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La régression intellectuelle de la France

Broché: 100 pages
Editeur : Texquis; Édition : 2e (1 juin 2011)
Langue : Français
ISBN-10: 2960047397
ISBN-13: 978-2960047394
Dimensions : 22,6 x 15 x 1,2 cm

 La régression intellectuelle de la France

En juin dernier, dans un établissement scolaire de Rennes, le jeune Kylian (13 ans) mourait, étranglé par un élève un peu plus âgé, un certain Vladimir. Telle était l’information donnée par Le Monde. L’essentiel était vrai mais, ce que cachait le célèbre quotidien du soir, c’était que le meurtrier ne s’appelait pas Vladimir, mais Souleymane, qu’il était d’origine tchétchène et de religion musulmane. Cela ne signifie évidemment pas que tous les Tchétchènes sont des assassins en puissance mais, en mentant de la sorte, Le Monde entendait minimiser le fait que les populations d’origine caucasienne étaient surreprésentées dans les prisons françaises. Tel est le premier aspect de la manipulation dont beaucoup de nos concitoyens sont les victimes consentantes. Le second aspect de la propagande officielle – ce que Philippe Nemo appelle la « régression intellectuelle » -, provient d’un arsenal législatif qui ne cesse d’étendre ses rets, de la loi Pleven de 1972 à la loi Taubira de 2001 en passant par la loi Gayssot de 1990. Désormais, les propos de chacun sont sévèrement encadrés par une doxa officielle ; gare à celui qui voudrait y déroger ! Sous prétexte de protéger les minorités de toute diffamation et discrimination, les politiques ont concocté un arsenal législatif qui dissuade de s’intéresser à certains sujets sensibles. Mieux vaut ne pas imiter Olivier Pétré-Grenouilleau qui, dans son ouvrage consacré aux traites négrières, avait affirmé que l’esclavage était un phénomène pluriséculaire qui avait touché la plupart des civilisations, et pas seulement l’européenne. Cela lui avait valu les foudres de la nouvelle censure pour qui l’esclavagiste était forcément blanc, européen et chrétien.

Par leur imprécision, les nouvelles lois de censure interdisent désormais tout débat public sur nombre de sujets. Dans toute discussion, à un moment ou à un autre, il y aura toujours un propos jugé malséant à l’égard de telle minorité, de tel groupe, de telle association. Mieux vaut donc se taire afin de ne pas tomber sous le coup de la loi. Des pans entiers de la vie publique se trouvent désormais placés sous surveillance. Tout propos public, voire privé, contraire à la doxa officielle, peut être incriminé. Pour l’instant, on est encore loin des régimes totalitaires qui, autrefois, imposaient une vérité unique, celle du Parti, celle du régime, mais on a tendance à s’y rapprocher peu à peu. En serons-nous un jour à adopter l’attitude de ces prêtres qui, il y a un siècle, au moment de la crise moderniste, préféraient ne pas penser de peur de mal penser ? 1984 serait-il plus proche qu’on ne le croit ? A ce titre, le livre de P. Nemo est un rappel nécessaire.

Philippe Nemo, La régression intellectuelle de la France, Texquis, 2011, 94 pages, 16 €

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Recensions Religion

La belle mort de l’athéisme moderne

Broché: 168 pages
Editeur : PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE – PUF; Édition : 1 (11 janvier 2012)
Collection : Quadrige Essais Débats
Langue : Français
ISBN-10: 2130591655
ISBN-13: 978-2130591658
Dimensions : 18,8 x 12,4 x 1,4 cm

 La belle mort de l’athéisme moderne

C’est un livre remarquable que vient de publier le philosophe Philippe Nemo, auteur de La belle mort de l’athéisme moderne. Un petit livre qui, en sept courts chapitres, s’avère d’une extraordinaire densité. Cet ouvrage est à lire avec la plus grande attention car toutes les pages sont importantes, à commencer par la première page de la préface dans laquelle P. Nemo explique sa méthode de travail. Il postule en effet que le christianisme est vrai. Attention, cela ne signifie pas qu’il n’existe pas de vérité ailleurs que dans le christianisme, mais pour l’auteur « c’est le seul à receler la vérité qui importe le plus à la vie humaine. » (p. 10) L’ouvrage reprend des conférences et articles parus en France et en Italie. D’habitude ce mélange produit davantage de patchworks que de chefs-d’œuvre, or, ici – heureuse surprise ! – l’assemblage ne souffre pas de manque d’unité. Dans un premier chapitre, P. Nemo postule la fin de l’athéisme post-moderne, mort de sa belle mort, mort parce que, « finalement il n’a rien de bon à offrir à l’humanité » (p. 11). Suivant René Girard, l’auteur estime que la Bible et l’Evangile « seuls tiennent, dans le monde d’aujourd’hui, un discours sensé sur le bien et le mal, sur la vie et la mort. » (p. 26) L’analyse du Livre de Job permet d’entrevoir la puissante originalité du judéo-christianisme, révolution éthique et révolution eschatologique. Dans les chapitres suivants l’auteur montre à quel point la Bible a changé le monde « en mettant en relief la responsabilité individuelle, en donnant comme mot d’ordre l’amour du prochain… ». Ce faisant, la Bible dit bien plus que ce qu’affirme la « raison sécularisée » qui, elle, ne dit rien de la vie et de la mort, du bien et du mal.

Enfin c’est le christianisme qui a promu le libéralisme. L’affirmation ne se réduit pas au seul libéralisme économique ; elle met l’accent sur la liberté que possède l’homme de prendre son destin en main, d’assumer son avenir. Seule la liberté peut traduire de façon significative la charité en acte. Revenant sur l’histoire des racines chrétiennes de l’Europe et leur dénégation, l’auteur déplore le manque de courage des responsables politiques européens qui, à force de vouloir tout niveler, oublient ce que l’Europe, en tant que construction politique et économique, doit au christianisme. Ignorance ou lâcheté ? Les deux sans doute.

Un livre de conviction et de raison, en tous points passionnant !

Philippe Nemo, La belle mort de l’athéisme moderne, Puf, 2012, 149 pages, 15 €