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Actualités Recensions

Mondes d’ailleurs

Éditeur ‏ : ‎ FLAMMARION; Illustrated édition (19 mai 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 544 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2081506297
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2081506299
Poids de l’article ‏ : ‎ 660 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.6 x 3.6 x 24.1 cm

L’homme est-il seul dans le vaste univers ? Il a commencé à se poser la question dès le XVI° siècle. Vieux d’un peu plus de treize milliards d’années, l’univers s’est étendu sur des distances qui dépassent l’imagination, comprenant des centaines de milliards de galaxies. Il y avait bien sûr les étoiles, mais les planètes… Où étaient les planètes, hors celles bien connues du Système Solaire ? Récemment, les astrophysiciens ont découvert l’existence de plusieurs milliers d’exoplanètes (situées hors du Système Solaire). Trinh Xuan Thuan pose les éléments du débat en citant deux Français. D’un côté, Jacques Monod estimait que la vie avait émergé par hasard. De l’autre, le biochimiste Christian de Duve pense que l’univers demeure accueillant à la vie. Au terme d’une enquête passionnante, l’auteur penche du côté de ce dernier, l’expérience montrant, par exemple, que la vie peut exister au sein d’environnements très hostiles. Si la vie a émergé sur terre, pourquoi n’en serait-il pas de même ailleurs ?

Trinh Xuan Thuan, Mondes d’ailleurs, Flammarion, 2021, 536 pages, 23.90 €

L’extrait : « En tout cas, jusqu’au début des années 1990 et malgré des efforts acharnés pour découvrir de nouveaux mondes, le compteur du nombre de planètes identifiées restait obstinément bloqué  à neuf : celles de notre Système solaire ! » (p. 106)

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Actualités Recensions

L’Art d’être français

Éditeur ‏ : ‎ Bouquins (20 mai 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 408 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2382920092
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2382920091
Poids de l’article ‏ : ‎ 410 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.6 x 2.8 x 21.6 cm

Lorsqu’un président de la République se laisse à dire qu’il n’existe pas de culture française, mais des cultures en France, alors il faut réagir, ce que fait Michel Onfray dans cet essai. Etre français, pour l’auteur, c’est avoir un regard politique et philosophique sur le monde qui nous entoure, refuser l’infantilisation engendrée par le système médiatique et les réseaux sociaux, préférer la galanterie au féminisme exacerbé, trouver insupportable l’islamo-gauchisme, penser que la colonisation n’était pas que crimes et fautes… Finalement, en quoi consiste cet art d’être français ? Comme l’écrit l’auteur : « D’abord, ne pas être dupe, ensuite porter haut l’héritage du libre examen de Montaigne, du rationalisme de Descartes, de l’hédonisme de Rabelais, de l’ironie de Voltaire, de l’esprit de finesse de Marivaux, de la politique de Hugo. » Pour M. Onfray, il est essentiel de sauver ce qui peut l’être de la civilisation judéo-chrétienne. Par quoi risque-t-elle d’être remplacée, conclut-il ? Par la civilisation transhumaniste, royaume du fric roi, de la technologie toute-puissante, le tout piloté par un gouvernement mondial. Joyeux programme en perspective !

Michel Onfray, L’art d’être français, Bouquins, 2021, 392 pages, 22 €

L’extrait : « Ca n’est pas l’afflux de migrants qui  tue l’Europe judéo-chrétienne, mais c’est parce que l’Europe judéo-chrétienne est mort que les afflux de migrants ont lieu. » (p. 385)

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Histoire Recensions

La bombe atomique

Éditeur ‏ : ‎ PASSES COMPOSES (17 février 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 320 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2379331006
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379331008
Poids de l’article ‏ : ‎ 430 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.6 x 2.5 x 21.9 cm

Si l’humanité a su éviter les confrontations majeures depuis 1945, on le doit en grande partie à l’équilibre de la terreur engendré par la possession d’armes atomiques. Jean-Marc Le Page relate les crises qui ont ou auraient pu mettre le monde au bord du gouffre. C’est au cours des années qui courent de 1950 à 1962 que les risques furent le plus évident. Lors de chaque crise, il s’est trouvé des militaires et des politiques pour faire baisser les tensions, persuadés qu’ils étaient que l’arme nucléaire existe pour dissuader et, au besoin, négocier. Avec la prolifération, le jeu est devenu plus complexe avec tous ces Etats qui, à l’instar d’Israël ou du Pakistan, se sont dotés de l’arme ultime. D’autres, comme l’Iran, font tout pour entrer dans un cercle de moins en moins fermé. Pour les pouvoirs politiques à la tête des Supergrands, la guerre ne devait pas de produire. Avec la dissémination et la détention de la bombe par des dirigeants parfois irrationnels, le fait n’est plus aussi évident.

Jean-Marc Le Page, La bombe atomique, Passés Composés, 2021, 319 pages, 22 €

L’extrait : « La prolifération reste une menace majeure dans les régions du monde où les questions géopolitiques sont d’une grande sensibilité. Ainsi, une forme renouvelée d’équilibre de la Terreur sous-tend les relations entre l’Inde et le Pakistan […] » (p. 25)

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Littérature Recensions

Dictionnaire amoureux des arbres

Éditeur ‏ : ‎ Plon; Illustrated édition (12 mai 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 448 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2259251080
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2259251082
Poids de l’article ‏ : ‎ 500 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.4 x 2.4 x 20.2 cm

S’imagine-t-on, nous autres Occidentaux, vivre dans un désert, une contrée dépouillée de ces chers amis ? Sous la plume d’Alain Baraton, les arbres deviennent des êtres vivants. L’auteur donne des exemples de stratégies mises au point par les arbres contre leurs prédateurs. Au rang des surprises existent des arbres très étonnants : le mancenillier, qu’heureusement on ne trouve pas dans nos parages, surnommé « l’arbre de la mort » car il produit des fruits mortels. Cet arbre très dangereux n’existe qu’en petite quantité ; les hommes n’ont pas songé à l’éradiquer. Il est vrai, comme dit A. Baraton, « que l’humanité en général ne détruit que ce qui rapporte. » (p. 252) L’auteur n’oublie pas de saluer la mémoire de personnages obscurs qui n’eurent de cesse de protéger les arbres ou d’en importer. Et comme il convient de ne jamais manquer une occasion de parfaire sa culture générale, on sera satisfait de connaître l’origine des noms de végétaux « qui rendent hommage à des botanistes ». Honneur, donc, à MM. Kamel (camélia), Fuschs (fuschia), Bégon (bégonia) et à tant d’autres !

Alain Baraton, Dictionnaire amoureux des arbres, Plon, 2021, 438 pages, 25€

L’extrait : « Le tachigali versicolor peut produire des fleurs jaunes au printemps, mais il est impossible de savoir à l’avance en quelle année, la seule certitude étant que, après avoir fleuri, il meurt. » (p. 357)

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Histoire Recensions

Histoire des Cent-Jours

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (25 février 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 672 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262075778
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262075774
Poids de l’article ‏ : ‎ 890 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 4.5 x 24.1 cm

Encore une histoire du retour de Napoléon sur son trône, après une première abdication et son retour de l’Ile d’Elbe ! Je pensais que Thierry Lentz ou Dominique de Villepin avaient écrit ce qu’il y avait à écrire sur le sujet. Sans doute, mais si, en ce qui concerne les faits, Charles-Eloi Vial n’apporte pas de révélations fracassantes, il nous gratifie d’une remarquable synthèse. S’il y avait une leçon à tirer, ce serait peut-être de constater – mais est-ce original ? – que la division politique des Français n’est pas nouvelle.

Charles-Eloi Vial, Histoire des Cent-Jours, Perrin, 2021, 27 €

L’extrait : « Les souvenirs de la gloire, l’amertume de la défaite et la peur d’un avenir incertain formaient un mélange d’autant plus instable que la magie de l’empereur ne reposait que sur un malentendu. » (p. 114)

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Recensions Témoignages

J’étais un kamikaze

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (19 août 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 320 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262096953
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262096953
Poids de l’article ‏ : ‎ 253 g
Dimensions ‏ : ‎ 11 x 2.4 x 17.8 cm

Par facilité de langage, on assimile volontiers les islamistes qui se font exploser au milieu des foules à ces aviateurs japonais qui précipitaient leur avion, en 1945, sur les navires de la flotte américaine. Cette comparaison est une injure faite aux pilotes qui agissaient en soldats prêts au sacrifice ultime pour défendre leur patrie et leur famille. Jeune étudiant francophile, Ryuji Nagatsuka était l’un de ceux-là. Parti avec ses camarades pour un dernier vol, c’est une météo capricieuse qui les empêcha de remplir leur mission et, ainsi, épargna leur vie… à leur grande honte. Un témoignage tout en sensibilité et sans haine.

Ryuji Nagatsuka, J’étais un kamikaze, Perrin, 2021, 340 pages, 9 €

L’extrait : « … quand j’ai entendu « s’écraser contre les porte-avions », je n’ai pu m’empêcher de tressaillir comme si j’avais été frappé en plein visage. Ces mots m’avaient porté au cœur ; mes jambes tremblaient ; j’étais prêt de suffoquer. » (page 271)

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Actualités Recensions

L’enfer numérique

ASIN ‏ : ‎ B08ZW1RQPY
Éditeur ‏ : ‎ Les Liens qui Libèrent (15 septembre 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 304 pages
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1020909961
Poids de l’article ‏ : ‎ 400 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.6 x 2.3 x 21.9 cm

L’enfer numérique que décrit Guillaume Pitron ressemble à un continent souterrain qui absorbe une énergie dont nous n’avons pas idée. Câbles sous-marins, datacenters, eau et électricité, métaux rares… Pour que nos outils numériques fonctionnent, il faut faire rendre gorge à la planète. L’électricité ? « Les technologies de l’informations et de la communication consomment environ 10 % de l’électricité mondiale, écrit l’auteur, soit l’équivalent de la production de 100 réacteurs nucléaires. Si le numérique était un pays, il se classerait au troisième rang des consommateurs d’électricité […] » (p. 44) L’eau ? L’industrie numérique mondiale consomme tant d’eau que les principaux acteurs de la filière implantent des fermes de données dans des pays nordiques comme la Finlande ou la Norvège. Tout s’accélère à une vitesse phénoménale. Il faudra toujours plus d’eau, d’électricité, de câbles et ainsi de suite. Tant est si bien que le numérique pèse énormément sur le réchauffement climatique. Bref, on est mal parti !

Guillaume Pitron, L’enfer numérique, Les liens qui libèrent, 2021, 345 pages, 21 €

L’extrait : « Nos modes de vie numériques, pourtant célébrés comme la quintessence de l’abolition de notre empreinte écologique, sont gourmands de substances aux pouvoirs les plus réchauffants et les plus inaltérables qui soient… » (p. 104)

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Biographies Recensions

Churchill

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (27 août 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 1360 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262081190
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262081195
Poids de l’article ‏ : ‎ 1.6 kg
Dimensions ‏ : ‎ 16.7 x 4.6 x 24.2 cm

Cette biographie du vieux lion britannique fera date, par la qualité de la recherche à laquelle s’est livré son auteur et par sa masse :  plus de 1 200 pages bien tassées pour raconter la vie de l’illustre locataire du 10 Downing Street. Un peu comme Napoléon, un de ses idoles, Churchill eut plusieurs vies : vie aventureuse lorsque, tout jeune homme, il s’engage et part faire le coup de feu en Inde et en Afrique du Sud ; vie studieuse d’un homme féru du passé, auteur d’une œuvre historique non négligeable ; vie active du politicien arrivé aux affaires, membres de plusieurs cabinets avant que, appelé à devenir Premier Ministre, il en devînt le maître d’œuvre. Le Churchill d’A. Roberts fait naturellement la part belle à l’action de Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale : il fut l’homme de la situation, l’homme qui tint tête à Hitler et mit plus haut que tout la nécessité de sauver l’honneur. Outre ces aspects, dont on sait à peu près tout maintenant, il faut s’arrêter sur la personnalité de Churchill, un homme à part, original, sentimental et fantasque. Action publique et personnalité attachante, tout cela est formidablement orchestré par A. Roberts dans un livre appelé à faire date.

L’extrait : « Les erreurs de Churchill pèsent d’un poids plume dans la balance en regard de son autre suprême contribution : la volonté de fer qu’il a instillée dans l’âme des Britanniques au moment où il y en avait le plus besoin. » (p. 1 207)

Andrew Roberts, Churchill, Perrin, 2021, 1 319 pages, 29 €

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Histoire Recensions

Pour Napoléon

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (11 mars 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 200 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262094519
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262094515
Poids de l’article ‏ : ‎ 250 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2 x 19.1 cm

Il se dit tellement de sottises sur l’Empereur qu’à un moment T. Lentz a dû se dire qu’il devait rejoindre dans l’arène ceux qui, avec leur inculture crasse et leur incapacité de saisir la complexité de l’histoire, ont péremptoirement décidé de ranger Napoléon dans le camp du mal. Cela nous vaut ces deux cents pages, passionnantes, mélange d’érudition et volonté de clouer le bec à ceux qui font de Napoléon un dictateur, quand ce n’est pas le précurseur d’Hitler. C’est avec délectation que l’on suit le spécialiste au fil des vingt chapitres qui s’égrène. Avec verve et érudition, l’auteur réhabilite l’héritage de Napoléon, replaçant dans leur contexte les grandes décisions de son règne, les plus intelligentes comme les plus contestables. Ah, ils sont beaux ces politichiens qui lui font un procès en dictature, eux dont la politique a conduit à l’impuissance de l’État, au séparatisme, à l’abaissement du bien public au profit des droits individuels…

Thierry Lentz, Pour Napoléon, Perrin, 217 pages, 2021, 15€

L’extrait : « Peu de pays au monde ont eu dans leur histoire un dirigeant d’un tel calibre. Cet « incomparable météore » (Jacques Bainville) n’a mis que quinze ans à accomplir son œuvre […] » (p. 11)

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Actualités Recensions Religion

La fin d’un monde

Éditeur ‏ : ‎ Albin Michel (5 mai 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 528 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2226435204
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2226435200
Poids de l’article ‏ : ‎ 720 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 3.7 x 24 cm

Avec La fin d’un monde, Patrick Buisson livre une œuvre d’une densité rare, éclairé par un style de grande qualité. Dans une première partie, l’auteur dit son désarroi devant la disparition de la civilisation paroissiale et rurale qui était celle de la France jusqu’aux décennies 1970-1980. Dans la deuxième partie, P. Buisson raconte ce qu’il appelle le krach de la foi ; le catholicisme était appelé à devenir une religion minoritaire. Enfin, l’auteur revient sur la fin traditionnelle du père, un rôle qui a tendance à s’évanouir, par exemple avec la PMA. Les chapitres consacrés à l’évolution de l’Eglise catholique, au cours des années 1960-1975, sont l’occasion d’une ample réflexion sur les suites du concile Vatican II et sa réception parmi les simples fidèles. Sans mettre en cause les grands textes conciliaires, l’auteur estime que, mal reçu, le concile Vatican II a désemparé nombre de fidèles. Appliqué dare-dare par une nouvelle génération de prêtres désireuse de débarrasser la foi de la gangue de conformisme qui affadissait le sel de l’Evangile, Vatican II a dérouté les gens en leur donnant le sentiment que bien des acquis se trouvaient relativisés. Bien que trop unilatérale, discutable, la thèse mérite d’être débattue. Cet ouvrage est remarquable de culture et d’intelligence.

Patrick Buisson, La fin d’un monde, Albin Michel, 2021, 523 pages, 22.90 €

L’extrait : « Vieux d’environ cent mille ans, l’homo religiosus est entré en phase terminale. La croyance en un au-delà de la mort s’estompe en parfait synchronie avec le désir de transmettre la vie qui, lui aussi, est en chute libre. » (p. 13)