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Actualités Recensions

Le totalitarisme sans le goulag

Éditeur‏ : ‎Presses de la Cité (9 novembre 2023)
Langue ‏: ‎Français
Paperback ‏ : ‎ 272 pages
ISBN-10 ‏: ‎2258201640
ISBN-13 ‏: ‎978-2258201644
Poids de l’article‏ : ‎243 g
Dimensions : ‎12.2 x 2 x 21.2 cm

Vivons-nous librement ou sommes-nous dans l’illusion de la liberté ? Le régime diversitaire – appellation que l’auteur donne à notre système, le même qui privilégie les groupes revendicatifs minoritaires –a horreur de ceux qui osent lui résister. Pour maintenir à distance ces réfractaires, pas besoin de prisons ou de cliniques psychiatriques, comme dans l’Urss de jadis. De nos jours, c’est la mort sociale qui est promises à ceux qui osent défier le totalitarisme doux. Avec le brio qu’on lui connaît, Mathieu Bock-Côté analyse la réalité d’un mécanisme qui fait froid dans le dos. Heureux les doux, les non-conformistes et les résistants !

Mathieu Bock-Côté, Le totalitarisme sans le goulag, La Cité, 2023, 268 pages, 22 €

L’extrait : « Le régime diversitaire ne cache plus toutefois son aversion à l’endroit de certains partis et annonce même, en Europe occidentale comme en Amérique du Nord, de sévères représailles contre les peuples qui ne voteraient pas comme on leur dit de voter. » (p. 24)

 

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Histoire Recensions

Histoire d’une falsification : Vichy et la Shoah dans l’Histoire officielle et le discours commémoratif

Éditeur : ‎L’artilleur; Illustrated édition (25 janvier 2023)
Langue‏ : ‎ Français
Paperback : ‎ 324 pages
ISBN-10 ‏: ‎ 2810011540
ISBN-13 ‏: ‎ 978-2810011544
Poids de l’article : ‎ 450 g
Dimensions : ‎ 14.1 x 2.7 x 22 cm

Depuis le discours prononcé par Jacques Chirac en 1995 à l’occasion des cérémonies commémorant la rafle des juifs de juillet 1942, ce n’est plus seulement l’Etat français de Vichy qui est condamné, mais la France. L’Etat et le peuple français se trouvent désormais sur le banc des accusés. Pour ce faire, c’est-à-dire faire porter sur la France la responsabilité de la déportation des juifs (français et étrangers), l’action du général de Gaulle, celle du CNR et de la Résistance sont minimisées. Quant à l’occupation du pays par des troupes étrangères, c’est à peine si l’on en parle. L’’Etat français, lui, se trouve  curieusement réhabilité, comme si c’était lui qui assumait la continuité de la République et non ceux qui ont refusé l’asservissement du pays. Dans le discours qu’il a prononcé à Pithiviers le 17 juillet 2022, Emmanuel Macron enfonce le clou : ce ne sont plus les Allemands et Vichy qui ont livré les juifs, mais la France, incarnée par le régime de Pétain. La construction de ce récit historique contribue non pas à servir l’Histoire, mais l’idéologie de la repentance.

Jean-Marc Berlière, Emmanuel de Chambost, René Fiévet, Histoire d’une falsification – Vichy et la Shoah dans l’Histoire officielle et le discours commémoratif, L’Artilleur, 2023, 321 pages, 22 €

L’extrait : « Il faut donc s’efforcer de diluer les responsabilités en s’efforçant d’élargir cette faute des élites à celle de tout un peuple, et du pays dans son ensemble. Comme on le sait, mettre toute la faute sur le dos du peuple est le sport favori des élites françaises. » (p. 277)

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Un prof ne devrait pas dire ça – Choses vues et choses tues dans l’Éducation Nationale

Éditeur ‏ : ‎ L’artilleur (5 avril 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 192 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2810011680
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2810011681
Poids de l’article ‏ : ‎ 260 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 1.6 x 22 cm

Professeure agrégée de littérature, Eve Vaguerland relate son expérience d’enseignante en collège et lycée. Ce qu’elle voit et ce qu’elle entend coïncide avec ce que tout citoyen un peu curieux perçoit de l’état de l’enseignement en France : un champ de ruines. Ici comme dans d’autres domaines, tout – ou à peu près – ce qui marchait a été bousillé. Les établissements d’enseignement s’apparentent de plus en plus à une garderie où l’on n’apprend plus grand chose. Ce sont les réseaux sociaux qui donnent désormais le ton ; et gare au professeur exigeant qui voudrait remettre les choses à l’endroit. Reste quand même un enseignement d’excellence, hélas réservé aux enfants provenant des milieux favorisés. Quant à la masse, qu’elle se débrouille ! Un prof… donne le portrait sans concession d’une machine – un « mammouth » dirait l’autre – complètement à bout de souffle.

Eve Vaguerlant, Un prof ne devrait pas dire ça, L’Artilleur, 2023, 191 pages, 18 €

L’extrait : « Au nom de la démocratisation de l’enseignement, on a créé le système scolaire le plus inégalitaire, le plus inapte à sortir les enfants de leur milieu d’origine. » (page 101)

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Nous étions seuls

Éditeur ‏ : ‎ TALLANDIER (16 mars 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 336 pages
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1021052888
Poids de l’article ‏ : ‎ 404 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.5 x 20.5 cm

C’est d’une plume alerte que Gérard Araud, ancien ambassadeur de France à Washington, synthétise « une histoire diplomatique de la France » entre 1919 et 1939. De bout en bout passionnant, ce qui est loin d’être évident lorsqu’il s’agit de traiter de diplomatie, Nous étions seuls dit bien comment les démocraties victorieuses en 1918 sont, par aveuglement, lâcheté et pacifisme, tombées dans l’impuissance qui allait inéluctablement mener à l’effondrement de Mai 40. Les Etats-Unis étant retombés dans l’isolationnisme, France et Grande-Bretagne se retrouvaient isolées face à l’ogre hitlérien. Plus exactement, c’est la France qui était seule… En dépit d’un Herriot ou d’un Laval, les dirigeant français n’eurent de cesse de mettre leur allié britannique en garde. Mais, comme chacun sait, il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Gérard Araud, Nous étions seuls, Tallandier, 2023, 334 pages, 22.90 €

L’extrait : « L’héroïsme britannique durant la bataille d’Angleterre et le charisme de Winston Churchill ont fait oublier les responsabilités écrasantes de la diplomatie britannique de 1919 à 1939, en particulier de 1933 à 1939, dans le désastre final. » (p. 308)

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L’Armée rouge : Innovatrice, libératrice, prédatrice

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (2 novembre 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Relié ‏ : ‎ 408 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262103194
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262103194
Poids de l’article ‏ : ‎ 1,91 Kg
Dimensions ‏ : ‎ 22.7 x 3.2 x 28.4 cm

Au sein de l’ère francophone, il n’existe pas de meilleure plume que celle de Jean LOPEZ, ici aidé par certains de ses complices comme Benoist Bihan, pour traiter ce sujet : l’Armée Rouge, innovatrice, libératrice, prédatrice. Ce point d’histoire militaire commence dès après la prise du pouvoir en Russie par les bolcheviks pour s’achever en 1945, date après laquelle il faudra parler de l’Armée soviétique. Alimentés aux meilleures sources, les articles montrent toute la puissance d’un régime en armes, sa capacité à produire aussi bien des armements en qualité qu’une pensée stratégique de premier ordre. Reste qu’il est toujours fascinant de constater – et l’actuelle guerre en Ukraine est loin d’infirmer le propos – combien les régimes qui se suivent dans cet immense pays continuent à faire peu de cas de la vie des hommes. Richement illustré, le livre offre un voyage palpitant au sein d’un univers implacable.

Jean LOPEZ (sous la direction de), L’Armée Rouge. Innovatrice, libératrice, prédatrice, Perrin, 2023, 397 pages, 35 €

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Foutriquet

Éditeur ‏ : ‎ J’AI LU (5 avril 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 384 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2290381454
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2290381458
Poids de l’article ‏ : ‎ 210 g
Dimensions ‏ : ‎ 11.2 x 2.1 x 17.9 cm

Dans ce pamphlet écrit à la va-vite, Michel Onfray règle ses comptes non seulement avec l’actuel locataire de l’Elysée, mais également avec l’ensemble d’une classe politique qu’il juge inepte et incompétente. Difficile de lui donner tort. De ce jeu de massacre émergent de très rares figures, dont celle du général de Gaulle, l’homme qui a su dire non, modèle tutélaire des souverainistes. Cela tombe bien car Michel Onfray n’a jamais fait mystère de la méfiance que lui inspirait l’Europe libérale maastrichtienne, ectoplasme politique, nain militaire mais union serve, dévouée au Marché et à ses mânes.

Michel Onfray, Foutriquet, Albin Michel, 8.90 €, 2022

L’extrait : « Bon sang ! Encore des peluches ! encore des bougies ! encore des fleurs ! encore des dessins ! encore des pancartes à la con – « Vous n’aurez pas ma haine ! », « Je suis Samuel Paty ! » Quelle indécence, quelle vulgarité, quelle impudeur, quel avachissement ! »

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Histoire Recensions

Dix faces cachées du communisme

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (24 août 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 432 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262104298
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262104290
Poids de l’article ‏ : ‎ 430 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.2 x 3 x 21.2 cm

Du système communiste, tout a-t-il été dit ? Nous pourrions le croire tant la production livresque, jadis abondante à ce propos, est à présent maigrelette. Signe des temps, le communisme appartient désormais au passé et n’intéresse plus que de rares nostalgiques. François Kersaudy évoque en dix chapitres des domaines et des figures qui, bien qu’ayant joué une grande importance au sein du monde communiste, ont été passées par pertes et profits : le général Vlassov était-il un traître ou un héros ? Quel personnage était réellement Che Guevara, héros christique dont l’aura n’est toujours pas passée de mode en Occident ? Que sait-on de la guerre, pas tellement feutrée, que se sont livrés Staline et Tito ? Cet ouvrage, toujours plaisant à lire, est l’occasion de vérifier, une fois de plus, ce qu’avait de mortifère le totalitarisme rouge.

François Kersaudy, Dix faces cachées du communisme, Perrin, 2023, 428 pages, 23 €

L’extrait : « … Guevara suit régulièrement des cours du soir auprès d’économistes tels que le Mexicain Juan Noyola, le Chilien Alban Lataste, l’Argentin Nestor Lavergne et l’Equatorien Raùl Maldonado. Hélas ! Ils sont tous marxistes, et le communisme et à l’économie ce que le criquet pèlerin est aux récoltes. » (p. 325)

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Décadanse

Éditeur ‏ : ‎ Albin Michel (12 avril 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 528 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2226435190
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2226435194
Poids de l’article ‏ : ‎ 710 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 3.8 x 24 cm

Après La fin d’un monde, livre consacré à la façon dont la France de la tradition s’est effacée au profit d’une France nouvelle et moderne, Patrick Buisson poursuit l’exploration de la société française. Un feu couvait, avant même l’explosion de Mai 68. La France bourgeoise, corsetée d’interdits, lâchait peu à peu du lest. A une sexualité longtemps bridée succédait ce que Jean-Claude Guillebaud nommera la « tyrannie du plaisir », autrement dit l’injonction à la satisfaction des sens. En quelques décennies, la plupart des barrières mises en œuvre par des siècles de morale religieuse et républicaine allait sauter, avec pour acmé certaines lois-phares comme les lois Neuwirth (loi autorisant la contraception orale) et Veil (dépénalisation de l’avortement). Faut-il préciser que le monde réel n’a pas mis longtemps à rattraper le joli mois de mai et que la pédophilie, acceptée au prétexte qu’après tout il n’était pas déraisonnable de multiplier les expériences, est devenue un crime majeur ? Comme le constate l’auteur, qui fait appel à une vaste culture, historique, littéraire, voire cinématographique, une révolution, même non sanglante, finit toujours par dévorer ses enfants.

Patrick Buisson, Décadanse, Albin Michel, 2023, 524 pages, 24.90 €

L’extrait : « … l’interdit d’interdire  avait naufragé bien des esprits jusqu’à l’abdication de tout discours critique de crainte de passer pour réactionnaire. » (p. 381)

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Portraits Recensions

Richard Sorge, un espion parfait

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (8 octobre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 480 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 226205097X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262050979
Poids de l’article ‏ : ‎ 620 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.6 x 3.5 x 24.2 cm

C’est bien moins à ses capacités physiques qu’à sa disposition à se fondre dans plusieurs univers qui a valu à Sorge le qualificatif d’ « espion le plus exceptionnel de l’Histoire » (I. Fleming). La lecture de cette passionnante biographie dévoile le quotidien d’un espion et, partant, les innombrables difficultés auxquelles il est confronté. Créer un réseau en quelques semaines, à Shanghai puis à Tokyo, infiltrer une ambassade, jouer les séducteurs, rester en communication constante avec son employeur, jouer sans cesse double, sinon triple, jeu, tout cela en ayant une couverture on ne plus légale (celle de journaliste pour un grand quotidien allemand), il fallait s’appeler Sorge pour avoir autant de fers au feu et ne pas s’emmêler les pinceaux. En sept ans de présence à Tokyo, Sorge avait réussi l’exploit de connaître quelques-uns des secrets les mieux gardées des autorités nazies et japonaises. Sorge était à lui seul un tel danger que la découverte de son réseau en 1944 ne pouvait aboutir à rien d’autre qu’à son exécution.

Owen Matthews, Richard Sorge, un espion parfait, Perrin, 2020, 480 pages, 24 €

L’extrait : « Communiste idéaliste, l’homme était aussi menteur et cynique. Il se voyait comme un soldat de la révolution, membre d’une classe supérieure de cadres du Parti investis d’une mission clandestine et sacrée […] » (p. 9)

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Portraits Recensions

Barras

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (31 mars 2016)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 400 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 226204709X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262047092
Poids de l’article ‏ : ‎ 300 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 3.1 x 24.1 cm

De la Révolution française on connaît les acteurs les plus célèbres, Robespierre, Danton et autres… Quantité de seconds couteaux demeurent dans l’ombre. Barras ne fut pas précisément l’un de ces derniers ; il n’empêche que son nom apparaît peu dans les livres d’histoire. Christine Le Bozec rend justice à ce personnage singulier. Suffisamment madré pour éviter les excès et les extrêmes, il traverse la Révolution avec succès. Régicide, il n’est cependant pas de ceux qui veulent faire table rase du passé. Son intelligence tactique fait de lui le roi du Directoire. Il voit dans le jeune général Bonaparte un allié de choix et l’aide à gravir les échelons. Trop confiant, Barras ne voit pas venir le 18-Brumaire, ce coup d’Etat qui met fin au Directoire en 1799. L’auteur offre des pages particulièrement intéressantes sur le Directoire, son rôle et sa composition. Barras ne fut certainement pas le personnage frivole, léger et dépensier que l’on en a fait. Sa personnalité complexe, faite de louvoiements, de contrastes et d’illusions consonne avec l’image brouillonne qu’a laissée le Directoire.

Christine Le Bozec, Barras, Perrin, 2016, 400 pages, 24 €

L’extrait : « En l’occurrence, Barras commençait à éprouver les mêmes inquiétudes que l’ensemble des thermidoriens qui, s’ils aspiraient à achever la Révolution, repoussaient toute idée de retour en arrière. » (p. 146)