Catégories
Actualités Recensions

Le temps des gens ordinaires

Éditeur : FLAMMARION (14 octobre 2020)
Langue : Français
Broché : 208 pages
ISBN-10 : 2081512297
ISBN-13 : 978-2081512290
Poids de l’article : 140 g
Dimensions : 13.7 x 1.3 x 21 cm

En France, certains les appellent les « sans-dents », aux Etats-Unis, ils sont les « déplorables… « Ils », ce sont les gens ordinaires, les gens de peu, les Français moyens… Certains ont cru que c’en était fini des classes populaires, qu’elles appartenaient définitivement au passé. Christophe Guilluy vient ici rappeler qu’il convient de rester prudent et qu’au contraire les gens ordinaires ont plus que jamais leur mot à dire. Nous vivons un temps paradoxal. En effet, jamais l’idéologie progressiste (antiracisme, multiculturalisme, féminisme…) n’a été aussi dominante et jamais elle n’a été autant contestée par le monde d’en bas, lequel tient à son mode de vie, à ses traditions, à ses racines. Si Le temps des gens ordinaires paraît posséder moins d’unité que les ouvrages antérieurs du même auteur, comment ne pas approuver le but qu’il se donne qui est de faire en sorte que les petites gens ne soient pas oubliées ? De même, on appréciera les commentaires de l’auteur relatifs à la France d’en haut, suffisante et paternaliste.

Christophe Guilluy, Le temps des gens ordinaires, Flammarion, 2020, 200 pages, 19€

L’extrait : « Cette situation n’a débouché ni sur la guerre civile ni sur le fantasme publicitaire d’un vivre-ensemble en carton-pâte mais bien sur l’avènement d’une société nécrosée par le séparatisme et la paranoïa identitaire. » (p. 57)

Catégories
Actualités Recensions

No society

Poche : 256 pages
Editeur : FLAMMARION
Collection : Champs actuel
Langue : Français
ISBN-10 : 2081451808
ISBN-13 : 978-2081451803
Dimensions : 11 x 1,2 x 17,7 cm

Un livre signé Christophe Guilluy est toujours un événement. La réflexion de fond ne change pas : à côté des grandes métropoles, à l’aise dans le bain de la mondialisation, la France périphérique tente vaille que vaille de tirer son épingle du jeu. Cette France des petites villes et du monde rural, c’est aussi la France populaire et celle des classes moyennes. Alors que notre pays a tant de mal à faire société, que le communautarisme menace, que des pans entiers du territoire se trouvent en voie de délitement, le bon sens voudrait que l’on choie la classe moyenne. Pourquoi ? Parce que c’est la classe modèle, celle que regardent ceux qui veulent s’intégrer. Or, « en détruisant économiquement et culturellement l’ancienne classe moyenne occidentale, et notamment son socle populaire, la classe dominante a créé les conditions de l’explosion des sociétés occidentales » (p. 82)  C’est l’existence de la classe moyenne qui peut pousser le nouvel arrivant à adopter des codes et une posture qui lui sont naturellement étrangères. Une société se trouve en capacité d’intégrer dans la mesure où elle est portée par un modèle culturel dominant. Le mépris des classes privilégiées pour les classes populaire et moyenne risque de signer la disparition progressive du bien commun. Décapant !

Christophe Guilluy, No society, Flammarion, 2018, 242 pages, 18€

L’extrait : “Ce mépris des nouvelles classes dominantes et supérieures pour leur propre peuple est à l’origine de l’éclatement des sociétés. » (p. 85)

Catégories
Actualités Recensions

La France périphérique

Broché : 192 pages
Editeur : FLAMMARION (17 septembre 2014)
Collection : DOCUMENTS SC.HU
Langue : Français
ISBN-10 : 2081312573
ISBN-13 : 978-2081312579
Dimensions : 21 x 1,5 x 13,4 cm

 La France périphérique

Comment se fait-il que les Français aient tant de mal à faire société, comme si le ressort de l’appartenance collective était définitivement brisé ? Que s’est-il passé ? Comment en est-on arrivé là ? Christophe Guilluy, auteur du remarquable Fractures françaises, a décidé de relever le gant et de pointer les mauvais génies qui ont rendu si difficile l’unité du pays. Les Français se sont-ils rendus compte que le monde avait à ce point changé ? Les raisons sont nombreuses mais, à lire Christophe Guilluy, il y en a une qui l’emporte nettement sur les autres : la mondialisation. Son rouleau compresseur a fracturé la société française. A côté des grandes métropoles liées à la mondialisation heureuse, là où se créé la richesse, où vivent les décideurs économiques et politiques, il y a cette France périphérique des petites villes et du monde rural. Une France qui peine à boucler ses fins de mois, touchée qu’elle est par les plans sociaux et le chômage de masse, assignée à résidence pour des raisons foncières, inquiète de ne plus avoir son sort entre les mains, angoissée à l’idée de ne plus reconnaître le pays dans lequel elle a grandi, tourmentée par l’idée de devenir minoritaire chez elle. « La véritable fracture, souligne C. Guilluy, n’oppose pas les urbains aux ruraux, mais les territoires les plus dynamiques à la France des fragilités sociales. » (p. 24) Pour l’auteur, il ne faut pas se faire d’illusion, le mal est fait et il est désormais trop tard pour espérer suturer les plaies qui se sont ouvertes durant les dernières décennies. Le pire, c’est que la société culturelle promue par les élites a été imposée en dehors de toute voie démocratique. Quand les bobos de Saint-Germain-des-Prés promeuvent le cosmopolitisme, c’est la France des bonnets rouges qui trinque. Dans ce pays qu’elles ne reconnaissent plus tout à fait, les classes populaires « construisent, dans l’adversité, seules et sans mode d’emploi, cette société multiculturelle. » (p. 78) Et lorsque les banlieues bénéficient des millions d’euros liés à la politique de la ville, la France périphérique est livrée à elle-même. Et l’on s’étonne ensuite de la montée du Front National dans les urnes !

 

Christophe Guilluy, La France périphérique, Flammarion, 2014, 185 pages, 18 €