françaises

Éditeur : Passés Composés (14 octobre 2020)
Langue : Français
Broché : 461 pages
ISBN-10 : 237933532X
ISBN-13 : 978-2379335327
Poids de l’article : 540 g
Dimensions : 14.5 x 3.5 x 22.1 cm

Rarement les élites n’ont été autant critiquées qu’elles le sont aujourd’hui. Avant-hier, les bonnets rouges ; hier les gilets jaunes ; aujourd’hui, leur mise en cause un peu partout…  « Le peuple, écrit Eric Anceau, a plus que jamais le sentiment que les élites constituent un entre-soi où tout est permis et où droite et gauche de gouvernement sont de connivence, qu’elles sont déconnectées de la réalité, qu’elles ne pensent qu’à leur intérêt propre […] » (p. 337) En retraçant avec maestria l’histoire politique de notre pays de la Révolution de 1789 jusqu’à la façon dont l’actuel pouvoir gère la crise du coronavirus, l’auteur s’est efforcé d’extraire les lignes de faîte d’une histoire la plupart du temps conflictuelle. Les gens n’admettent plus  qu’en contrepartie de leurs privilèges les classes supérieures s’octroient autant de passe-droits  et soient si peu soucieuses d’assurer leurs devoirs. Ces élites françaises dressent une analyse au cordeau de la société française contemporaine.

Eric Anceau, Les élites françaises, Passés Composés, 2020, 462 pages, 24€

L’extrait : « Les deux premières décennies du XXI° siècle sont marquées par une tension croissante entre les élites et le peuple à mesure que celles-ci montrent leur impuissance à résoudre les problèmes et dévoilent des comportements jugés inappropriés. » (p. 319)

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Histoire Recensions

Charles Martel

Éditeur : Perrin (12 novembre 2020)
Langue : Français
Broché : 400 pages
ISBN-10 : 2262080658
ISBN-13 : 978-2262080655
Poids de l’article : 600 g
Dimensions : 15.5 x 3.1 x 24.1 cm

Il faut s’appeler Georges Minois pour oser s’atteler à la biographie d’un personnage à propos duquel on ne sait à peu près rien. Les temps obscurs dans lesquels a vécu Charles Martel sont avares de documents ; « Le siècle 650 – 750 est un désert culturel, un creux dans le chemin de la civilisation occidentale… », précise l’auteur (p. 118). En conséquence, il fallait tenter une autre approche, une autre démarche : « cerner le personnage en question à partir de son environnement » (p. 13). L’auteur dégage l’esprit de cette terrible époque, ses élites rapaces, un certain recul civilisationnel, un christianisme mal assis, un clergé médiocre, etc. Par son charisme, sa personnalité, ses capacités militaires, Charles Martel s’impose comme l’homme fort de l’Occident. Guerrier redouté, il unifie le monde franc, s’appuyant sur la papauté et les missionnaires pour propager à coups d’épée la civilisation et le christianisme. L’auteur démontre qu’en vainquant les Arabes à Poitiers C. Martel n’avait pas en tête l’idée de la guerre sainte, laquelle est venue bien après. Ce Charles Martel est un grand livre d’histoire.

Georges Minois, Charles Martel, Perrin, 2020, 374 pages, 23€

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Portraits Recensions

La chute de Nixon

Éditeur : Perrin (8 octobre 2020)
Langue : Français
Broché : 352 pages
ISBN-10 : 2262080690
ISBN-13 : 978-2262080693
Poids de l’article : 420 g
Dimensions : 14.2 x 2.9 x 21.1 cm

Richard Nixon ayant été le seul président des Etats-Unis à avoir démissionné, le livre que Georges Ayache a écrit à propos de sa chute se laisse accueillir avec intérêt. L’auteur ne consacre qu’un seul chapitre à l’affaire du Watergate, l’essentiel du livre évoquant la carrière politique de celui qui a été sénateur et vice-président d’Eisenhower de 1952 à 1960. Tirant les fils de l’écheveau du Watergate – mise sur écoute du parti démocrate -, l’auteur ne nie pas l’implication de Nixon dans cette sombre affaire. Mais, poursuit G. Ayache, ce qu’a commis Nixon dans cette affaire aurait-il eu une répercussion aussi fâcheuse si elle avait été le fait d’un président démocrate ? C’est dans ce deux poids deux mesures qu’il faut voir l’essentiel du livre. Au fond, ce qui était reproché à Nixon, c’était de ne pas appartenir à l’élite bourgeoise des côtes Est et Ouest, de mettre un frein à l’entre soi qui faisait que politiciens et journalistes frayaient dans le même marigot. Le président Kennedy a triché bien autant que Nixon mais  lui était un homme bien né, détenteur d’un carnet d’adresses rempli et bel homme.

Georges Ayache, La chute de Nixon, Perrin, 2020, 345 pages, 22.50€

L’extrait : « Nixon, en définitive, fut-il davantage détesté pour ce qu’il était que pour ce qu’il avait réellement fait ? » (p. 19)

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Actualités Recensions

Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde

Éditeur : Fayard (10 juin 2020)
Langue : : Français
Broché : 162 pages
ISBN-10 : 2213717486
ISBN-13 : 978-2213717487
Poids de l’article : 230 g
Dimensions : 13.5 x 1.1 x 21.5 cm

Philippe de Villiers revient sur la façon dont notre pays, les autorités publiques en premier lieu, ont géré la crise du coronavirus. On peut bien sûr rétorquer à l’auteur qu’il est plus facile, lorsque l’on n’est pas aux affaires, de dire ce qu’il aurait fallu faire et ce que l’on aurait pu éviter. Cela dit, P. de Villiers pose des questions dont on ne peut faire l’économie : Fallait-il vendre aux Chinois, dont on sait que leur souci de l’hygiène peut être aléatoire, un laboratoire P 4, sorte de bombe atomique bactériologique ? Pourquoi les pouvoirs publics n’ont-ils pas pris en compte les avertissements récurrents de l’Armée pour qui la crise devait fatalement arriver ? Comment se fait-il que nous soyons à ce point dépendants d’autres pays, pour les médicaments par exemple dont 90 % sont fabriqués en Chine ou en Inde ? P. de Villiers n’accuse personne nommément mais les échos de sa philippique résonnent. Les puissants et autres décideurs ont décidé d’emmener tout un pays sur la voie de la mondialisation à outrance, sans jamais vraiment demander l’avis du peuple. Après tant d’échecs, n’est-il pas normal que ce dernier demande des comptes. Les gens qui ont prôné la mondialisation et l’ouverture ont laissé un pays en friche, un peuple déboussolé, une nation désindustrialisée : ils doivent s’en expliquer.

Philippe de Villiers, Les Gaulois réfractaires… , Fayard, 2020, 155 pages, 15 €

L’extrait : « La construction européenne est, en réalité, l’antiphrase par laquelle on désigne une déconstruction de l’Europe véritable, celle de la civilisation européenne. » (p. 48-49)