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Histoire Recensions

Le crépuscule du matérialisme

Broché : 184 pages
Editeur : SALVATOR (16 mai 2019)
Langue : Français
ISBN-10 : 2706717963
ISBN-13 : 978-2706717963
Dimensions : 21 x 1,4 x 14 cm

Depuis largement plus d’un siècle, tout un discours tend à faire courir le bruit que science et foi sont absolument antinomiques, voire que tout être digne de raison ne saurait se satisfaire d’un discours basé ce qui ne peut être prouvé. Le but du livre de Richard Bastien n’est pas de prouver scientifiquement les vérités de foi, ni de mettre sur un même plan science et foi, mais plus simplement d’affirmer qu’il est possible de croire aux vertus de la science tout en adhérant à une croyance religieuse. Le petit livre de R. Bastien est l’occasion de remettre les pendules à l’heure, d’affirmer haut et fort qu’un croyant peut appuyer sa foi sur le travail de la raison. Un bémol toutefois : affirmer que si l’athéisme est vrai, « la notion même de morale perd tout son sens » (p. 13). C’est faire bon marché de ces athées fidèles et respectueux, à la façon d’André Comte Sponville, qui tentent de se frayer un chemin dans la vie tout en conservant une haute idée de l’homme, de sa morale et de son éthique.

Richard Bastien, Le crépuscule du matérialisme, Salvator, 2019, 185 pages, 20€

 

L’extrait : « Les tenants du matérialisme philosophique  […] sont convaincus que rien n’existe en dehors de la réalité sensible, ils estiment que toute religion n’est que superstition. » (p.30)

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Biographies Recensions

René Rémond

Broché : 416 pages
Editeur : SALVATOR (23 août 2018)
Langue : Français
ISBN-10 : 2706716967
ISBN-13 : 978-2706716966
Dimensions : 22,5 x 3 x 15 cm

Qui, parmi les plus jeunes, se souvient encore de ce qu’a apporté la plume du grand historien, de l’académicien parvenu au faîte de la gloire ? C’est dire si la biographie donnée par Charles Mercier est la bienvenue ; les lecteurs de R. Rémond l’attendaient, eh bien la voici cette « traversée du XX° siècle », une traversée qui, au fond, en dit autant de l’évolution de la société française que de la carrière de l’auteur de La droite en France. Il y a eu les cours à Sciences Po, l’écriture d’ouvrages de référence, la présidence de l’Université de Nanterre juste après les événements de Mai 68, la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques, etc… jusqu’à l’élection à l’Académie française, couronnement d’une carrière emplie d’une mesure et d’une érudition dispensée avec pédagogie et courtoisie. René Rémond était un homme du milieu. Il avait vite compris, comme il aimait à le répéter, qu’il n’existe pas de réponses aisées aux problèmes difficiles. Cependant, à la fin de sa vie, en catholique anxieux, il prit la plume plus d’une fois pour défendre un christianisme dont il ne comprenait pas qu’il fût aussi souvent l’objet de la vindicte et des moqueries de tous les médiocres qui font l’opinion. Pour bien comprendre l’histoire intellectuelle, politique et religieuse des cinquante dernières années, ce René Rémond est un livre qui compte.

Charles Mercier, René Rémond, Salvator, 2018, 412 pages, 22€

L’extrait : « René Rémond a laissé l’image d’un passeur de connaissances exceptionnel, non seulement à l’écrit, mais aussi à l’oral. » (p. 393)

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Recensions Religion

Monsieur Onfray au pays des mythes : Réponses sur Jésus et le christianisme

Broché : 160 pages
Editeur : Salvator (25 mai 2017)
Langue : Français
ISBN-10 : 2706715413
ISBN-13 : 978-2706715419
Dimensions t: 20 x 1,2 x 13 cm

 Monsieur Onfray au pays des mythes

En lisant Décadence, Jean-Marie Salamito, professeur de christianisme antique, n’en croyait pas ses yeux. Etait-il possible que le créateur de l’Université populaire de Caen, auteur de dizaines de livres traitant de la philosophie et de son histoire, pût accumuler autant d’erreurs et d’approximations ? Le tout, asséné avec la certitude de celui qui sait et qui entend jouer les redresseurs de torts. On ne va pas répéter ici tout le mal que l’on pense du pavé de Michel Onfray, les colonnes de Voix du Jura ayant longuement disserté, au cours de l’été, sur la légèreté intellectuelle de Michel Onfray. Il n’en demeure pas moins que Jean-Marie Salamito enfonce le clou. Il le fait à propos du domaine et de l’époque dont il est spécialiste : le christianisme des origines, le christianisme ancien. J.-M. Salamito déconstruit une part notable du travail d’Onfray, critiquant d’abord le peu de sérieux avec lequel l’auteur de Décadence a bâti sa bibliographie, s’appuyant exclusivement sur des livres anciens, tendancieux, largement remis en cause par les avancées de la recherche exégétique. Il répond ensuite point par point aux attaques les plus virulentes d’Onfray, par exemple sur saint Paul, considéré par ce dernier comme un cas quasi-pathologique. Pour Onfray, il est évident que Paul était un névrosé, un malade vivant priver les chrétiens d’une vie sexuelle dont lui-même était privé. Or, écrit Salamito, « si Paul avait été aussi malade, tordu, débile, détraqué et mal intentionné que le prétend Onfray, il n’aurait jamais eu la force d’entreprendre tous les voyages ni de supporter toutes les tribulations que les documents attestent, il n’aurait trouvé personne pour l’écouter, personne pour se laisser persuader par lui, et nous ne serions pas, deux millénaires après sa mort, en train de disserter sur sa personnalité et sa doctrine. » (p. 49). Et vlan !

 

Jean-Marie Salamito, Monsieur Onfray au pays des mythes, Salvator, 2017, 160 pages, 15€

 

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Recensions Religion

Les ressources de la foi

Broché : 274 pages
Editeur : Salvator (22 janvier 2015)
Collection : Forum
Langue : Français
ISBN-10 : 2706712600
ISBN-13 : 978-2706712609
Dimensions : 22 x 2 x 14,5 cm

 Les ressources de la foi

Le P. Henri-Jérôme Gagey, enseignant à l’Institut Catholique de Paris, vient d’écrire un ouvrage de réflexion consacré au présent et à l’avenir proche de l’Eglise catholique en France. Intitulé Les ressources de la foi, le livre du P. Gagey se donne pour mission d’explorer les conditions de l’évangélisation dans la France de 2015. Selon lui, devant cette « crise sans précédent », l’Eglise doit faire preuve d’imagination. Elle doit le faire en sachant qu’il n’existe pas de solutions pastorales miraculeuses et que « la nouvelle évangélisation se présente comme une opération complexe de déchiffrement de la situation et d’invention du nouveau style de vie d’Eglise. » (p. 40). On sent dans ces propos une référence à certains travaux du P. Ghislain Lafont, lui aussi désireux d’ « imaginer l’Eglise catholique ». Malheureusement, trois freins bloquent l’imagination. Il faut en effet en finir avec trois idées bien ancrées. L’Eglise n’est plus l’institution rituelle du salut qu’elle a été durant des siècles ni ce corps théologico-politique désireux, comme l’Etat, de s’ériger en société parfaite. En dernier lieu, même si l’on peut éprouver quelque nostalgie à l’égard de la civilisation paroissiale d’autrefois, le système paroissial apparaît lui-même de plus en plus inopérant. Alors que la société n’a que faire de l’Eglise et de la foi, la tentation des communautés pourrait être de se calfeutrer. Avant d’aller plus loin, l’auteur a tenu à faire un tour du côté des tenants de la pastorale d’engendrement ; soucieuse d’une saine coopération entre l’Eglise et la société, elle est susceptible de donner les outils nécessaires à la revitalisation de la foi. Car, dans l’ère du vide qui caractérise l’époque, l’Eglise n’a pas dit son dernier mot. Le philosophe Marcel Gauchet estime, par exemple, « que l’Eglise pourrait bien reprendre pied en se présentant comme une ressource pour la construction du sujet postmoderne fragilisé. ». Oui, l’Eglise a une belle carte à jouer en se présentant comme un peuple de témoins à l’écoute de nouveaux arts de vivre, ce que H.-J. Gagey appelle « le service évangélique de l’humain ». L’Eglise n’est pas à appeler à devenir une contre-culture. Avec les ressources de la Parole et de la raison, elle puise à sa source pour aider les contemporains à avoir une vie bonne, une vie qui ne se réduit pas à la seule consommation.

 

Henri-Jérôme Gagey, Les ressources de la foi, Salvator, 2015, 274 pages, 21 €