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Portraits Recensions

La chute de Nixon

Éditeur : Perrin (8 octobre 2020)
Langue : Français
Broché : 352 pages
ISBN-10 : 2262080690
ISBN-13 : 978-2262080693
Poids de l’article : 420 g
Dimensions : 14.2 x 2.9 x 21.1 cm

Richard Nixon ayant été le seul président des Etats-Unis à avoir démissionné, le livre que Georges Ayache a écrit à propos de sa chute se laisse accueillir avec intérêt. L’auteur ne consacre qu’un seul chapitre à l’affaire du Watergate, l’essentiel du livre évoquant la carrière politique de celui qui a été sénateur et vice-président d’Eisenhower de 1952 à 1960. Tirant les fils de l’écheveau du Watergate – mise sur écoute du parti démocrate -, l’auteur ne nie pas l’implication de Nixon dans cette sombre affaire. Mais, poursuit G. Ayache, ce qu’a commis Nixon dans cette affaire aurait-il eu une répercussion aussi fâcheuse si elle avait été le fait d’un président démocrate ? C’est dans ce deux poids deux mesures qu’il faut voir l’essentiel du livre. Au fond, ce qui était reproché à Nixon, c’était de ne pas appartenir à l’élite bourgeoise des côtes Est et Ouest, de mettre un frein à l’entre soi qui faisait que politiciens et journalistes frayaient dans le même marigot. Le président Kennedy a triché bien autant que Nixon mais  lui était un homme bien né, détenteur d’un carnet d’adresses rempli et bel homme.

Georges Ayache, La chute de Nixon, Perrin, 2020, 345 pages, 22.50€

L’extrait : « Nixon, en définitive, fut-il davantage détesté pour ce qu’il était que pour ce qu’il avait réellement fait ? » (p. 19)

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Biographies Recensions

Joe Kennedy

Broché : 400 pages
Editeur : Perrin (7 juin 2018)
Langue : Français
ISBN-10 : 2262044511
ISBN-13 : 978-2262044510
Dimensions : 14,1 x 3,1 x 21,1 cm

L’histoire de Joseph Kennedy, père entre autres du Président John Fitzgerald, a tout de la fabuleuse histoire des self made men propre aux Etats-Unis d’Amérique, l’aventure d’immigrants irlandais partis de rien et qui, en trois courtes générations, vont devenir riches et puissants. Tour à tour financier, producteur à Hollywood, ambassadeur en Grande-Bretagne, Joe Kennedy ne tarde pas à monter à toute vitesse l’échelle de la réussite. Pour ce faire, il ne regarde pas trop à la manière, n’hésitant pas à traficoter avec la Mafia, à tromper et à trahir ses interlocuteurs pour le bien-fondé de ses intérêts… Père d’une famille nombreuse, patriarche que nul ne doit s’aviser de contester, sa vie ressemble à un tourbillon. Engagé dans de nombreuses affaires, additionnant les conquêtes féminines, son faramineux succès lui donne des ambitions politiques. Bien qu’ayant peu de convictions, il alterne ses préférences politiques au gré de ses intérêts. Il ne compta pas pour rien dans la victoire de son fils Jack (JFK) à la présidence de la première puissance mondiale. Mais, on le sait, la Roche tarpéienne est proche du Capitole. En même temps qu’il accumule les succès, ou ceux de ses proches, une sorte de malédiction frappe la famille Kennedy, la moitié de sa progéniture disparaissant précocement, dans des accidents ou des attentats. Une biographie passionnante.

Georges Ayache, Joe Kennedy, Perrin, 2018, 400 pages, 23.50€

L’extrait : “Joe ne se contenta pas d’être un arriviste cynique, plus entreprenant, mais aussi plus affligé de défauts que bien d’autres. Il vira démiurge, jouant avec le destin jusqu’à rêver de le forcer, tout comme tenteraient de le faire plus tard, pour leur malheur, ses trois fils aînés. » (p. 11)

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Histoire Recensions

Le retour du général de Gaulle

Broché : 478 pages
Editeur : Perrin (21 mai 2015)
Langue : Français
ISBN-10 : 2262049858
ISBN-13 : 978-2262049850
Dimensions : 21 x 3,5 x 14,2 cm

 Le retour du général de Gaulle

Après les livres torrentiels d’Eric Roussel et Jean Lacouture, sans oublier ceux de Michel Tauriac et de tant d’autres, on peut à bon droit se demander ce que peut apporter un énième livre consacré à Charles de Gaulle. Cependant, comme le livre de Georges Ayache porte sur une période plutôt sombre de l’histoire gaullienne et qu’il est écrit avec panache, il vaut la peine de s’y pencher. Le retour du général de Gaulle revient, bien sûr, sur le mouvement du 13 mai, c’est-à-dire la canalisation politique par les gaullistes de la grave crise qui couve à Alger, l’armée et ses chefs étant prêts à faire sécession. Cet état de quasi-insurrection des Français d’Algérie, soutenus par une partie de l’Armée, servit les intérêts du général de Gaulle qui, au bout du compte, n’eut qu’à cueillir un pouvoir à bout de souffle. On connaît la suite, la fin d’une IV° République totalement discréditée et l’émergence d’une république nouvelle, la V°, et d’une constitution dont la finalité est de mettre fin au régime des partis et de restaurer l’indépendance et l’intégrité de l’Etat. Quelques temps plus tard, les Français accordent leurs suffrages et leur confiance à celui qui avait restauré la grandeur de la nation. Au fond, le plus intéressant dans l’ouvrage de Georges Ayache concerne ce que l’on appelé la « traversée du désert ». Une figure aussi impressionnante et noble n’était pas faite pour la routine et la médiocrité du quotidien (« Si j’étais député, vous me voyez demander la parole à Edouard Herriot ! »). Ce récit remarquablement vivant introduit le lecteur dans l’intimité d’un homme confronté à la monotonie de l’existence, loin du pouvoir et de l’ivresse qu’il procure. Pour paraphraser l’homme du 18 juin, on peut dire que de Gaulle était né pour faire l’Histoire, pas pour la regarder. Ces années 1950, de Gaulle les vit dans le doute, l’outrance et parfois le découragement. Le retour… permet de redécouvrir un homme faillible et vulnérable.

Marquant sa sympathie pour ce personnage hors norme, Georges Ayache délivre un beau et grand texte, plein d’humour et de verve. Cerise sur le gâteau : le récit est parsemé de ces anecdotes pittoresques dans lesquelles s’exerce l’humour vachard de Charles de Gaulle. Une belle réussite que ce Retour !

 

Georges Ayache, Le retour du général de Gaulle, Perrin, 2015, 478 pages, 22.90€