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Un prof ne devrait pas dire ça – Choses vues et choses tues dans l’Éducation Nationale

Éditeur ‏ : ‎ L’artilleur (5 avril 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 192 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2810011680
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2810011681
Poids de l’article ‏ : ‎ 260 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 1.6 x 22 cm

Professeure agrégée de littérature, Eve Vaguerland relate son expérience d’enseignante en collège et lycée. Ce qu’elle voit et ce qu’elle entend coïncide avec ce que tout citoyen un peu curieux perçoit de l’état de l’enseignement en France : un champ de ruines. Ici comme dans d’autres domaines, tout – ou à peu près – ce qui marchait a été bousillé. Les établissements d’enseignement s’apparentent de plus en plus à une garderie où l’on n’apprend plus grand chose. Ce sont les réseaux sociaux qui donnent désormais le ton ; et gare au professeur exigeant qui voudrait remettre les choses à l’endroit. Reste quand même un enseignement d’excellence, hélas réservé aux enfants provenant des milieux favorisés. Quant à la masse, qu’elle se débrouille ! Un prof… donne le portrait sans concession d’une machine – un « mammouth » dirait l’autre – complètement à bout de souffle.

Eve Vaguerlant, Un prof ne devrait pas dire ça, L’Artilleur, 2023, 191 pages, 18 €

L’extrait : « Au nom de la démocratisation de l’enseignement, on a créé le système scolaire le plus inégalitaire, le plus inapte à sortir les enfants de leur milieu d’origine. » (page 101)

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Foutriquet

Éditeur ‏ : ‎ J’AI LU (5 avril 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 384 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2290381454
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2290381458
Poids de l’article ‏ : ‎ 210 g
Dimensions ‏ : ‎ 11.2 x 2.1 x 17.9 cm

Dans ce pamphlet écrit à la va-vite, Michel Onfray règle ses comptes non seulement avec l’actuel locataire de l’Elysée, mais également avec l’ensemble d’une classe politique qu’il juge inepte et incompétente. Difficile de lui donner tort. De ce jeu de massacre émergent de très rares figures, dont celle du général de Gaulle, l’homme qui a su dire non, modèle tutélaire des souverainistes. Cela tombe bien car Michel Onfray n’a jamais fait mystère de la méfiance que lui inspirait l’Europe libérale maastrichtienne, ectoplasme politique, nain militaire mais union serve, dévouée au Marché et à ses mânes.

Michel Onfray, Foutriquet, Albin Michel, 8.90 €, 2022

L’extrait : « Bon sang ! Encore des peluches ! encore des bougies ! encore des fleurs ! encore des dessins ! encore des pancartes à la con – « Vous n’aurez pas ma haine ! », « Je suis Samuel Paty ! » Quelle indécence, quelle vulgarité, quelle impudeur, quel avachissement ! »

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Décadanse

Éditeur ‏ : ‎ Albin Michel (12 avril 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 528 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2226435190
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2226435194
Poids de l’article ‏ : ‎ 710 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 3.8 x 24 cm

Après La fin d’un monde, livre consacré à la façon dont la France de la tradition s’est effacée au profit d’une France nouvelle et moderne, Patrick Buisson poursuit l’exploration de la société française. Un feu couvait, avant même l’explosion de Mai 68. La France bourgeoise, corsetée d’interdits, lâchait peu à peu du lest. A une sexualité longtemps bridée succédait ce que Jean-Claude Guillebaud nommera la « tyrannie du plaisir », autrement dit l’injonction à la satisfaction des sens. En quelques décennies, la plupart des barrières mises en œuvre par des siècles de morale religieuse et républicaine allait sauter, avec pour acmé certaines lois-phares comme les lois Neuwirth (loi autorisant la contraception orale) et Veil (dépénalisation de l’avortement). Faut-il préciser que le monde réel n’a pas mis longtemps à rattraper le joli mois de mai et que la pédophilie, acceptée au prétexte qu’après tout il n’était pas déraisonnable de multiplier les expériences, est devenue un crime majeur ? Comme le constate l’auteur, qui fait appel à une vaste culture, historique, littéraire, voire cinématographique, une révolution, même non sanglante, finit toujours par dévorer ses enfants.

Patrick Buisson, Décadanse, Albin Michel, 2023, 524 pages, 24.90 €

L’extrait : « … l’interdit d’interdire  avait naufragé bien des esprits jusqu’à l’abdication de tout discours critique de crainte de passer pour réactionnaire. » (p. 381)

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Mondes d’ailleurs

Éditeur ‏ : ‎ FLAMMARION; Illustrated édition (19 mai 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 544 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2081506297
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2081506299
Poids de l’article ‏ : ‎ 660 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.6 x 3.6 x 24.1 cm

L’homme est-il seul dans le vaste univers ? Il a commencé à se poser la question dès le XVI° siècle. Vieux d’un peu plus de treize milliards d’années, l’univers s’est étendu sur des distances qui dépassent l’imagination, comprenant des centaines de milliards de galaxies. Il y avait bien sûr les étoiles, mais les planètes… Où étaient les planètes, hors celles bien connues du Système Solaire ? Récemment, les astrophysiciens ont découvert l’existence de plusieurs milliers d’exoplanètes (situées hors du Système Solaire). Trinh Xuan Thuan pose les éléments du débat en citant deux Français. D’un côté, Jacques Monod estimait que la vie avait émergé par hasard. De l’autre, le biochimiste Christian de Duve pense que l’univers demeure accueillant à la vie. Au terme d’une enquête passionnante, l’auteur penche du côté de ce dernier, l’expérience montrant, par exemple, que la vie peut exister au sein d’environnements très hostiles. Si la vie a émergé sur terre, pourquoi n’en serait-il pas de même ailleurs ?

Trinh Xuan Thuan, Mondes d’ailleurs, Flammarion, 2021, 536 pages, 23.90 €

L’extrait : « En tout cas, jusqu’au début des années 1990 et malgré des efforts acharnés pour découvrir de nouveaux mondes, le compteur du nombre de planètes identifiées restait obstinément bloqué  à neuf : celles de notre Système solaire ! » (p. 106)

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L’Art d’être français

Éditeur ‏ : ‎ Bouquins (20 mai 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 408 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2382920092
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2382920091
Poids de l’article ‏ : ‎ 410 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.6 x 2.8 x 21.6 cm

Lorsqu’un président de la République se laisse à dire qu’il n’existe pas de culture française, mais des cultures en France, alors il faut réagir, ce que fait Michel Onfray dans cet essai. Etre français, pour l’auteur, c’est avoir un regard politique et philosophique sur le monde qui nous entoure, refuser l’infantilisation engendrée par le système médiatique et les réseaux sociaux, préférer la galanterie au féminisme exacerbé, trouver insupportable l’islamo-gauchisme, penser que la colonisation n’était pas que crimes et fautes… Finalement, en quoi consiste cet art d’être français ? Comme l’écrit l’auteur : « D’abord, ne pas être dupe, ensuite porter haut l’héritage du libre examen de Montaigne, du rationalisme de Descartes, de l’hédonisme de Rabelais, de l’ironie de Voltaire, de l’esprit de finesse de Marivaux, de la politique de Hugo. » Pour M. Onfray, il est essentiel de sauver ce qui peut l’être de la civilisation judéo-chrétienne. Par quoi risque-t-elle d’être remplacée, conclut-il ? Par la civilisation transhumaniste, royaume du fric roi, de la technologie toute-puissante, le tout piloté par un gouvernement mondial. Joyeux programme en perspective !

Michel Onfray, L’art d’être français, Bouquins, 2021, 392 pages, 22 €

L’extrait : « Ca n’est pas l’afflux de migrants qui  tue l’Europe judéo-chrétienne, mais c’est parce que l’Europe judéo-chrétienne est mort que les afflux de migrants ont lieu. » (p. 385)

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L’ours et le renard

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (25 mai 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 300 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262105103
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262105105
Poids de l’article ‏ : ‎ 330 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.7 x 2.5 x 20.2 cm

Il est difficile de se faire une idée de ce qu’il se passe actuellement en Ukraine. Les Ukrainiens vont-ils parvenir à réoccuper les oblasts de Donetsk et de Louhansk ? Quant à l’armée russe, va-t-elle réussir à parer la  contre-offensive ukrainienne, peut-être à repasser à l’offensive ? Quelles sont les pertes des uns et des autres ? etc. Bref, nous sommes dans le brouillard et les médias ne font rien pour  nous éclairer de façon satisfaisante. Par exemple, il y a un gouffre entre les analyses dispensées par un Xavier Moreau (pro-russe) de celles délivrés par Xavier Tytelman (pro-ukrainien). L’ours et le renard, écrit par deux spécialistes, tombe à point nommé pour que l’on se fasse l’idée la moins inexacte du conflit. Les auteurs, qui s’intéressent essentiellement à l’aspect purement militaire du conflit, concluent qu’à l’heure actuelle bien malin est celui capable de dire qui, à la longue, l’emportera et il n’est pas impossible que le front se fige pour un certain temps, les adversaires étant englués dans leurs difficultés respectives.

Michel Goya & Jean Lopez, L’ours et le renard, Perrin, 2023, 346 pages, 21 €

L’extrait : « Si la plupart des Occidentaux se préparent à une confrontation avec la Russie beaucoup plus sérieuse qu’auparavant, ils ne pensent certainement pas se retrouver face à une guerre de cette ampleur. » (p. 124)

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Covid 19 – Une autre vision de l’épidémie

Éditeur ‏ : ‎ L’artilleur (20 avril 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 272 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2810011117
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2810011117
Poids de l’article ‏ : ‎ 360 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.9 x 2.3 x 21.9 cm

Le professeur Laurent Toubiana fait partie de ces scientifiques qui ont disparu des écrans parce qu’ils tiennent un discours contraire à la pensée dominante. Le Pr Toubiana ne nie pas la réalité de l’épidémie, il pointe sa gestion calamiteuse. S’il y a eu surmortalité, elle était extrêmement faible et touchait des gens très fragiles. Les incidences sont si minimes qu’elles ne sauraient justifier les mesures de contrôle disproportionnées qui ont été prises. Les pouvoirs publics, aidés par des médias qui se sont mués en officines de propagande, ont joué à fond la carte de la peur et du catastrophisme, pour le grand bénéfice des laboratoires. La pandémie était-elle à ce point grave qu’elle nécessitait le confinement de toute une population, mesure inouïe acceptée avec une passivité que l’on croyait passée de mode ?  L’auteur pointe avec alacrité la politique sanitaire erratique qui a rendu l’hôpital malade ainsi qu’une idéologie sanitaire qu’il apparente à l’hygiénisme.

Laurent Toubiana, Covid 19. Une autre vision de l’épidémie, L’Artilleur, 2022, 269 pages, 17.90 €

L’extrait : « Le Covid a eu toutes les caractéristiques d’une virose relativement banale au regard de l’hécatombe promise et pour laquelle des mesures sanitaires disproportionnées ont été mises en œuvre. » (page 39)

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Les Voies de la puissance

Éditeur ‏ : ‎ Odile Jacob (2 mars 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 352 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2415001120
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2415001124
Poids de l’article ‏ : ‎ 500 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.4 x 1.7 x 24 cm

Dans cet ouvrage mené tambour battant, Frédéric Encel passe en revue l’ensemble des forces qui comptent en matière de géopolitique mondiale : puissances militaires et économiques, principales religions, groupements d’Etats, organisations diverses (mafias), etc. En matière de puissance, de domination et de résilience, il n’y a pas mieux que l’Etat, lequel domine toutes les autres formes d’organisation, qu’elles soient territoriales ou non. Le livre, passionnant, se lit vite et bien. On aurait toutefois aimé que l’auteur mît davantage d’attention dans la forme. Frédéric Encel écrit comme il parle, d’où l’impression de vivacité quant au fond mais de relâchement sur la forme.

Frédéric Encel, Les voies de la puissance, Odile Jacob, 2022, 303 pages, 24.90 €

L’extrait : « Qu’on s’en félicite ou s’en désole, l’Etat a donc encore de longs et beaux jours devant lui sous ses différentes formes, tout particulièrement comme véhicule et pourvoyeur de puissance. »

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La religion des Faibles

Éditeur ‏ : ‎ SEUIL (20 septembre 2018)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 288 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2021346498
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2021346497
Poids de l’article ‏ : ‎ 300 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.2 x 2.2 x 20.6 cm

Les Faibles, ce sont donc ceux qui trouvent des excuses à la barbarie islamiste, la jugeant préférable aux horreurs du capitalisme mondialisé. Tout au long de l’ouvrage, Jean Birnbaum auteur met le doigt sur la différence irréductible qui sépare l’Occident des droits de l’homme et l’islam radical. Tout les sépare, jusqu’à la vision de la sexualité. Lorsque le président iranien Ahmadinejad a déclaré qu’il n’y avait pas d’homosexuels en Iran, il était sincère, il ne mentait pas. De son point de vue, l’homosexualité est un phénomène purement occidental, inconcevable en pays d’islam. La religion des Faibles est une analyse passionnante qui invite l’occidental à se voir dans le miroir de l’islamisme. Il est toutefois regrettable qu’une fois encore – dans cette analyse comme dans pratiquement toutes les autres – les facteurs proprement religieux ne comptent qu’à la marge, comme s’ils étaient quantité négligeable.

Jean Birnbaum, La religion des Faibles, Seuil, 2018, 281 pages, 19 €

L’extrait : « Les djihadistes ciblent quelque chose à quoi nous tenons : un ensemble de libertés, de mœurs et de gestes inventés au cours des deux derniers siècles ; cette culture libérale et démocratique […] » (page 31)

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Antisocial

Éditeur ‏ : ‎ Plon (1 mars 2018)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 288 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2259263852
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2259263856
Poids de l’article ‏ : ‎ 300 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.1 x 2.4 x 20.2 cm

La lutte des classes, que l’on croyait définitivement remisée, n’est pas morte. A l’échelle mondiale, elle a de beaux jours devant elle. Thomas Guénolé estime que la mondialisation est génératrice d’inégalités et de frustrations majeures, d’où le titre d’un pamphlet précédent : La mondialisation malheureuse. Selon T. Guénolé, depuis quelques années, une série de mesures antisociales met à mal la cohésion du pays. Lorsque les riches sont de plus en plus riches, ce sont les gens modestes, les gens de peu qui se trouvent en première ligne. Si l’on peut émettre des doutes sur tel ou tel aspect mis en avant par l’auteur, il n’en reste pas moins que son constat est à considérer comme un signal d’alarme. Lorsque le tissu social d’un pays est à ce point défiguré, il devient urgent de réagir. Pour sa part, l’auteur se demande si un nouveau Mai 68 ne serait pas salutaire. Vaste débat…

Thomas Guénolé, Antisocial. La guerre sociale est déclarée, Plon, 2018, 274 pages, 17.90 €

L’extrait : « Les enseignants sont sous-payés par rapport à la moyenne européenne en même temps que la machine éducative reproduit et perpétue de plus en plus les inégalités sociales de départ. » (p. 19)