Comme disait Péguy, la République, c’est notre royaume de France. Il voulait dire : soyons fiers de l’héritage légué par nos anciens et nos héros, peu importe le régime. Parmi ces derniers, la Pucelle d’Orléans occupe une place de choix. Dès le premier chapitre de ce Jeanne d’Arc, chapitre relatant la délivrance d’Orléans, le lecteur ne peut être manqué d’être frappé par le charisme de cette toute jeune inconnue. Elle est là, au milieu de soldats, souvent frustres, des chefs de guerre qui en ont vu de toutes les couleurs. Elle en impose par sa conduite et sa piété. Par son charisme, elle impose le respect à des soudards plus habitués à trousser les jeunes filles qu’à leur obéir. Autre trait frappant chez Jeanne : son intelligence et sa finesse, étonnante de la part d’une personne illettrée. L’auteure donne peut-être la clé de la personnalité de Jeanne en la décrivant ainsi : «Jeanne, à sa manière, est une femme libre. Libre et vertueuse. Pieuse sans être dévote, simple sans être naïve, sensible et sportive, aimant la prière et les combats, c’est sans doute cet assemblage des contraires qui la rend à la fois si proche et si singulière. » (p. 95)
Valérie Toureille, Jeanne d’Arc, Perrin, 2020, 425 pages, 24€