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Hitler. Les année obscures. Mémoires

Éditeur : Perrin (19 avril 2018)
Langue : : Français
Broché : 450 pages
ISBN-10 : 2262069441
ISBN-13 : 978-2262069445
Poids de l’article : 620 g
Dimensions : 15.5 x 3.3 x 24 cm

Membre du premier cercle du dirigeant nazi, Ernst Hanfstaengl a vécu les principaux épisodes qui menèrent les nazis au pouvoir. S’il a  existé des nazis modérés, Hanfstaengl est de ceux-ci. Il voit avec effroi Hitler devenir sans cesse plus insensible et sanguinaire, s’entourant de types peu recommandables. Dès le début des années 1930 il voit la catastrophe arriver, avec des nazis prêts à s’enflammer et à bouter le feu à l’Europe entière. Dès lors il joue le tout pour le tout, tentant d’apaiser la fureur d’Hitler (« J’étais convaincu qu’Hitler était promis à une destinée exceptionnelle […] Mon erreur fut de croire qu’il pouvait s’amender » p. 160), ce qui n’eut pas l’heur de plaire à ce dernier, lequel tenta de le faire disparaître. Non seulement ce récit passionnant nous fait revivre les heures sombres des débuts du régime nazi, mais, du fait de sa proximité avec A. Hitler, Hanfstaengl était bien placé pour percevoir la personnalité diabolique de ce dernier. En refermant le livre, on se demande ce que l’homme fin et intelligent qu’il était faisait au milieu de cette clique de gangsters.

Ernst Hanfstaengl, Hitler, les années obscures, Perrin, 2018, 381 pages, 21€

L’extrait : « Ayant assisté à l’effondrement de l’Allemagne, je rêvais de la voir revenir aux valeurs confortables et traditionnelles de mes jeunes années […] Sous tout un fatras verbeux d’exagérations, c’était là – du moins je le croyais – le but que se fixait Hitler. » (p. 209)

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Eoliennes : la face noire de la transition écologique

Éditeur : Editions du Rocher (2 octobre 2019)
Langue : : Français
Broché : 240 pages
ISBN-10 : 226810270X
ISBN-13 : 978-2268102702
Poids de l’article : 280 g
Dimensions : 13.3 x 1.9 x 20.3 cm

Alors, lorsque les ressources s’amenuisent et que le climat se dégrade, que faut-il penser des milliers d’aérogénérateurs qui, de la Pologne jusqu’au Portugal, piquètent les campagnes ? Pour Fabien Bouglé, la messe est dite, les éoliennes étant un scandale économique et écologique. Les arguments avancés par l’auteur de cet ouvrage ne manquent pas de poids. Fonctionnant par intermittence, construites à partir de métaux rares dont l’exploitation génère une effroyable pollution, nécessitant d’énormes socles de béton destinés à demeurer, créés avec des alliages difficilement recyclables, le bilan des éoliennes, au plan purement environnemental, s’avère assez catastrophique. Celles qui ont été installés durant ces dernières années ont bénéficié d’une intense propagande de la part du lobby de l’éolien. Aujourd’hui, de plus en plus de responsables et de communautés villageoises – les premières à être impactées – se révèlent hostiles à ces gigantesques mats qui enlaidissent la France. On attend la réponse des promoteurs de cette électricité verte, leur souhaitant d’avoir des arguments aussi massifs que ceux mis en avant par Fabien Bouglé.

Fabien Bouglé, Eoliennes. La face noire de la transition écologique, Editions du Rocher, 2019, 229 pages, 15.90€

L’extrait : « … des forêts sont saccagées pour installer des éoliennes, des projets sont envisagés au bord de superbes littoraux, des parcs naturels sont dénaturés au nom de ce qui s’impose aujourd’hui comme une nouvelle religion. » (p. 11)

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Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde

Éditeur : Fayard (10 juin 2020)
Langue : : Français
Broché : 162 pages
ISBN-10 : 2213717486
ISBN-13 : 978-2213717487
Poids de l’article : 230 g
Dimensions : 13.5 x 1.1 x 21.5 cm

Philippe de Villiers revient sur la façon dont notre pays, les autorités publiques en premier lieu, ont géré la crise du coronavirus. On peut bien sûr rétorquer à l’auteur qu’il est plus facile, lorsque l’on n’est pas aux affaires, de dire ce qu’il aurait fallu faire et ce que l’on aurait pu éviter. Cela dit, P. de Villiers pose des questions dont on ne peut faire l’économie : Fallait-il vendre aux Chinois, dont on sait que leur souci de l’hygiène peut être aléatoire, un laboratoire P 4, sorte de bombe atomique bactériologique ? Pourquoi les pouvoirs publics n’ont-ils pas pris en compte les avertissements récurrents de l’Armée pour qui la crise devait fatalement arriver ? Comment se fait-il que nous soyons à ce point dépendants d’autres pays, pour les médicaments par exemple dont 90 % sont fabriqués en Chine ou en Inde ? P. de Villiers n’accuse personne nommément mais les échos de sa philippique résonnent. Les puissants et autres décideurs ont décidé d’emmener tout un pays sur la voie de la mondialisation à outrance, sans jamais vraiment demander l’avis du peuple. Après tant d’échecs, n’est-il pas normal que ce dernier demande des comptes. Les gens qui ont prôné la mondialisation et l’ouverture ont laissé un pays en friche, un peuple déboussolé, une nation désindustrialisée : ils doivent s’en expliquer.

Philippe de Villiers, Les Gaulois réfractaires… , Fayard, 2020, 155 pages, 15 €

L’extrait : « La construction européenne est, en réalité, l’antiphrase par laquelle on désigne une déconstruction de l’Europe véritable, celle de la civilisation européenne. » (p. 48-49)

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Bloc contre bloc

Éditeur : Les éditions du Cerf (7 novembre 2019)
Langue : Français
Broché : 284 pages
ISBN-10 : 2204134112
ISBN-13 : 978-2204134118
Poids de l’article : 320 g
Dimensions : 13.7 x 2.4 x 21.1 cm

Il n’est pas certain que la victoire d’Emmanuel Macron aux Présidentielles de 2017 ait fait bouger les lignes autant qu’il le souhaitait. Au contraire, explique Jérôme Sainte-Marie, il existe en France deux blocs antagonistes qui se regardent en chiens de faïence : d’un côté la France populaire, celle d’en-bas, de l’autre la France des décideurs, des centres villes, se coulant aisément dans une mondialisation qu’elle juge heureuse. Le parallèle que dresse l’auteur entre l’état actuel du pays et la lecture qu’en faisait Marx au lendemain de la révolution de 1848 ne manque pas de pertinence ; on retrouve à presque deux siècles de distance les mêmes dynamiques : l’arrogance des classes privilégiées et la sourde colère des perdants. D’un côté les enracinés de la France périphérique, de l’autre ceux qui valorisent le changement et l’adaptation permanents. Bref, nous n’en avons pas fini avec la lutte des classes. Mais si les majorités changent les gouvernements qui se succèdent mènent peu ou prou la même politique. De cela les classes populaires ne veulent plus, mais y a-t-il encore quelqu’un pour les écouter ?

Jérôme Sainte-Marie, Bloc contre bloc, Le Cerf, 2019, 287 pages, 18€

L’extrait : « L’heure est au refus de l’histoire nationale et à l’intersectionnalité […]. Il ne s’agit plus de rechercher un monde meilleur et encore moins de changer de société, mais de libérer l’individu des dominations qu’il subit, car l’individu est considéré comme la fin et la mesure de toute chose. » (p. 97)

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La malédiction de la droite

Broché : 416 pages
Editeur : Perrin (7 novembre 2019)
Langue : Français
ISBN-10 : 2262077193
ISBN-13 : 978-2262077198
Dimensions : 15,1 x 3,6 x 22,6 cm

Sous-titré « 60 ans de rendez-vous manqués », le livre de Guillaume Tabard relate l’histoire d’une famille politique qui, non seulement ne s’aime pas, mais donne trop souvent l’impression de ne pas avoir d’idées directrices et de trahir ses électeurs. En dix-neuf chapitres, qui sont autant de dates (du 3 novembre 1959, lorsque de Gaulle chasse Pinay du gouvernement au 26 mai 2019, date du pari perdu de Laurent Wauquiez aux Européennes), Guillaume Tabard dresse magistralement les échecs et reniements d’une droite qui, finalement, ne s’est jamais remise, premièrement, de l’emprise idéologique d’une gauche incarnant le camp du bien et, deuxièmement, de Vichy. Souvent majoritaire en terme de voix, la droite républicaine est toujours parvenu à décevoir à ses électeurs, à trahir ses engagements, à susciter des bagarres entre ses chefs. Aujourd’hui encore, alors même que le pays penche à droite, elle réussit l’exploit de saborder aussi bien ses convictions que les efforts mis à se reconstruire.

Guillaume Tabard, La malédiction de la droite, Perrin, 2019, 470 pages, 24€

 

L’extrait : « …tout comme l’union de la gauche a conduit le PCF de bataillons entiers au profit du PS, la mise au ban du FN a produit l’effet inverse de lui adjoindre des troupes qui constituaient le socle classique de la droite. » (p. 316)

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Leurre et malheur du transhumanisme

Broché : 196 pages
Editeur : Desclée De Brouwer (3 octobre 2018)
Collection : DDB.ESSAIS
Langue : Français
ISBN-10 : 2220095517
ISBN-13 : 978-2220095516
Dimensions : 13 x 1,5 x 19 cm

Parmi la production livresque hostile au transhumanisme, l’ouvrage d’Olivier Rey se situe en bonne place. Alors que beaucoup sont réticents à faire le saut dans une société où la technologie sera reine et étendra ses rets à l’ensemble des activités humaines, le transhumanisme a inventé des ruses de guerre lui permettant d’amortir les bouleversements qui viennent, par exemple en diffusant la fable selon laquelle il est inutile de lutter contre le progrès et que, les véritables changements étant devant nous, il n’y a pas à s’inquiéter des changements qui ont déjà lieu. Or, écrit O. Rey, ces mutations signent le déjà-là du transhumanisme. Pour le dire autrement, « même ceux à qui le transhumanisme répugne subissent ses effets », parce que l’énergie qu’ils mettent à le critiquer « est souvent autant d’énergie qu’ils ne mettent pas à s’opposer à ce qui s’accomplit à présent » (p. 49). On ne s’en pas compte mais, par bien des côtés, le transhumanisme signe le triomphe post-mortem des théories nazies les plus mortifères. La seule différence, c’est qu’on le fait au nom des droits de l’homme et de l’épanouissement dont tout un chacun a droit.

Olivier Rey, Leurre et malheur du transhumanisme, Desclée de Brouwer, 2018, 194 pages, 16.90€

 

L’extrait : « … prôner le développement technologique sans limite, tout en prétendant  que la démocratie saura prévenir les dérives (…) est une plaisanterie sinistre. » (p. 123)

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La philosophie devenue folle

Broché : 400 pages
Editeur : Grasset (19 septembre 2018)
Collection : essai français
Langue : Français
ISBN-10 : 2246811937
ISBN-13 : 978-2246811930
Dimensions : 14 x 2,6 x 20,5 cm

La lecture du livre de Jean-François Braunstein nous introduit dans un monde de fous. Il faut avoir le corps et l’esprit bien accrochés quand on sait à quelles extrémités des dingues veulent mener le monde. Comme chez ces apprentis sorciers il n’y a plus de limites, tout devient possible : Faire l’amour avec un animal, pas de problème ! Vous faire couper un membre qui vous gêne, pourquoi pas ! Quant au genre, masculin ou féminin, bah ! il a peu d’importance au final. Enfin, au bout du chemin, il faut s’occuper de faire mourir l’autre dans la dignité, en déterminant si sa vie doit se prolonger parce qu’elle ne vaut peut-être pas la peine d’être vécue. C’est le meilleur des mondes dans sa version trash, un monde ayant jeté par-dessus bord des siècles de civilisation, un monde impitoyable à l’égard des plus faibles, voilà ce que décrit et annonce J.-F. Braunstein. Que proposent les docteurs Frankenstein dont l’auteur décrit les travaux ? Tout simplement renverser l’ordre du monde. Au catalogue de leurs idées : la possibilité de dépasser le masculin et le féminin pour inventer son propre genre, donner toujours plus de droits aux animaux, banaliser les morts en disant qui a le droit oui pas de vivre. Merci à J.-F. Braustein de nous avertir du danger.

Jean-François Braunstein, La philosophie devenue folle, Grasset, 2018, 394 pages, 20.90 €

L’extrait : « Amputomanie, zoophilie, eugénisme, ce n’est là qu’un petit échantillon des questions qui se posent lorsque sont changées radicalement les définitions du sexe et du corps, lorsqu’est effacée la frontière entre l’homme et l’animal, lorsqu’on admet que toutes les vies n’ont pas la même valeur. » (p. 12)

 

 

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La guerre au français

Broché : 130 pages
Editeur : Les éditions du Cerf (23 mars 2018)
Collection : ACTUALITE
Langue : Français
ISBN-10 : 2204126764
ISBN-13 : 978-2204126762
Dimensions : 12,6 x 1,3 x 19,6 cm

Le livre un peu coup de gueule de Marie-Hélène Verdier tombe à pic tant la langue de Molière risque de partir en capilotade si l’on n’y prend garde. Il n’est qu’à entendre le discours propagé sur les ondes, à la télévision, à la radio, pour constater les dommages irréparables qui lui ont été causés. Certains intellectuels de la trempe d’un Renaud Camus ou d’un Alain Finkielkraut tentent bien de réagir, mais il est presque trop tard. Inculture, mauvais usage et conformisme s’allient dans ce qui s’apparente à une déconstruction. Regardez, par exemple, à quel point la mode des « c’est vrai que », « en fait » et autres « du coup » ont affadi les singularités d’une langue célèbre et célébrée pour son art de la nuance et la richesse de son vocabulaire. A cela il faut ajouter, ce que fait brillamment Marie-Hélène Verdier, les ravages créés par le langage dit inclusif, cette manie grotesque de féminiser des mots qui, durant des siècles, étaient englobants. L’auteur de ce petit livre montre, si besoin était, que l’idéologie ne fait jamais bon ménage avec les subtilités d’une langue.

Marie-Hélène Verdier, La guerre au français, Cerf, 2018, 133 pages, 12 €

L’extrait : « Et pas trop d’éveil : c’est du temps perdu. Les enfants ne le sont que trop, éveillés. A l’école, on transmet. » (p. 118)

 

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Le grand abandon : Les élites françaises et l’islamisme

Broché : 576 pages
Editeur : L’artilleur (26 septembre 2018)
Collection : TOUC.ESSAIS
Langue : Français
ISBN-10 : 2810008353
ISBN-13 : 978-2810008353
Dimensions : 14 x 3,8 x 22 cm

L’abandon dont il s’agit est la renonciation à défendre la France, ce qu’elle a été et ce qu’elle est, refus opéré depuis trente à quarante ans par les élites économiques et politiques. Le général de Gaulle avait prévenu qu’il était impossible de mélanger de l’eau et de l’huile dans le même récipient ; il faisait bien sûr allusion à la guerre d’Algérie, dont la fin lui semblait la seule solution raisonnable. Ignorantes de l’histoire, déculturées, les élites actuelles ont opté pour une politique de gribouille visant à accueillir le plus largement possible. Aujourd’hui notre pays semble dans une impasse. Comment allons-nous aborder le futur avec d’un côté des lois de plus en plus libérales, notamment en matière d’éthique comme la PMA, et de l’autre des populations plus que jamais tentées par un islam rigoriste ? Ce choc entre l’eau et le feu, Yves Mamou en prend la mesure en expliquant les raisons et la manière avec lesquelles les élites ont abandonné le peuple français, lequel doit composer avec la désindustrialisation, l’appel à la consommation frénétique, les lois mémorielles, etc… et la montée d’un islam toujours plus revendicatif.

Yves Mamou, Le grand abandon, L’Artilleur, 2018, 571 pages, 22 €

L’extrait : « Comment des transformations aussi radicales ont-elles pu se produire  en France et en Europe sans débat politique citoyen, ni consultation des électeurs ? » (p. 10)

 

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No society

Poche : 256 pages
Editeur : FLAMMARION
Collection : Champs actuel
Langue : Français
ISBN-10 : 2081451808
ISBN-13 : 978-2081451803
Dimensions : 11 x 1,2 x 17,7 cm

Un livre signé Christophe Guilluy est toujours un événement. La réflexion de fond ne change pas : à côté des grandes métropoles, à l’aise dans le bain de la mondialisation, la France périphérique tente vaille que vaille de tirer son épingle du jeu. Cette France des petites villes et du monde rural, c’est aussi la France populaire et celle des classes moyennes. Alors que notre pays a tant de mal à faire société, que le communautarisme menace, que des pans entiers du territoire se trouvent en voie de délitement, le bon sens voudrait que l’on choie la classe moyenne. Pourquoi ? Parce que c’est la classe modèle, celle que regardent ceux qui veulent s’intégrer. Or, « en détruisant économiquement et culturellement l’ancienne classe moyenne occidentale, et notamment son socle populaire, la classe dominante a créé les conditions de l’explosion des sociétés occidentales » (p. 82)  C’est l’existence de la classe moyenne qui peut pousser le nouvel arrivant à adopter des codes et une posture qui lui sont naturellement étrangères. Une société se trouve en capacité d’intégrer dans la mesure où elle est portée par un modèle culturel dominant. Le mépris des classes privilégiées pour les classes populaire et moyenne risque de signer la disparition progressive du bien commun. Décapant !

Christophe Guilluy, No society, Flammarion, 2018, 242 pages, 18€

L’extrait : “Ce mépris des nouvelles classes dominantes et supérieures pour leur propre peuple est à l’origine de l’éclatement des sociétés. » (p. 85)