Catégories
Histoire Recensions

Crois ou meurs !

ISBN-13 : 979-1021025721
Broché : 507 pages
Éditeur : Coédition Tallandier (28 mars 2019)
Langue : Français
ASIN : B07LD23D92
Dimensions : 14.5 x 3 x 21.5 cm

L’auteur s’est attelé à écrire une histoire très décapante, une sorte d’antidote à l’histoire de la Révolution écrite par Michelet et les historiens marxistes, une vision très différente de ce qui est enseigné à l’Ecole : le peuple se levant comme un seul homme contre l’oppression, levant l’étendard des droits de l’homme et ainsi de suite. Depuis quelques décennies, toute une historiographie s’est mise à contester cette fable. Claude Quétel donne en quelque sorte le coup de pied de l’âne en dessillant les yeux de ceux qui se refusaient à voir la réalité. Pour C. Quétel, 1789 est une mauvaise révolution, une révolution qui dérape dès le départ. Quant au peuple, il n’existe pas ! Comme ce sera le cas en Russie en 1917, ce que l’on appelle le peuple, ce sont quelques milliers d’excités parisiens. Cela dit, Crois ou meurs ! compose un récit chronologique très classique et s’achève sur une passionnant essai d’historiographie critique, montrant comment les historiens ont évolué sur la question, passant d’une folle passion au plus grand scepticisme. Décapant !

Claude Quétel, Crois ou meurs !, Tallandier/Perrin, 2019, 511 pages, 21.90 €

L’extrait : « La gauche de cette nouvelle Assemblée est athée […] Aux Jacobins, ils avancent cette idée, matricielle des totalitarismes du XX° siècle, que l’homme nouveau engendré par la Révolution se doit de rompre avec la tradition et son fer de lance, la religion. » (p. 214)

Catégories
Histoire Recensions

Le bonheur était pour demain

Poids de l’article : 400 g
Broché : 384 pages
ISBN-13 : 978-2021388619
Éditeur : Le Seuil (18 avril 2019)
Langue : Français
Dimensions : 14.2 x 2.2 x 19.1 cm

Pourquoi le toujours plus, cette fuite en avant dans le matérialisme et le consumérisme alors que nous peinons à nous satisfaire des joies les plus simples ? A la manière de J.-J. Rousseau, P. Bihouix propose dix promenades, ce qu’il appelle « les rêveries d’un ingénieur solitaire ». La pointe du propos vise avant tout à mettre en perspective les paradoxes nés de la volonté de l’homme d’asservir la terre à ses projets prométhéens. Nous souhaitons le bonheur, ici et maintenant, mais un bonheur passant essentiellement par les objets et la consommation. Le bonheur est possible, semble dire l’auteur, mais jamais il ne ressemblera à ce que l’on voudrait qu’il soit. Il ne sera pas dans le déferlement des objets connectés, dans l’homme augmenté et l’accélération permanente ; il faudra le chercher dans « la lenteur, la douceur, le silence, la grâce de l’ennui parfois, si nécessaire aux enfants pour se construire, des moments simples, toutes choses disparues ou presque, dans un environnement toujours plus artificialisé, climatisé, motorisé et numérisé. » (p. 355)  Dans le cadre d’un monde fini, le temps est venu de réfléchir à une nouvelle utopie, à condition toutefois que nos efforts d’innovation servent à autre chose qu’au profit immédiat.

Philippe Bihouix, Le bonheur était pour demain, Seuil, 2019, 371 pages, 19€

L’extrait : « Il est à craindre que plus l’environnement se dégradera, plus les tensions sociales s’exacerberont et plus les annonces d’un monde meilleur se succéderont… » (p. 143)

Catégories
Biographies Recensions

Marlène Dietrich. La scandaleuse de Berlin

Poids de l’article : 480 g
Broché : 380 pages
ISBN-13 : 978-2262049546
Éditeur : Perrin (21 février 2019)
Langue : Français
Dimensions : 14.2 x 3 x 21.1 cm

Si comparaison n’est pas raison, il est difficile, en lisant cette vie de Marlène Dietrich de ne pas faire le rapprochement avec les actrices modernes, lesquelles sont parfois aussi connues pour égérie de telle ou telle marque de haute couture que par leur personnalité et leur style de vie. Au contraire, la vie de celle que Jean-Paul Bled appelle « la scandaleuse de Berlin » est aussi heurtée et chaotique qu’il est possible ; elle répond au caractère d’une femme qui jamais ne s’en est laissée compter. Femme à la plastique superbe, remarquable actrice, chanteuse à succès… mais aussi mère médiocre, épouse volage au caractère difficile. Bref, une vie alternant les hauts et les bas, ce qui rend le personnage attachant et donne du punch au livre de J.-P. Bled. A côté d’une femme forte, l’auteur dit aussi la fragilité d’une personne tirée à hue et à dia par deux cultures : celle de sa patrie d’origine, l’Allemagne, et une autre, plus cosmopolite, mâtinée par l’influence de la culture américaine, son cinéma en tête.

Jean-Paul Bled, Marlène Dietrich. La scandaleuse de Berlin, Perrin, 2019, 350 pages, 24€

L’extrait : « Il est une autre lueur dans cette grisaille : la passion portée par Marlène à la langue française et, à travers elle, à la France. » (p. 15)

Catégories
Actualités Recensions

La malédiction de la droite

Broché : 416 pages
Editeur : Perrin (7 novembre 2019)
Langue : Français
ISBN-10 : 2262077193
ISBN-13 : 978-2262077198
Dimensions : 15,1 x 3,6 x 22,6 cm

Sous-titré « 60 ans de rendez-vous manqués », le livre de Guillaume Tabard relate l’histoire d’une famille politique qui, non seulement ne s’aime pas, mais donne trop souvent l’impression de ne pas avoir d’idées directrices et de trahir ses électeurs. En dix-neuf chapitres, qui sont autant de dates (du 3 novembre 1959, lorsque de Gaulle chasse Pinay du gouvernement au 26 mai 2019, date du pari perdu de Laurent Wauquiez aux Européennes), Guillaume Tabard dresse magistralement les échecs et reniements d’une droite qui, finalement, ne s’est jamais remise, premièrement, de l’emprise idéologique d’une gauche incarnant le camp du bien et, deuxièmement, de Vichy. Souvent majoritaire en terme de voix, la droite républicaine est toujours parvenu à décevoir à ses électeurs, à trahir ses engagements, à susciter des bagarres entre ses chefs. Aujourd’hui encore, alors même que le pays penche à droite, elle réussit l’exploit de saborder aussi bien ses convictions que les efforts mis à se reconstruire.

Guillaume Tabard, La malédiction de la droite, Perrin, 2019, 470 pages, 24€

 

L’extrait : « …tout comme l’union de la gauche a conduit le PCF de bataillons entiers au profit du PS, la mise au ban du FN a produit l’effet inverse de lui adjoindre des troupes qui constituaient le socle classique de la droite. » (p. 316)

Catégories
Histoire Recensions

Le crépuscule du matérialisme

Broché : 184 pages
Editeur : SALVATOR (16 mai 2019)
Langue : Français
ISBN-10 : 2706717963
ISBN-13 : 978-2706717963
Dimensions : 21 x 1,4 x 14 cm

Depuis largement plus d’un siècle, tout un discours tend à faire courir le bruit que science et foi sont absolument antinomiques, voire que tout être digne de raison ne saurait se satisfaire d’un discours basé ce qui ne peut être prouvé. Le but du livre de Richard Bastien n’est pas de prouver scientifiquement les vérités de foi, ni de mettre sur un même plan science et foi, mais plus simplement d’affirmer qu’il est possible de croire aux vertus de la science tout en adhérant à une croyance religieuse. Le petit livre de R. Bastien est l’occasion de remettre les pendules à l’heure, d’affirmer haut et fort qu’un croyant peut appuyer sa foi sur le travail de la raison. Un bémol toutefois : affirmer que si l’athéisme est vrai, « la notion même de morale perd tout son sens » (p. 13). C’est faire bon marché de ces athées fidèles et respectueux, à la façon d’André Comte Sponville, qui tentent de se frayer un chemin dans la vie tout en conservant une haute idée de l’homme, de sa morale et de son éthique.

Richard Bastien, Le crépuscule du matérialisme, Salvator, 2019, 185 pages, 20€

 

L’extrait : « Les tenants du matérialisme philosophique  […] sont convaincus que rien n’existe en dehors de la réalité sensible, ils estiment que toute religion n’est que superstition. » (p.30)

Catégories
Histoire Recensions

La véritable histoire des douze Césars

Broché : 416 pages
Editeur : Perrin (5 septembre 2019)
Langue : Français
ISBN-10 : 2262074380
ISBN-13 : 978-2262074388
Dimensions : 14,2 x 3,5 x 21,1 cm

Marchant sur les pas de Suétone, Virginie Girod revisite l’histoire des premiers empereurs romains. Ce travail de rafraîchissement rend plus actuelle cette histoire de pouvoir qui se déroule sur un siècle dans ce qui constitue le cœur de ce fabuleux Empire romain, quasiment au zénith de sa puissance. Les douze portraits d’empereurs, d’Auguste à Domitien, nous plongent dans la Rome de la lutte et de la conservation du pouvoir, une Rome cruelle où la vie des puissants demeure sans cesse à la merci de coups bas et de trahisons. Le style nerveux de l’auteur rend cette galerie de portraits très actuels. La véritable histoire des douze Césars peut se lire comme une réflexion sur le pouvoir. La lutte acharnée pour sa conquête et le destin de chacun de ces douze empereurs montre la véracité du dicton selon lequel la Roche Tarpéienne est proche du Capitole. Au final, Virginie Girod donne à voir, autant qu’à lire, une Rome de sexe et de sang.

Virginie Girod, La véritable histoire des douze Césars, Perrin, 2019, 413 pages, 24 €

 

L’extrait : « L’empereur se trouve à une place intermédiaire entre les hommes et les dieux. Comment garder les pieds sur terre dans cet espace symbolique où personne ne peut vous rejoindre ? » (p. 14)

Catégories
Actualités Recensions

Les Sentinelles d’humanité

Broché : 300 pages
Editeur : Desclée De Brouwer (8 janvier 2020)
Collection : DDB.PHILOSOPHIE
Langue : Français
ISBN-10 : 2220096548
ISBN-13 : 978-2220096544
Dimensions : 14 x 1,9 x 21 cm

A travers le filtre de cette « philosophie de l’héroïsme et de la sainteté », l’auteur se demande ce que les saints et héros ont à dire à notre époque, la façon dont ils sont perçus et ainsi de suite. Autant dire que les figures du saint et du héros d’autrefois ne sont plus celles que notre époque honore. Il n’est même pas certain que les héros d’hier conservent quelque signification pour nos contemporains, blasés et lessivés qu’ils sont par un bourrage de crâne renversant toutes les valeurs. Sur le marché contemporain, le saint ne pèse pas lourd, bien moins en tout cas que le sportif ou le chanteur à succès.  Chez les saints et les héros – mais aussi chez un colonel Beltrame -, ce qui domine ce sont des valeurs comme l’oubli de soi, la parole donnée, la fidélité, le sacrifice poussé à son paroxysme. Au bout du chemin, c’est la mort, parfois l’oubli, qui les attendent. Au terme d’une réflexion poussant ses pointes dans de multiples directions, l’auteur se demande si notre temps est capable d’engendrer une sainte Thérèse d’Avila ou un général de Gaulle, tant « l’intempestivité du héros et du saint semble plus grande que jamais » (p. 124) Notre monde secrète une haine du héros et du saint qui tient à la place prééminente du « moi despote de nos contemporains ».

Robert Redeker, Les Sentinelles d’humanité, Desclée de Brouwer, 2019, 287 pages, 19.90 €

L’extrait : « Le faux héros gagne, accumule, le héros et le saint se précipitent vers la perte. » (p. 99)

Catégories
Portraits Recensions

De Gaulle, 1969

Broché : 380 pages
Editeur : Perrin (14 mars 2019)
Langue : Français
ISBN-10 : 2262075697
ISBN-13 : 978-2262075699
Dimensions : 14,2 x 2,6 x 21,1 cm

En 1969, De Gaulle, alors président de la République, sort perdant du référendum qu’il avait organisé à propos de la réforme du Sénat et de la régionalisation. On connaît la suite : quittant l’Elysée, il se retire à Colombey pour y écrire ses Mémoires d’espoir, écriture interrompue par deux voyages à l’étranger, en Irlande et en Espagne… A l’aide de sa vaste culture historique, Arnaud Teyssier revient sur les deux dernières années de la vie de Charles de Gaulle. De Gaulle, 1969 est moins le récit chronologique de ces deux années perturbées que la confrontation entre deux mondes, deux conceptions de la société et de la vie. Personnage façonné par l’histoire longue, figure éminente du roman national, le Général voyait arriver le monde nouveau avec un regard suspicieux et inquiet. Après le grand remuement de la première partie du XX° siècle, avec ses deux guerres mondiales, les Français aspiraient au repos, à jouir des fruits de la paix retrouvée et de la croissance économique. Pour l’auteur de l’Appel du 18 juin, la France retournait à la médiocrité, au train-train et au régime des partis, tout ce qu’il abhorrait. A. Teyssier nous fait toucher du doigt l’interrogation qui hantait le Général sur ses vieux jours : Qu’en serait-il, après lui, des institutions, de la grandeur, de la France tout simplement ?

Arnaud Teyssier, De Gaulle, 1969, Perrin, 2019, 301 pages, 22€

L’extrait : « En 1969, proche de 80 ans, de Gaulle paraît vieux, terriblement vieux, plus vieux même que son âge. Et de plus, « comment régner après la mort » ? » (p. 15)