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Biographies Portraits

Thierry Maulnier

Poche: 453 pages
Editeur : Librairie Académique Perrin (11 avril 2013)
Collection : Tempus
Langue : Français
ISBN-10: 2262041725
ISBN-13: 978-2262041724
Dimensions : 17,6 x 10,8 x 2 cm

  Thierry Maulnier

Thierry Maulnier fait partie de ces intellectuels de droite qui marquèrent le siècle dernier. Très doué (il publie un premier essai, consacré à Nietzsche, à l’âge de 23 ans !) tout en étant quelque peu dilettante, il se fait connaître par une pensée originale. Son amour pour le théâtre de Racine lui vaut de rejoindre le quotidien royaliste L’Action française. S’il se méfie du populisme, il appuie par la plume et le geste les émeutes du 6 février 1934 visant à renverser le régime républicain. Très à droite, le royalise Maulnier, à l’instar de Charles Maurras, est hostile au nazisme car germanophobe. Il quitte Paris durant l’Occupation pour se réfugier à Lyon, capitale du journalisme français jusqu’à l’occupation totale du pays (1942). La voie du journalisme s’offre à lui, une voie qu’il ne quittera plus même si, de façon régulière, il publie des essais consacrés aussi bien à la littérature qu’à la politique. Doté d’une culture très large, Maulnier fait partie de ces intellectuels touche-à-tout nombreux en ces années de guerre puis de reconstruction. Durant la Guerre Froide, comme Raymond Aron, Thierry Maulnier choisit le camp occidental, à rebours de ces nombreux intellectuels tentés par un compagnonnage docile avec le communisme. Journaliste, auteur de pièces de théâtre et de nombreux essais, il est élu à l’Académie française en 1964. Sa disparition en 1988 signe la fin de l’engagement des intellectuels dans le champ public et politique. Avec la mort de Jean-Paul Sartre, de Raymond Aron et de Thierry Maulnier, c’est un peu la fin de l’histoire d’amour des intellectuels avec la politique.
La biographie signée Etienne de Montety, au style toujours très alerte, constitue une intéressante plongée dans le marigot intellectuel et journalistique des années d’avant et d’après-guerre. Pourtant, cette photographie, pour pertinente qu’elle soit, peine à entraîner l’enthousiasme du lecteur. L’auteur du livre n’y est pour rien. Il s’avère tout simplement que l’œuvre de Thierry Maulnier n’a pas résisté au temps. Homme de l’entre-deux, d’un tempérament très mesuré, peut-être a-t-il manqué du panache et de l’acuité qui rendent certaines œuvres impérissables. On aura oublié les livres de Maulnier quand on se souviendra encore de ceux de Mauriac.

Etienne de Montety, Thierry Maulnier, Tempus, 2013, 451 pages, 10 €

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Biographies Recensions

Jean Lartéguy – Le dernier centurion

Broché: 347 pages
Editeur : Editions Tallandier (10 mai 2013)
Collection : Biographies
Langue : Français
ISBN-13: 979-1021000599
ASIN: B0091QPX38
Dimensions : 21,4 x 14,4 x 3 cm

  Jean Lartéguy – Le dernier centurion

Rien ne prédisposait Lucien Osty à devenir le grand écrivain français des guerres coloniales du milieu du XX° siècle. La proximité de son oncle chanoine, le fameux exégète Emile Osty, a-t-elle contribué à fixer chez Lucien un amour naissant pour la chose écrite ? Quoiqu’il en soit, arrivé à l’âge de 20 ans, sans qu’il entreprenne pour cela d’études littéraires, il est pris dans les rets jetés par le démon de l’écriture. Après quelques mois passés dans l’Armée durant la Guerre de Corée (il fait partie du millier d’hommes qui composent le bataillon français des forces des Nations-Unies), il s’oriente vers l’écriture. C’est journaliste qu’il sera ; un reporter façon Tintin pas un de ces ronds-de-cuir qui, à cent kilomètres de Paris, s’imagine déjà connaître l’aventure. Grand voyageur devant l’Eternel, Lucien Osty – qui a choisi d’écrire sous le pseudonyme de Jean Lartéguy, clin d’oeil à Raspéguy, héros des Centurions -, n’a que le choix du lieu. En ces temps où, en Amérique latine, en Asie et en Afrique, la planète connaît maintes convulsions consécutives à des décolonisations arrachées dans la douleur et le sang, c’est aux premières loges qu’il doit être. Ce baroudeur glanera sur le terrain, au milieu de l’action, ce qui fera le sel et la texture de ses grands romans qui ont pour toile de fond les guerres coloniales. Il vit heure par heure la chute de Dien Bien Phu, couvre pour Paris Match la Guerre du Vietnam. Il s’intéresse aussi aux mouvements de libération d’Amérique latine et ne dédaigne pas de se rendre en Israël au plus fort des Guerres des Six Jours et du Kippour. Proche des chefs et partageant la condition du soldat, Lartéguy « semble s’être maintenant fixé une mission à laquelle il va pleinement se consacrer : celle de chasseur de guerre » (p. 144) De sa proximité avec les soldats naîtra de grandes amitiés, dont celle du Général Bigeard.
On a volontiers fait de Jean Lartéguy une sorte de romantique, un nostalgique de l’Empire colonial. Au vrai, comme le souligne l’auteur, « Lartéguy ne pourfend pas la décolonisation, il ne la juge pas. Toutefois, les guerres d’indépendance constituent à ses yeux un véritable choc identitaire et culturel, un séisme. » La guerre ne constitue que le cadre de ses livres. Ce qui passionne Lartéguy, ce sont les hommes. Aussi bien le soldat européen, rêveur casqué, dernier paladin d’un monde qui s’écroule, que le paysan vietnamien ou algérien, heurté dans son mode de vie, sa culture et ses traditions ancestrales. Finalement, Lartéguy était avant tout un humaniste.

Hubert Le Roux, Jean Lartéguy, le dernier centurion, Tallandier, 2013, 347 pages, 23.50 e

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Biographies Recensions

Ernest Renan

Broché: 616 pages
Editeur : Fayard (22 février 2012)
Collection : Biographies Historiques
Langue : Français
ISBN-10: 2213637385
ISBN-13: 978-2213637389
Dimensions : 23,4 x 15,2 x 4 cm

 Ernest Renan

Le moins qu’on puisse dire c’est que, dans le monde croyant, chez les catholiques en particulier, Ernest Renan est l’objet d’une peu enviable réputation. N’est-il pas considéré, avec Auguste Comte ou Jules Ferry, comme un démolisseur, un de ceux qui, en portant la science au pinacle, ont déconsidéré la religion par un rationalisme obtus et systématique ?

Au XIX° siècle, si Renan jouit d’une enviable considération au sein du monde libre penseur, il est au contraire l’objet de rancœur, voire de haine, de la part de nombreux catholiques. Ce désamour profond et tenace, Jean-Pierre Van Deth ne le conteste pas. Sa vaste étude, parce qu’elle évalue la recherche de Renan au sein du contexte bien particulier qu’est le XIX° siècle, époque à laquelle la science est considérée comme toute puissante, cherche à donner de l’ancien séminariste de Tréguier l’image la moins infidèle possible. C’est que Renan, encore considéré comme un des hérauts de l’athéisme, fut séminariste et que l’ire qu’il souleva chez les catholiques vint en grande partie d’un parcours vécu comme une trahison. C’est très tôt que Renan a perdu la foi mais, comme il l’écrivit, « la foi a ceci de particulier que, disparue, elle agit encore ». La vie de l’auteur de L’avenir de la science a-t-elle été gouvernée par une foi qu’il n’avait plus ? C’est à le croire si l’on suit le biographe de Renan. La pensée religieuse de Renan a suivi un cours beaucoup plus subtil que la Libre Pensée ou qu’une apologétique catholique à la Veuillot a voulu le faire croire. Certes, Renan a perdu la foi et il n’hésitait pas à se montrer d’une extrême sévérité à l’égard de ce qu’était devenue, à ses yeux, l’Eglise catholique au cours de l’histoire, c’est-à-dire une Eglise devenue constantinienne, imbue de pouvoir et tyrannique. En même temps, il a toujours gardé une extrême considération pour le fils du charpentier de Nazareth. Le problème, du point de vue catholique, c’est que Renan voyait en lui certes « un homme incomparable », mais un homme ! Pas le Fils de Dieu ! Pas Dieu lui-même ! L’indéfectible attachement qu’il manifeste à l’égard de Jésus est détaché de toute perspective croyante. Renan est, a-t-il souvent proclamé, demeuré un chrétien. Contrairement à ce qu’affirment les cercles libres penseurs dont on se demande s’ils l’ont lu, il a sincèrement prêché un christianisme qu’il pensait proche de l’Evangile. Le problème, c’est que ce christianisme sans dogme, sans structure, risquait d’être si désincarné qu’au bout du compte il n’en resterait à peu près rien.

La belle biographie de Jean-Pierre van Deth donne à voir un homme attachant, curieux de tout. Tour à tout philologue, historien, théologien… Renan est sans conteste une des plus belles figures du monde scientifique au XIX° siècle. Il est regrettable que nombreux de ceux qui ont annexé sa pensée n’aient pas toujours compris qu’il fut essentiellement, comme il l’a dit lui-même, un chercheur de vérité.

 

Jean-Pierre Van Deth, Ernest Renan, Fayard, 2012, 616 pages, 32 €

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Biographies Recensions

Franklin D. Roosevelt

Broché: 575 pages
Editeur : Editions Tallandier (25 octobre 2012)
Collection : Biographie
Langue : Français
ISBN-10: 2847347348
ISBN-13: 978-2847347340
Dimensions : 22,6 x 16,4 x 3,4 cm

 Franklin D. Roosevelt

Des Trois Grands qui ont gagné le dernier conflit mondial, Franklin Delano Roosevelt est sans doute le moins connu. La personnalité géniale et fantasque de Churchill a fait couler beaucoup d’encre. Il en est allé de même pour celle, diabolique et fascinante, de Staline. Roosevelt apparaît beaucoup plus comme la figure d’un « président normal » pour reprendre une expression qui a cours ces temps-ci.

Or, derrière une personnalité à première vue terne et anodine c’est un véritable homme d’Etat qui apparaît. Cousin éloigné du président Theodore Roosevelt, issu d’un milieu bourgeois, auteur d’un parcours scolaire et étudiant assez moyen, Franklin D. Roosevelt se prend d’intérêt pour la politique dès le début de sa vie d’adulte. L’ascension est spectaculaire : sénateur à l’âge de 28 ans, secrétaire adjoint à la Marine durant la Première Guerre mondiale, gouverneur de l’Etat de New-York en 1929, il est choisi comme candidat démocrate aux élections présidentielles de 1932. Il y sera réélu trois fois jusqu’à sa mort en 1945. Grâce à une politique novatrice il sort le pays de la Grande Dépression. Conscient de la puissante des Etats-Unis, il les dégage de l’isolationnisme dans lequel la plupart de ses prédécesseurs avaient voulu le confiner. C’est un combat à mort qu’il engage contre le Japon expansionniste et l’Allemagne nazie. Jamais il ne faiblira dans la conduite de la guerre, exigeant du III° Reich une capitulation sans condition.

Esprit religieux, profondément démocrate, soucieux de voir flotter partout l’étendard de la liberté, Roosevelt ne fit pas toujours l’unanimité. Initiateur du projet visant à donner aux Etats-Unis l’arme atomique, il lui fut également reproché d’avoir tardé à reconnaître l’ampleur du génocide dont les juifs furent victimes. De même, nombreux critiquèrent sa naïveté et sa conduite des affaires face à un Staline aux ambitions démesurées. Il n’empêche, ce qui apparaît parfois comme un certain cynisme chez Roosevelt ne peut cacher l’essentiel : Roosevelt fut un homme quasi-providentiel. Il possédait ce qui faisait défaut à beaucoup d’hommes politiques : une vision claire des grands problèmes du temps. La biographie d’Yves-Marie Péréon, toujours riche d’enseignements, contribue grandement à nous remémorer les talents de cette grande figure du XX° siècle.

Yves-Marie Péréon, Franklin D. Roosevelt, Tallandier, 2012, 576 pages, 27 €

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Biographies Recensions

Lénine

Broché: 576 pages
Editeur : Librairie Académique Perrin (30 août 2012)
Langue : Français
ISBN-10: 2262034540
ISBN-13: 978-2262034542
Dimensions : 23,8 x 15,4 x 3,8 cm

 Lénine

Il y a deux ans, Robert Service nous avait gratifiés d’une remarquable biographie de Trotski. L’historien britannique récidive avec, cette fois, une vie de Lénine. Paru il y a douze ans, traduit récemment en France, le livre révèle une qualité d’écriture et un sérieux de la recherche qui font de cette biographie ce qu’il y a de mieux en la matière. Nombre de vies de Lénine ont été publiées avant celle-ci, néanmoins, depuis que les archives du régime soviétique sont ouvertes aux historiens, on en sait un peu plus de la personnalité du maître de la Russie soviétique de fin 1917 à 1924, et de la politique qu’il a menée. La première éclaire de près la seconde et le livre de Robert Service fait apparaître un tempérament hors du commun.

Né dans une famille bourgeoise, élève doué, Vladimir Illich Oulianov ne tarde pas à se passionner pour la politique. A l’image de son frère Alexandre, exécuté pour rébellion, il poursuit une idée fixe : chasser les Romanov et instaurer un Etat communiste. Toute sa jeunesse est marquée par l’errance – Paris, Londres, Berne et Zurich… – et le triomphe de ses idées prend un temps considérable. Longtemps il n’est, chez les bolcheviks, qu’une sorte de primus inter pares et le groupuscule dont il se targue d’être le chef ressemble plus à un panier de crabes, avec ce qu’il faut de jalousies et d’ambitions insatisfaites, qu’à l’avant-garde du prolétariat. Avant de faire tomber le régime, il lui faudra du temps pour devenir maître chez lui. L’auteur montre à satiété combien la chance le sert en 1917 ; Lénine ne fait que tirer les marrons du feu d’une révolution qui se sera souvent faite sans lui. Sa chance, il est vrai, cohabite avec une intelligence politique et un flair hors du commun.

Robert Service a mis tout son talent pour cerner la personnalité d’un individu arriviste et tourmenté. Cela dit, il n’est pas tendre envers le père d’Octobre 1917. R. Service dévoile un être passionné, colérique, cynique : « Jamais il ne vint à l’idée de Lénine de s’interroger sur les mérite d’une révolution admettant qu’on supprime des gens honnêtes, bien intentionnés et compétents. Dans ce carnage révolutionnaire, il s’arrangeait toujours pour rester hors champ. C’était l’attitude d’un fanatique au savoir livresque qui n’éprouvait aucun besoin d’assister en personne à la violente réalité de sa révolution » (p. 399).  Malgré cette violence et cette dureté, Lénine était un être plus complexe qu’on le pense. Ses rapports avec les femmes montrent par exemple qu’il ne s’est jamais départi d’un certain esprit romantique et d’une politesse petite-bourgeoise. La preuve est faite qu’un révolutionnaire patenté peut conserver des sentiments. Ces sentiments, on aura du mal à les trouver chez Staline : l’élève avait dépassé le maître.

Robert Service, Lénine, Perrin, 2012, 562 pages, 28 €

 

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Eugène cardinal Tisserant, 1884-1972

Broché: 716 pages
Editeur : Desclée de Brouwer (14 avril 2011)
Collection : PAGE D HISTOIRE
Langue : Français
ISBN-10: 2220062988
ISBN-13: 978-2220062983
Dimensions : 23,4 x 15 x 5 cm

 Eugène cardinal Tisserant, 1884-1972

L’énorme biographie qu’Etienne Fouilloux vient de consacrer au cardinal Tisserant nous fait souvenir, à nous Français, qu’il y a peu, des Français vivaient dans l’entourage du pape. Eugène Tisserant, prêtre du diocèse de Nancy, appelé à Rome en 1908, y demeurera jusqu’à sa mort, en 1972. Entre temps, il avait exercé plusieurs charges dont celles, éminentes, de responsable de la Bibliothèque vaticane puis de Préfet de la Congrégation des Eglises orientales.

Dès les premières pages, on est frappé par la précocité du jeune nancéen. Ordonné prêtre à 23 ans, Eugène Tisserant passe déjà pour un spécialiste des langues orientales anciennes. Il se construit une notoriété qui lui vaut, un an plus tard, de s’occuper des manuscrits orientaux à la Bibliothèque vaticane. A Rome, malgré certaines jalousies, il réussit à se tailler une belle carrière dont le point d’orgue sera la dignité de doyen du Sacré Collège.

Etienne Fouilloux a bâti son ouvrage à partir des milliers de lettres qu’en soixante ans de vie très active Eugène Tisserant expédia à travers le monde,  en France notamment. Quoique résidant à Rome, il restait en effet très attaché à sa terre lorraine et conservait beaucoup d’attachement à l’égard de ses maîtres et amis prêtres qu’il avait côtoyés dans sa jeunesse. S’il n’a pas publié les ouvrages que le public était en droit d’attendre de la part de ce fort en langues, le cardinal Tisserant était un homme de l’ancienne école : il passait beaucoup de temps à sa correspondance. Grâce à cette dernière nous en savons désormais plus de la personnalité de celui qui, lors du concile Vatican II, passait pour un conservateur notoire, un obstiné défenseur des prérogatives de la Curie. Le beau travail d’E. Fouilloux permet de dresser un portait fidèle du cardinal Tisserant, loin du réactionnaire buté que certaines relations se sont imaginées à susciter. Bourreau de travail, soucieux du niveau spirituel, moral et intellectuel du clergé, négociateur chevronné, Tisserant se dévoua corps et âme à la primauté et au prestige du Saint-Siège. Ce dévouement était loin d’être aveugle. Tisserant fut enfin un pasteur exemplaire, attentif aux besoins du diocèse suburbicaire dont Pie XII lui avait confié la charge. Partisan des nouvelles méthodes exégétiques, il percevait bien le renouveau dont l’Eglise avait besoin au milieu du siècle ; c’est à tort qu’une certaine critique en a fait un adversaire du renouveau conciliaire. Sa vive intelligence et son amour de l’Eglise le poussaient, quand il le fallait, à contrecarrer l’immobilisme des milieux romains. E. Fouilloux ne nous épargne pas les dernières années du cardinal, poussé vers la sortie alors que sa santé demeurait bonne. Son éviction de la Congrégation pour les Eglises orientales, sa mise à la retraite comme évêque du diocèse de Porto et Santa Rufina assombrirent les dernières années de ce grand serviteur de l’Eglise.

Le Tisserant d’Etienne Fouilloux est véritablement un modèle de biographie.

Etienne Fouilloux, Eugène cardinal Tisserant, 1884-1972. Une biographie, Desclée de Brouwer, 2012, 712 pages, 39 €