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Histoire Recensions

Au-delà des plages : La guerre des Alliés contre la France

Éditeur ‏ : ‎ Passés Composés (27 mars 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 414 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2379330549
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379330544
Poids de l’article ‏ : ‎ 710 g
Dimensions ‏ : ‎ 16.5 x 3.2 x 24.1 cm

Sous-titré « La guerre des Alliés contre la France », l’ouvrage de l’historien américain Stephen Bourque revient sur une campagne que beaucoup préféraient taire ou minimiser. Il fallait faire passer à la trappe le fait que « les forces de libération avaient tué autant de civils français que les Allemands n’avaient tué de civils britanniques pendant le Blitz » (p. 30). Stephen Bourque détaille l’ensemble des opérations aériennes censées faciliter le débarquement et la libération de la France, contre les ponts, contre les gares, les usines… Le problème, c’est qu’à l’époque la précision des bombardements demeure aléatoire et les dommages collatéraux forcément nombreux. A cela s’ajoute la destruction de centres historiques, comme ceux de Rouen et de Caen. L’auteur pointe la responsabilité des généraux des armées de terre, surtout américains, désireux d’épargner les pertes tout en étant peu sensibles au sort des civils sous les bombes. S. Bourque signe un livre d’une irréprochable honnêteté, livre qui a l’avantage de remettre les pendules à l’heure.

Stephen A. Bourque, Au-delà des plages, Passés Composés, 2019, 414 pages, 25 €

L’extrait : « … la France et la Belgique ont absorbé 21 % de toutes les bombes américaines larguées par les bombardiers lourds, moyens ou légers au cours du conflit. » (p. 37)

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Histoire Recensions

Les vainqueurs

ASIN ‏ : ‎ B08C47KGCS
Éditeur ‏ : ‎ TALLANDIER (5 novembre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 320 pages
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1021046214
Poids de l’article ‏ : ‎ 300 g
Dimensions ‏ : ‎ 12 x 2 x 18 cm

En Europe et en France, à force de célébrer la paix, on en vient à oublier le sacrifice des soldats français, principaux artisans de la victoire. Car, si nos aïeux se sont tant battus, c’est d’abord parce qu’ils entendaient bouter l’ennemi hors du pays et sortir victorieux du conflit. La victoire d’abord, la paix ensuite. L’auteur insiste sur le fait que la France est en 1918 la principale puissance militaire de la coalition qui a vaincu l’Allemagne impériale. Elle réussit le tour de force d’équiper plusieurs armées, dont la jeune armée américaine. La dernière partie de l’ouvrage porte sur deux questions qui vont peser lourd sur la suite des événements. Fallait-il envahir l’Allemagne pour couper court au mythe du coup de poignard dans le dos, prétexte d’une propagande qui sera soigneusement orchestrée par les nazis ? Et pourquoi avoir si vite désarmé et s’être reposé sur ses lauriers ?

Michel Goya, Les vainqueurs, Tallandier, 2018, 342 pages, 21.50 €

L’extrait : « Sur terre, l’armée française a détrôné l’armée allemande en 1918 comme puissance militaire après avoir  contribué majoritairement à sa défaite. » (p. 9)

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Histoire Recensions

Sekigahara : La plus grande bataille de samouraïs

Éditeur ‏ : ‎ Passés Composés (26 août 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 288 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2379330425
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379330421
Poids de l’article ‏ : ‎ 360 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.4 x 20 cm

En une époque où l’empereur, considéré comme un personnage divin, n’exerce qu’un pouvoir fictif, la réalité du pouvoir appartient au shogun. Mais lorsque celui-ci est faible, la division règne, chaque seigneur entendant conserver ses biens et son indépendance, aidé en cela par des samouraïs à leur dévotion. « A l’automne 1600, Tokugawa Ieyasu, l’un des plus fascinant personnages de l’histoire du Japon » (cf. 4ème de couverture) va tenter d’unifier le pays sous sa bannière. Il a face à lui un opposant de taille, Ishida Mitsunari. Après avoir décrit la situation politique du Japon de l’époque, le livre de Julien Peltier figure la mise en scène, jusqu’au drame finale, de la célèbre bataille de Sekigahara qui vit s’affronter l’armée de l’Ouest, emmenée par Ishida, à celle de l’Est, commandé par Tokugawa. Cette bataille géante, gagnée par le second, est au fondement de l’unité du Japon moderne.

Julien Peltier, Sekigahara, Passés Composés, 2020, 286 pages, 22 €

L’extrait : « Si l’arquebuse se diffuse massivement grâce à sa puissance de feu comme à sa simplicité d’emploi, elle n’aura nullement raison de la cuirasse chevaleresque, encore moins du sabre […] » (p. 72)

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Histoire Recensions

Ils ont fait l’Egypte moderne

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (5 octobre 2017)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 300 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262064237
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262064235
Poids de l’article ‏ : ‎ 520 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 3.4 x 21 cm

C’est à travers une vingtaine de portraits que Robert Solé dresse l’histoire de l’Egypte contemporaine, une Egypte attirée par la modernité tout en demeurant ancrée dans la tradition. Les portraits proposés par Robert Solé sont relatifs à des hommes politiques comme Nasser, des religieux comme Hassan al-Banna, des écrivains comme le Prix Nobel de littérature Naguib Mahfouz… Que retenir au terme de ce voyage ? La plupart des tentatives menées pour ancrer l’Egypte au monde moderne ont échoué, par exemple celle d’Ismaïl pacha au milieu du XIX° siècle. Et cependant ce dernier avait toujours dit son attachement à l’islam mais le traditionalisme était incapable de transiger. C’est dire si le poids de la religion – entendez l’islam – est colossal. Impossible d’entreprendre une quelconque réforme si, dans le même temps, on ne délivre pas aux autorités religieuses nombre de brevets de bonne conduite. On en vient ici à la difficulté récurrente du monde arabo-musulman : concilier son entrée de plain-pied dans la modernité tout en ne reniant ni culture, ni tradition, ni religion.

Robert Solé, Ils ont fait l’Egypte moderne, Perrin, 2017, 385 pages, 22.90 €

L’extrait : « L’Egypte a-t-elle à sa tête un nouveau Nasser ? L’entrée en scène fracassante de Sissi en juillet 2013 a pu le laisser croire. » (p. 342)

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Histoire Recensions

De Gaulle et la Russie

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (3 février 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 538 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262075174
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262075170
Poids de l’article ‏ : ‎ 670 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.4 x 3.5 x 24 cm

Il n’est pas facile de distinguer une ligne de conduite claire dans les relations que Charles de Gaulle, le militaire puis le politique, entretint avec l’Union Soviétique. Pour de Gaulle, l’Urss existait à peine, c’était un régime transitoire. Ce qui était appelé à demeurer, c’était la Russie. Ne déclarait-il pas que la Russie boirait le communisme comme le buvard absorbe l’encre ? L’histoire lui a donné raison : le communisme est tombé, la Russie éternelle demeure et, avec elle, l’idée impériale qui a guidé les régimes successifs. De Gaulle a toujours été fidèle à sa ligne anti-communiste. Mais, lors de la Seconde Guerre mondiale, ne cessant d’essuyer vexations et rebuffades de la part de ses alliés anglo-saxons, il regarde du côté de la Russie de Staline. Devenu président de la République (1958-1969), les chauds et froids alternent entre Moscou et Paris, chacun des deux régimes faisant preuve du même pragmatisme. Mais les moyens des uns (soviétiques) n’étaient pas ceux des autres (français), d’où « ce singulier dialogue noué entre Charles de Gaulle et la Russie soviétique… fondé sur le principe des échanges inégaux. »

L’extrait : « … l’absence de naïveté du général de Gaulle n’a rien à céder à celle des maîtres du Kremlin. Au concours du réalisme, le Français ne dispose cependant pas des mêmes atouts que les hommes de Moscou. » (p. 508)

Alexandre Jevakhoff, De Gaulle et la Russie, Perrin, 2022, 538 pages, 26 €

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Histoire Portraits Recensions

La saga des Bonaparte

Éditeur : Perrin; Illustrated édition (4 janvier 2018)
Langue‏ : ‎Français
Broché‏ : ‎450 pages
ISBN-10‏ : ‎2262048908
ISBN-13‏ : ‎978-2262048907
Poids de l’article : ‎600 g
Dimensions‏ : ‎15.4 x 3.3 x 24 cm

Avec cette Saga des Bonaparte, Pierre Branda se propulse au niveau des meilleurs napoléonistes. En seize chapitres, P. Branda livre la biographie des personnages les plus illustres de la famille, à commencer par Charles Bonaparte, le père de Lucien, Joseph, Elisa, Jérôme, Pauline, Louis, Caroline… et Napoléon. De leur ascension jusqu’à leur chute, on peut dire que tous ont eu plusieurs vies. Rejetons d’un obscur nobliau corse, ils ont été rois, princes et princesses, ducs et duchesses. Tous ont tenté de vivre leur vie de façon, sinon indépendante, du moins autonome, tâchant d’échapper à l’emprise toute puissante du premier d’entre eux.
L’auteur a tenu à déborder le seul cadre du Premier Empire, d’où des chapitres passionnants sur Napoléon III, son fils le prince impérial, tué sous l’uniforme britannique alors qu’il combattait en Afrique du Sud contre les zoulous, Charlie, le petit-fils du roi de Wesphalie Jérôme, à qui les Etats-Unis doivent la création du FBI, Marie, la névrosée, amie de Sigmund Freud, initiatrice en France de la psychanalyse. Voilà un livre que l’on n’oublie pas.

Pierre Branda, La saga des Bonaparte, Perrin, 2018, 476 pages, 25 €

L’extrait : « Néanmoins, alors qu’ils n’avaient pas été préparés à régner, ils nous étonnent dans leurs habits de souverains. […] Après leurs chutes, ils conserveront d’ailleurs tous un indéniable sens de la majesté, d’où ensuite un certain respect pour leurs personnes. » (p. 17)

 

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Histoire Recensions

Pour Napoléon

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (11 mars 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 200 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262094519
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262094515
Poids de l’article ‏ : ‎ 250 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2 x 19.1 cm

Il se dit tellement de sottises sur l’Empereur qu’à un moment T. Lentz a dû se dire qu’il devait rejoindre dans l’arène ceux qui, avec leur inculture crasse et leur incapacité de saisir la complexité de l’histoire, ont péremptoirement décidé de ranger Napoléon dans le camp du mal. Cela nous vaut ces deux cents pages, passionnantes, mélange d’érudition et volonté de clouer le bec à ceux qui font de Napoléon un dictateur, quand ce n’est pas le précurseur d’Hitler. C’est avec délectation que l’on suit le spécialiste au fil des vingt chapitres qui s’égrène. Avec verve et érudition, l’auteur réhabilite l’héritage de Napoléon, replaçant dans leur contexte les grandes décisions de son règne, les plus intelligentes comme les plus contestables. Ah, ils sont beaux ces politichiens qui lui font un procès en dictature, eux dont la politique a conduit à l’impuissance de l’État, au séparatisme, à l’abaissement du bien public au profit des droits individuels…

Thierry Lentz, Pour Napoléon, Perrin, 217 pages, 2021, 15€

L’extrait : « Peu de pays au monde ont eu dans leur histoire un dirigeant d’un tel calibre. Cet « incomparable météore » (Jacques Bainville) n’a mis que quinze ans à accomplir son œuvre […] » (p. 11)

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Histoire Recensions

Histoire du Canada

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (10 octobre 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 450 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 226204872X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262048723
Poids de l’article ‏ : ‎ 640 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 3.3 x 24 cm

Tout commence au début des années 1500 lorsque des navigateurs français et espagnols abordent les rivages de ces terres inconnues au climat rude, immensités forestières vides d’habitants faisant dire à un explorateur ibérique que « par ici, il n’y a rien » (« acà nada »). L’histoire du Canada peut se lire de plusieurs façons. Nation jeune et privilégiée par la nature, héritière d’une histoire mouvementée, elle dispose d’énormes potentialités. On peut aussi dire que l’histoire du Canada, notamment en ses débuts, jusqu’au traité de Paris de 1763, est l’histoire d’un gâchis, la France du roi Louis XV n’ayant jamais cru en l’avenir de ces « quelques arpents de neige ». Alors que les Anglais voyaient grand et loin, les Français donnaient la priorité à la sédentarité, préférant leur clocher aux pays lointains. L’identité du Canada a mis du temps à se fixer, tiraillée qu’elle était entre deux cultures. Pays jeune et moderne, le Canada risque de peser de plus en plus dans la géopolitique mondiale, avec son sous-sol riche, l’immensité du territoire et sa position stratégique enviée. Au terme de cette très réussie « biographie d’une nation », le Canada s’impose comme un pays d’avenir.

Daniel de Monplaisir, Histoire du Canada, Perrin, 2019, 491 pages, 25 €

Extrait : « Le Canada reste néanmoins un pays jeune, à la fois embarrassé d’une histoire complexe et cependant ouvert, plus que d’autres, au ‘champ des possibles’. » (p. 453)

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Histoire Recensions

Le dernier carré

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (7 octobre 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 416 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262096600
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262096601
Poids de l’article ‏ : ‎ 500 g
Dimensions ‏ : ‎ 15 x 3 x 21 cm

Le dernier carré est formé par les « combattants de l’honneur et les soldats perdus », ceux qui, à l’instar du roi François Ier au soir de sa défaite à Pavie, clament haut et fort que tout est perdu, fors l’honneur. L’homme de ce siècle, généralement démuni d’un arrière-fond religieux, considère qu’il n’y a rien de plus important que la vie. Ca n’a pas toujours été le cas. Il faut voir, par exemple, l’importance de l’honneur chez les soldats de Napoléon. Perdre sa vie était peu de chose, mais perdre son honneur… De l’Antiquité à nos jours, Jean-Christophe Buisson, Jean Sévillia et une vingtaine de collaborateurs décrivent ce souci de l’honneur, à travers des épisodes allant des Thermopyles (480 avant J.-C.) à l’acharnement des combattants kurdes à défendre la ville de Kobané en 2015. Sous de multiples cieux, il s’est toujours trouvé des hommes pour considérer qu’il valait la peine de donner sa vie pour une cause qui les dépassait. On trouvera chez tous ces combattants de l’honneur la grandeur d’âme exhalée par le grand souffle de l’Histoire.

Jean-Christophe Buisson & Jean Sévillia (sous la direction de), Le dernier carré, Perrin, 2021, 383 pages, 21 €

L’extrait : « … si les Anglais ont pratiqué une politique de refoulement global des Amérindiens,  en les condamnant toujours à l’exil, et en les traitant comme des peuples résiduels et vaincus, il n’en a pas été de même avec les Français, qui établirent avec eux de tout autres rapports. » (p. 104)

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Histoire Recensions

Les maréchaux de Staline

Éditeur : Perrin; Illustrated édition (21 janvier 2021)
Langue : Français
Broché : 600 pages
ISBN-10 : 2262085382
ISBN-13 : 978-2262085384
Poids de l’article : 760 g
Dimensions : 16.5 x 3.7 x 24 cm

Sur les 38 maréchaux que Staline a nommés, 15 sont présentés, figures très diverses allant des plus connus, comme Joukov et Koniev, aux plus obscurs comme Koulik ou Egorov. Quelles conclusions peut-on tirer de cette lecture passionnante ? Que la plupart de ces militaires ont connu la guerre civile, généralement combattant dans les rangs des armées rouges. Certains – Joukov et Chapochnikov – étaient des soldats du tsar. A la tête de leurs troupes, la plupart avaient peu de considération sur le bien-être et la vie du simple troupier. Il y avait les colériques, les irascibles qui, comme Joukov, n’hésitaient pas à frapper leurs subordonnés. Plus rares étaient ceux, comme Govorov, qui avaient le souci de la vie du soldat ou qui, comme Chapochnikov, possédaient les manières anachroniques propres à l’ancien monde. La venue du communisme a imposé une brutalisation qui a englobé l’ensemble de la société et l’Armée rouge n’y a pas échappé. Il n’était pas étonnant, dans ces conditions, de voir des maréchaux qui, tout en ayant le droit de vie et de mort sur des centaines de milliers d’hommes, trembler devant le maître du Kremlin, détenteur d’un pouvoir rarement vu dans l’histoire.

Jean Lopez & Lasha Otkhmezuri, Les maréchaux de Staline, Perrin, 2021, 534 pages, 25 €

L’extrait : « En infligeant des défaites à Vorochilov, Boudienny et Timochenko, les Allemands ont déblayé la route  pour Rokossovski, Koniev, Bagramian et Tcherniakhovski. » (p. 19)