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Portraits Recensions

Richard Sorge, un espion parfait

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (8 octobre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 480 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 226205097X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262050979
Poids de l’article ‏ : ‎ 620 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.6 x 3.5 x 24.2 cm

C’est bien moins à ses capacités physiques qu’à sa disposition à se fondre dans plusieurs univers qui a valu à Sorge le qualificatif d’ « espion le plus exceptionnel de l’Histoire » (I. Fleming). La lecture de cette passionnante biographie dévoile le quotidien d’un espion et, partant, les innombrables difficultés auxquelles il est confronté. Créer un réseau en quelques semaines, à Shanghai puis à Tokyo, infiltrer une ambassade, jouer les séducteurs, rester en communication constante avec son employeur, jouer sans cesse double, sinon triple, jeu, tout cela en ayant une couverture on ne plus légale (celle de journaliste pour un grand quotidien allemand), il fallait s’appeler Sorge pour avoir autant de fers au feu et ne pas s’emmêler les pinceaux. En sept ans de présence à Tokyo, Sorge avait réussi l’exploit de connaître quelques-uns des secrets les mieux gardées des autorités nazies et japonaises. Sorge était à lui seul un tel danger que la découverte de son réseau en 1944 ne pouvait aboutir à rien d’autre qu’à son exécution.

Owen Matthews, Richard Sorge, un espion parfait, Perrin, 2020, 480 pages, 24 €

L’extrait : « Communiste idéaliste, l’homme était aussi menteur et cynique. Il se voyait comme un soldat de la révolution, membre d’une classe supérieure de cadres du Parti investis d’une mission clandestine et sacrée […] » (p. 9)

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Portraits Recensions

Barras

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (31 mars 2016)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 400 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 226204709X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262047092
Poids de l’article ‏ : ‎ 300 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 3.1 x 24.1 cm

De la Révolution française on connaît les acteurs les plus célèbres, Robespierre, Danton et autres… Quantité de seconds couteaux demeurent dans l’ombre. Barras ne fut pas précisément l’un de ces derniers ; il n’empêche que son nom apparaît peu dans les livres d’histoire. Christine Le Bozec rend justice à ce personnage singulier. Suffisamment madré pour éviter les excès et les extrêmes, il traverse la Révolution avec succès. Régicide, il n’est cependant pas de ceux qui veulent faire table rase du passé. Son intelligence tactique fait de lui le roi du Directoire. Il voit dans le jeune général Bonaparte un allié de choix et l’aide à gravir les échelons. Trop confiant, Barras ne voit pas venir le 18-Brumaire, ce coup d’Etat qui met fin au Directoire en 1799. L’auteur offre des pages particulièrement intéressantes sur le Directoire, son rôle et sa composition. Barras ne fut certainement pas le personnage frivole, léger et dépensier que l’on en a fait. Sa personnalité complexe, faite de louvoiements, de contrastes et d’illusions consonne avec l’image brouillonne qu’a laissée le Directoire.

Christine Le Bozec, Barras, Perrin, 2016, 400 pages, 24 €

L’extrait : « En l’occurrence, Barras commençait à éprouver les mêmes inquiétudes que l’ensemble des thermidoriens qui, s’ils aspiraient à achever la Révolution, repoussaient toute idée de retour en arrière. » (p. 146)

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Joseph Bonaparte

Éditeur ‏ : ‎ Tempus Perrin (10 octobre 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 896 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 226208310X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262083106
Poids de l’article ‏ : ‎ 330 g
Dimensions ‏ : ‎ 11 x 4.2 x 17.9 cm

Joseph Bonaparte (1768-1844), roi de Naples puis roi d’Espagne, a longtemps été représenté comme faible, pusillanime, pantin des factions gravitant autour de son trône, à la remorque des volontés de son empereur de frère. Avec maestria, Thierry Lentz révise cette image, fausse et mièvre, réhabilitant un personnage plus complexe que ce qu’en a dit l’historiographie traditionnelle. Joseph « semble subir l’histoire tandis que Napoléon paraît la dominer » (p. 12) mais cela ne signifie pas qu’il fût un médiocre. Fidèle à sa famille, soucieux des intérêts français comme du sort de ses sujets, il a tenté de mener sa barque avec habileté. A la chute de l’Empire, en homme d’affaires avisé, il s’installa aux États-Unis où il ne laissa que de bons souvenirs à ceux qui eurent la chance de l’approcher. Une fois de plus, Thierry Lentz atteste par ce livre que, s’agissant du Consulat et de l’Empire, il demeure l’une de nos toutes meilleures plumes.

Thierry Lentz, Joseph Bonaparte, Perrin, 2016, 719 pages, 27 €

L’extrait : « Mon intuition a toujours été qu’outre le fait que Joseph devait bien avoir des qualités – voire celles d’un homme d’Etat -, la fraternité et l’aînesse jouèrent un rôle central dans sa relation avec Napoléon, dont il fut le plus proche et peut-être l’unique ami. » (page 9)

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Rudolf Hess

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (19 septembre 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 500 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262072612
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262072612
Poids de l’article ‏ : ‎ 660 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 3.4 x 24.1 cm

Bien qu’il fût l’un des premiers compagnons d’Adolf Hitler, Rudolf Hess demeura largement un homme de l’ombre. S’il n’est pas tombé dans l’oubli, il le doit au voyage sans retour qu’il entreprit en mai 1941 pour opérer une tentative de médiation entre son pays et l’Angleterre en guerre. Ce voyage, Hess le conçut de sa propre initiative. Lorsqu’au soir du 10 mai 1941 Hess s’envole à bord de son Messerschmitt pour l’Ecosse, il croit en ses chances. Avec le recul, on peut considérer avec commisération sa tentative et trouver bien grande sa naïveté. Cependant, comme l’écrit Pierre Servent, « le geste du lieutenant du Führer n’était pas aussi fou que ce que l’on a pu dire par la suite. Avec un autre premier ministre que Winston Churchill, la face de la Seconde Guerre mondiale aurait pu être changée. » (p. 309) En 1946, Hess comparut sur le banc des accusés au procès de Nuremberg, au même titre qu’un Goering ou un Ribbentrop. En écrivant cette biographie, Pierre Servent porte un éclairage nouveau sur une page très singulière de la Seconde Guerre mondiale.

Pierre Servent, Rudolf Hess, Perrin, 2019, 495 pages, 25 €

L’extrait : « On peut donc clairement affirmer que « l’adjoint du Führer »  est coresponsable au premier chef de la pluie d’ukazes  qui va tomber sur l’Allemagne pour y établir un régime totalitaire, raciste et criminel […] » (p. 136)

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Gambetta

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (10 février 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 414 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262079919
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262079918
Poids de l’article ‏ : ‎ 640 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.3 x 3.2 x 24 cm

Dans les livres d’histoire d’autrefois, Gambetta était ce patriote qui avait quitté Paris assiégé pour poursuivre la lutte en province. Dans sa biographie de ce grand fauve politique, Gérard Unger dresse le portrait, à côté de celui du patriote attaché à l’unité du territoire, d’un républicain passionné. Les vies privée et publique de Gambetta furent tumultueuses, à l’image de ce fort en gueule capable de dévoré la vie à pleine dents. Durant douze ans, de 1870 à 1882, il occupa de multiples responsabilités et mena maints combats, rudoyant ses amis comme ses ennemis. Hanté par la justice sociale et de démocratie, nul régime autre que le républicain ne lui semblait possible. Fort en gueule, parfois injuste, toujours sincère, Gambetta incarne mieux que tout autre ces politiciens qui ont rendu pérenne le régime républicain. Au-delà du legs symbolique qu’il laisse, le nom de Gambetta demeure inséparable de son œuvre : la création de la III° République

Gérard Unger, Gambetta, Perrin, 2022, 414 pages, 25 €

L’extrait : « Il n’a été président du Conseil que moins de trois mois, car le personnel politique républicain se méfiait de sa faconde, de son tempérament bouillant et de son ambition. » (p. 11)

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Portraits Recensions

Joséphine : Le paradoxe du cygne

Éditeur ‏ : ‎ Tempus Perrin (23 janvier 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 576 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262085560
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262085568
Poids de l’article ‏ : ‎ 420 g
Dimensions ‏ : ‎ 10.9 x 2.6 x 17.8 cm

Par son maintien et son rayonnement, Joséphine a attiré le regard d’un certain jeune général, lequel en est tombé amoureux fou. Il faut lire les lettres enflammées que Bonaparte envoyait à Joséphine lorsqu’il partait en campagne. Loin d’elle, il se comportait comme un amoureux transi. Lui qui était tout action en était venu à accélérer le tempo de ses campagnes pour ne pas vivre longtemps loin de la présence de sa dulcinée. Il a souvent été dit que Joséphine avait été l’épouse dans les temps heureux et qu’une fois son mariage avec l’Empereur défait tout devait aller de travers pour ce dernier. Avec une plume sûre, Pierre Branda montre que cette assertion a du vrai, quoiqu’étant un tantinet exagéré, les chemins pour gagner les sommets n’étant jamais les plus aisés. Une excellente biographie.

Pierre Branda, Joséphine, Tempus, 2020, 576 pages, 10 €

L’extrait : « Détachée mais possessive, infidèle mais jalouse, ambitieuse mais discrète, indépendante mais attachée, partisane mais changeante, elle cultiva le paradoxe comme personne… » (p. 199)

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Histoire Portraits Recensions

La saga des Bonaparte

Éditeur : Perrin; Illustrated édition (4 janvier 2018)
Langue‏ : ‎Français
Broché‏ : ‎450 pages
ISBN-10‏ : ‎2262048908
ISBN-13‏ : ‎978-2262048907
Poids de l’article : ‎600 g
Dimensions‏ : ‎15.4 x 3.3 x 24 cm

Avec cette Saga des Bonaparte, Pierre Branda se propulse au niveau des meilleurs napoléonistes. En seize chapitres, P. Branda livre la biographie des personnages les plus illustres de la famille, à commencer par Charles Bonaparte, le père de Lucien, Joseph, Elisa, Jérôme, Pauline, Louis, Caroline… et Napoléon. De leur ascension jusqu’à leur chute, on peut dire que tous ont eu plusieurs vies. Rejetons d’un obscur nobliau corse, ils ont été rois, princes et princesses, ducs et duchesses. Tous ont tenté de vivre leur vie de façon, sinon indépendante, du moins autonome, tâchant d’échapper à l’emprise toute puissante du premier d’entre eux.
L’auteur a tenu à déborder le seul cadre du Premier Empire, d’où des chapitres passionnants sur Napoléon III, son fils le prince impérial, tué sous l’uniforme britannique alors qu’il combattait en Afrique du Sud contre les zoulous, Charlie, le petit-fils du roi de Wesphalie Jérôme, à qui les Etats-Unis doivent la création du FBI, Marie, la névrosée, amie de Sigmund Freud, initiatrice en France de la psychanalyse. Voilà un livre que l’on n’oublie pas.

Pierre Branda, La saga des Bonaparte, Perrin, 2018, 476 pages, 25 €

L’extrait : « Néanmoins, alors qu’ils n’avaient pas été préparés à régner, ils nous étonnent dans leurs habits de souverains. […] Après leurs chutes, ils conserveront d’ailleurs tous un indéniable sens de la majesté, d’où ensuite un certain respect pour leurs personnes. » (p. 17)

 

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Les rois maudits d’Angleterre

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (5 juin 2014)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 437 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262038961
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262038960
Poids de l’article ‏ : ‎ 540 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.1 x 3 x 21.4 cm

Loin des paillettes et des histoires de cœur qui signent l’actuelle existence de la famille royale depuis quelques décennies, le livre d’Alain Bournazel vient rappeler que la monarchie britannique a mis du temps à se solidifier. L’expression « Les rois maudits » qualifie ainsi les rois qui, depuis Guillaume le Conquérant (fin XI° siècle) jusqu’à Charles II (fin XVII°), se sont succédé sur le trône d’Angleterre. Au terme d’une éblouissante synthèse, Alain Bournazel retrace l’histoire mouvementée des monarques anglais dont la plupart, du plus médiocre au plus remarquable, eurent des règnes pour le moins chaotiques. Nombreux furent-ils à périr de mort violente. A travers cette succession de règnes, manqués ou réussis, se profile les deux grandes questions qui, des siècles durant, ont obnubilé les monarques et agité les souverains anglais : la possession de la couronne anglaise dans le royaume de France et son indépendance par rapport à un Parlement soucieux de contrôler l’action du monarque. Que voilà un remarquable livre d’histoire.

Alain Bournazel, Les rois maudits d’Angleterre, Perrin, 2014, 436 pages, 23.90 €

L’extrait : « Avec la dynastie de Hanovre qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours, disparaît cette longue malédiction tenace qui avait accablé le royaume depuis l’invasion normande avec son lot de violences, d’usurpations, de guerres internes. » (p. 418)

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Laure Moulin

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (7 janvier 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 330 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262047804
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262047801
Poids de l’article ‏ : ‎ 400 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.6 x 21 cm

Pourquoi faudrait-il toujours s’intéresser aux gens célèbres, aux gouvernants, à ceux qui font l’actualité ? Et ceux qui sont demeurés dans l’ombre, qu’en fait-on ? Laure Moulin a  vécu dans l’ombre de son frère Jean, le plus célèbre des résistants de la France occupée. Entre les soins à ses vieux parents, les voyages et les cours (elle était professeur d’anglais à Montpellier), elle aurait dû mener une existence bien ordinaire. Mais voilà, les événements en ont décidé autrement. Attachée indéfectiblement à la république, accablée de voir le pays occupé par les Allemands, elle ne réfléchit pas longtemps avant de prêter main forte à son frère Jean. Thomas Rabino donne l’occasion de saluer ce petit bout de femme, « résistante et sœur de héros ». Sa vie fut une vie donnée, une vie sacrifiée en grande partie à la mémoire de son illustre frère. Elle lui servit de secrétaire mais elle fut surtout celle à qui son frère se confiait. Quand on menait une vie si dangereuse, avec la Gestapo à vos trousses, avoir une confidente et une amie comme l’a été Laure était d’un grand secours.

Thomas Rabino, Laure Moulin, Perrin, 2021, 309 pages, 22 €

L’extrait : « L’icône que devint Jean Moulin à la suite de panthéonisation de 1964 a longtemps occulté aux yeux du grand public des pans entiers de la Résistance et une foule de personnalités, à commencer par celle sans laquelle Moulin n’aurait pu être le héros que l’on connaît. » (p. 15)

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La chute de Nixon

Éditeur : Perrin (8 octobre 2020)
Langue : Français
Broché : 352 pages
ISBN-10 : 2262080690
ISBN-13 : 978-2262080693
Poids de l’article : 420 g
Dimensions : 14.2 x 2.9 x 21.1 cm

Richard Nixon ayant été le seul président des Etats-Unis à avoir démissionné, le livre que Georges Ayache a écrit à propos de sa chute se laisse accueillir avec intérêt. L’auteur ne consacre qu’un seul chapitre à l’affaire du Watergate, l’essentiel du livre évoquant la carrière politique de celui qui a été sénateur et vice-président d’Eisenhower de 1952 à 1960. Tirant les fils de l’écheveau du Watergate – mise sur écoute du parti démocrate -, l’auteur ne nie pas l’implication de Nixon dans cette sombre affaire. Mais, poursuit G. Ayache, ce qu’a commis Nixon dans cette affaire aurait-il eu une répercussion aussi fâcheuse si elle avait été le fait d’un président démocrate ? C’est dans ce deux poids deux mesures qu’il faut voir l’essentiel du livre. Au fond, ce qui était reproché à Nixon, c’était de ne pas appartenir à l’élite bourgeoise des côtes Est et Ouest, de mettre un frein à l’entre soi qui faisait que politiciens et journalistes frayaient dans le même marigot. Le président Kennedy a triché bien autant que Nixon mais  lui était un homme bien né, détenteur d’un carnet d’adresses rempli et bel homme.

Georges Ayache, La chute de Nixon, Perrin, 2020, 345 pages, 22.50€

L’extrait : « Nixon, en définitive, fut-il davantage détesté pour ce qu’il était que pour ce qu’il avait réellement fait ? » (p. 19)